Chapitre 16 - Les différentes écoles Nichiren

Nichiren Daishōnin fonda son école en 1253. Tôt dans la matinée du 28 mars de la même année, le moine qui s’appelait encore Renchō, après avoir terminé son voyage d'étude, monta dans la forêt de Kasagamori, au sommet du Mont Kiyosumi et psalmodia le Daimoku "Nam-Myōhōrengekyō" au soleil levant, proclamant au monde la doctrine de l’école de l’ensemencement dans la Fin du dharma.

Un mois plus tard, le 28 avril, Face au sud, dans le sanctuaire du Bouddha du pavillon de tous les Bouddhas du temple Seichō-ji, à l’heure du cheval (midi) il déclara aux masses que le Sutra du Lotus était l’enseignement suprême et que les êtres de la Fin du dharma ne pouvaient être sauvés que par Nam- Myōhōrengekyō et que la croyance en toute autre doctrine était une grande erreur.

À ce moment, il changea son nom en Nichiren.

Il alla ensuite s’installer dans un ermitage à Matsubagayatsu dans la banlieue de Kamakura. De là, il se rendit chaque jour en ville pour y prêcher aux croisements des rues.

A cette époque, les écoles de la Terre pure et du Zen étaient prépondérantes. Hōnen, fondateur de la Terre pure au Japon disait du Sutra du Lotus :

« Le Sutra du Lotus ayant été prêché à l'intention d'une élite ayant reçu une formation religieuse, sa théorie est ésotérique et personne dans le monde d'aujourd'hui n'est capable ou désireux de suivre et de mettre en pratique les enseignements du Bouddha.

Ce n'est pas une écriture adaptée et appropriée pour les êtres de la Fin du Dharma, dont la compréhension des écritures est également inférieure ».

Hōnen, comme les autres, n’avaient lu le Sutra du Lotus que littéralement et, effectivement, dans la Fin du dharma, personne n’était plus capable de suivre les ascèses de Zhiyi. Dès lors, pour Hōnen et tout le peuple japonais, la bouddhéité n’était envisageable qu’après la mort, à condition d’avoir invoqué le nom du Bouddha Amitabha au cours de sa vie. De ce fait, aujourd’hui encore, au Japon, lorsqu’on parle d’un défunt on ne dit pas « le mort », mais « le Bouddha ».

C’est alors qu’apparut Nichiren Daishōnin, clamant haut et fort aux croisées des chemins, que si, la bouddhéité au cours de cette vie est possible, à condition de réciter Nam Myōhōrengekyō et de rejeter tout autres enseignements, surtout celui de Hōnen. Ce fut une véritable révolution dans la société japonaise, non seulement sur le plan religieux, mais également sur les plans politique et social.

Lors de ses sermons aux coins des rues, Nichiren Daishōnin fut malmené, frappé, caillassé. Mais en même temps, de plus en plus de gens s’intéressèrent à ce qu’il disait et, rapidement, le nombre de ses adeptes augmenta. Dès l’année 1254, Toki Tsunenobu (Jōnin) devint son bienfaiteur, suivi en cela en 1256 par Shijō Kingo, Kudō Yoshitaka, Shinji Yoshiharu, Ebara Yoshimune, Ikegami Munenaka et bien d’autres.

En ce qui concerne ses disciples, le premier à frapper à sa porte fut Ben ajari Nisshō (日昭) (1236 – 1323). Devenu moine dans un temple de l’école du Tendai à l’âge de 15 ans, il s’installa au mont Hiei, près de Kyōto pour y approfondir l’enseignement de Zhiyi. Ayant appris que Nichiren avait fondé son école, il se rendit aussitôt à Matsubagayatsu pour lui demander de l’accepter comme disciple.

Le deuxième disciple fut Daikoku ajari Nichirō (日朗) (1245 – 1320). Neveu de Nisshō, il se convertit à l’enseignement de Nichiren Daishōnin en même temps que son père, Hiraga Jirō en 1254.

Le troisième disciple chronologique de Nichiren Daishōnin, fut Byakuren ajari Nikkō (日興) (1246 – 1333). A l’âge de sept ans, il entra au temple du Tendai Shijuku-in pour y étudier l’enseignement de Zhiyi, ainsi que la calligraphie, la poésie, les littératures chinoise et japonaise. Il devint disciple de Nichiren Daishōnin en 1258 lors de leur rencontre au temple Jissō-ji d’Iwamoto où Nichiren était venu consulter la bibliothèque contenant tous les sutras, dans la perspective d’écrire son Traité sur la Sérénité du pays.

En 1276, ce fut Minbu ajari Nikō (日向) (1253 – 1314) qui, à l’âge de 13 ans devint disciple.

Iyo ajari Nitshō (日頂) (1252 – 1317) devint disciple en 1267 et Renge ajari Nichiji (日持) (1250 - ?) en1270.

D’autres moines se rallièrent également à l’enseignement de Nichiren Daishōnin, mais j’ai plus particulièrement cité ses six hommes, parce que le 8 octobre 1282, soit cinq jours avant son décès, il les désigna comme ses disciples fondamentaux, les moines aînés de son école. Deux ans auparavant, en janvier 1280, il avait écrit dans son Traité en cent-six points :

« La question de la détermination des six disciples légataires sera discutée à l'avenir. Cependant, un seul d’entre eux a été mandaté en tant qu’héritier direct de la transmission de l’essentiel. Je nomme Byakuren Ajari Nikkō prêtre supérieur, lui confiant ma doctrine correcte dans son intégralité. Du plus haut prêtre jusqu’aux plus jeunes disciples, aucun ne doit formuler d'objection à ce que, comme de mon vivant jusqu’à la fin de l’éternité à venir, Nikkō soit considéré comme le grand prêtre héritier légitime du Dharma à part entière ».

Un mois avant son décès, il passa le flambeau du Dharma à celui qu’il avait désigné comme successeur, sous la forme de l’Ecrit de transmission du Dharma que Nichiren propagea tout au long de sa vie, dans lequel il est dit :

« Nichiren transmet le Dharma qu'il a propagé toute sa vie à Byakuren Ajari Nikkō. Il sera le grand guide de la propagation de la doctrine originelle. Lorsque le Souverain établira ce Dharma, il faudra construire le Sanctuaire du temple de la doctrine originelle au Mont Fuji. Il suffit d'attendre le temps.

Telle est la Loi du précepte en sa réalité. Mes disciples doivent respecter cet écrit.

Le neuvième mois de la cinquième année de Kōan (1282)

Nichiren Paraphe

Ordre de la transmission Nichiren, Nikkō »

Il réitéra cette transmission le jour-même de sa mort par un autre écrit, intitulé Ecrit de transmission de Minobu, dans lequel on peut lire :

« Je transmets à Byakuren Ajari Nikkō les cinquante années d'enseignement du Vénéré Shakya. Il sera l'intendant du temple Kuon-ji du Mont Minobu. Ceux qui s'y opposeront, religieux comme fidèles, seront des séditieux.

Le 13 du dixième mois de la cinquième année de Kōan Fait à Ikegami dans le pays de Musashi

Nichiren Paraphe »

Selon ces trois écrits, on peut déduire que Nichiren Daishōnin avait choisi en Byakuren Ajari Nikkō Shōnin le grand maître de la propagation de son enseignement. C’est ce que l’on appelle la « Transmission vitale à la personne unique ».

Or, dès la mort de Nichiren Daishōnin, des différences et des dissentions apparurent entre ces six moines aînés. Par exemple, lorsqu’ils soumirent des remontrances aux autorités, hormis Byakuren Nikkō, les cinq autres signaient « Nisshō, moine du Tendai », « Nichirō moine du Tendai », ou encore « Nikō moine de l’école du Lotus de Tendai ». Nikkō Shōnin, lui signait « Nikkō, disciple du saint Nichiren ».

Ces différences et dissentions provoquèrent la scission de l’école en une quinzaine de courants. Aujourd’hui, on dénombre non moins de onze écoles. C’est ainsi qu’on vit apparaître le courant de Nisshō, le courant de Nichirō, celui de Nikō, celui de Nikkō, puis plus tard ceux de Nichijū, de Nichiō, Nichijō, Nichizō, Nissei etc.

Les différents courants de Nichiren sont globalement divisés en trois écoles de pensée, en fonction du Bouddha qu’elles vénèrent en tant que Bouddha fondamental et de la distinction qu'elles font ou non entre supériorité et infériorité au sein de leur sutra de référence, le Sutra du Lotus (Myōhōrengekyō).

Parmi ces différentes écoles, on peut en premier lieu distinguer deux courants principaux : Itchi ha (一致派= concordance) et Shōretsu ha (勝劣派 = Hiérarchie).

Le courant de la concordance, considère le Sutra du lotus dans son ensemble comme étant le seul véritable enseignement du Bouddha Shakyamuni, sans établir de hiérarchie de valeur au sein des chapitres. Pour ce courant, il n’existe donc pas de différence entre la doctrine éphémère et la doctrine originelle du Sutra du Lotus.

Le courant de la Hiérarchie, lui, considère que la doctrine originelle du Sutra du Lotus, constituée des quatorze derniers chapitres, est supérieure à la doctrine éphémère, les quatorze premiers, parce que la doctrine éphémère est enseignée par le Bouddha Shakyamuni n’ayant pas encore révélé sa nature originelle de Bouddha éveillé dans le passé lointain (kuon jitsu-jō), tandis que dans la doctrine originelle il révèle sa nature de Bouddha depuis le passé lointain, ainsi que la cause, l’effet et le lieu de son éveil.

Ensuite, au sein du courant de la Hiérarchie, il y a les écoles qui, comme toutes les écoles du courant de la Concordance, considèrent que le Bouddha fondamental est Shakyamuni et celles qui considèrent que le Bouddha fondamental est Nichiren.

On obtient ainsi les trois divisions suivantes :

1.    Ecoles du courant de la Concordance considérant Shakyamuni comme Bouddha fondamental : Kuon-ji du mont Minobu (Nikō), Honmon-ji d’Ikegami (Nichirin), Hokekyō-ji de Nakayama (Nichijō), Myōken-ji de Kyōto (Nichizō), Honkoku-ji de Kyōto (Nichi-in), Fuju-Fuse ha (Qui ne reçoit ni ne fait d’offrande) …

2.   Ecoles du courant de la Hiérarchie considérant Shakyamuni comme Bouddha fondamental : courant Honmon, courant Jinmon, courant Shinmon, Kenpon Hokke-shū (Ecole révélant le (Bouddha) Fondamental du Sutra du Lotus), Honmon Hokke-shū, Honmon Butsuryū-shū (établissement du Bouddha de la doctrine originelle)

3.     Ecoles du courant de la Hiérarchie considérant Nichiren comme Bouddha fondamental : Nichiren Shōshū, Myōhon-ji de Hota

Depuis les temps anciens, les écoles du bouddhisme de Nichiren ont été désignées collectivement sous le nom de Hokke-Shū ou « Ecole du Lotus ». Elles furent ensuite appelées Nichiren Hokke-Shū, pour les distinguer de l’Ecole du Lotus de Tendai, Tendai Hokke-Shū, ou simplement Nichiren Shū. Sur le plan doctrinal, elles sont donc divisées en deux grands courant : le courant de la Concordance (Itchi ha 一致派) et le courant de la Hiérarchie (Shōretsu ha勝劣派).

En 1872, en vertu de la politique d'un seul représentant par école religieuse, le gouvernement ordonna la fusion des courants de la Concordance et de la Hiérarchie, ce qui provoqua l'unification de tous les courants sous le nom de Nichiren Shū, les prêtres surintendants de chaque courant se relayant en tant qu’interlocuteur du gouvernement. Toutefois, une telle union constituait une impossibilité religieuse et entravait la gestion de l’école. Aussi en 1874, la loi fut révisée en faveur de l'indépendance des différents courants.

À cette époque, l'École Nichiren Shū courant de la Concordance" demanda à plusieurs reprises au gouvernement de supprimer le nom " courant de la Concordance " du nom de l’école et, en 1876, elle obtint cette approbation et prit le nom "Nichiren Shū". Aujourd'hui, le terme "Nichiren Shū " fait donc généralement référence au nom de l’école dans ce sens plus étroit, avec comme temple principal le Kuon-ji de Minobu, regroupant les courants Minobu, Nakayama, Ikegami et autres du courant général Itchi ha.

À la même époque, les écoles du courant de la Hiérarchie également, commencèrent à s'identifier par le nom de Nichiren Shū dans le nom de leurs écoles respectives. Par exemple, le courant de Byakuren Nikkō s'est également appelée "école Nichiren Shū courant de Nikkō " pendant un certain temps en raison de ces circonstances. Cependant, il s'agissait uniquement d'une désignation légale basée sur la politique religieuse du gouvernement, et naturellement pas d'un nom dont la signification était religieusement inclusive du courant de la Concordance "Nichiren Shū ".

Dans ce chapitre, nous allons aborder les différentes écoles relevant du courant de la Concordance

En ce qui concerne la Nichiren Shū (courant Itchi ha), son Honzon (objet de vénération) est le Bouddha Shakyamuni, maître fondamental à l’éveil véritable dans le passé lointain (Kuon jitsujō).

Pour ce qui est de sa doctrine, la Nichiren Shū, comme les autres écoles Nichiren, utilise le Sutra du Lotus comme écriture de référence.

Au sujet des trois trésors, pour la Nichiren Shū (courant Itchi ha),

Le trésor du Bouddha est le Bouddha Shakyamuni à l’éveil fondamental dans le passé lointain

Le trésor du Dharma est Namu-Myōhōrengekyō

Le trésor du Moine est le grand bodhisattva Nichiren (Nichiren dai bosatsu).

Guidés par le messager du Bouddha, Nichiren Shōnin, ses adeptes embrassent les doctrines de la voie de la bouddhéité pour tous, de l’éveil véritable dans le passé lointain, d’Une pensée trois mille, enseignés dans le Sutra du Lotus, enseignement authentique du Bouddha Shakyamuni, reçoivent avec foi le Daimoku du Sutra du Lotus Namu Myōhōrengekyō, physiquement, verbalement et spirituellement et effectuent la remontrance des offenses au Dharma par shakubuku, la diffusion du Sutra du Lotus afin de manifester la Terre du Bouddha et de réaliser les principes du Traité sur la Sérénité du pays par l’établissement de la rectitude, le Risshō Ankoku Ron.

Le trait distinctif de cette doctrine de la "Nichiren Shū " est sa défense du principe de la concordance entre la doctrine éphémère et la doctrine originelle.  Pour Nichirō (Honmon-ji d’Ikegami), dans son « Observation des doctrines originelles et éphémères » (Honjaku kenmon), il écrit : La doctrine éphémère représente la substance, tandis que la doctrine originelle représente l’application ». Ou encore, « La longévité de l’Ainsi-venant n’apparaît pas dans la doctrine originelle. Elle est explicitée par le véritable aspect du chapitre des Moyens ».

Pour le courant de Nikō (Kuon-ji de Minobu), le discours est le même. Gyōgaku Nichō, qui est crédité d'avoir développé dans une large mesure la doctrine de l'école Minobu disait : « Substance du Dharma de l’inséparabilité de l’originel et de l’éphémère, Myōhōrengekyō (Sutra du Lotus) ou encore « la vérité ultime de l’aspect réel est l’unicité de l’originel et de l’éphémère ».

Depuis lors, jusqu'à l'époque du moine érudit Nichiki, à la fin de la période Edo, à la suite de débats avec le courant de la Hiérarchie, le courant de la Concordance reconnut en première instance la supériorité de la doctrine originelle sur la doctrine éphémère mais, tout en s’appuyant sur la doctrine originelle, elle continua finalement à prôner la concordance des deux, affirmant que : du point de vue de l’étude il y a hiérarchie, mais du point de vue de la pratique il y a concordance.

Ensuite, du point de vue du Honzon, on formule à la fois le Bouddha en tant que Honzon et le Dharma en tant que Honzon. Chacune de ces formulations possède sa propre évolution historique, mais il va sans dire que chacune d'entre elle est très éloignée de la doctrine correcte de Nichiren Daishōnin.

Réfutation

1.       Au sujet de la théorie de la concordance entre l’éphémère et l’originel

Dans la Différence dans le traitement de maladies selon le Grand ou le Petit (véhicules) et les (enseignements) circonstanciels et véritable, Nichiren Daishōnin écrit :

« La différence entre (les doctrines) originelle et éphémère est la même que celle existant entre l’eau et le feu, ou entre le ciel et la terre ».

Dans la réponse à Dame Myō-ichi, il écrit encore :

« La doctrine éphémère expose la bouddhéité dès ce corps théorique, tandis que la doctrine originelle expose la bouddhéité dès ce corps factuelle ».

Par ailleurs, le Traité qui ouvre les yeux expose :

« La doctrine d’Une pensée trois mille, uniquement dans le Sutra du lotus, au chapitre Durée de la vie, au profond des phrases de la doctrine originelle, est cachée et enfouie ».

Cette phrase indique bien le lieu où se trouve « la doctrine d’Une pensée trois mille », à savoir le profond des phrases de la doctrine originelle. Or, à ce sujet, les écoles du courant de la Concordance estiment que la doctrine éphémère révèle le Shakyamuni de l’effet originel au niveau des phrases et que la doctrine originelle est le principe du véritable aspect au profond des phrases auquel s’est éveillé le vénéré Shakya. Cette conception des doctrines originelle et éphémère, propre aux courants de la Concordance, est une illusion qui s'attache au Bouddha Shakyamuni de l’effet originel. Il s’agit là d’une théorie illusoire qui se perd quant au corps et au statut du Bouddha selon les phrases et au profond des phrases et qui est trompée par le fait que la vraie signification du Bouddha fondamental et du Dharma originel, qui est la merveille de la cause originelle, se trouve dans le profond des phrases du chapitre Durée de la vie.

2.       Au sujet du Honzon

Les courants des cinq moines aînés, et pas seulement celui de la Concordance, mettent l'accent sur l'image sculptée ou peinte du Bouddha Shakyamuni comme principal objet de culte et ne tiennent pas compte du Grand Mandala. Ceci montre l’ignorance de ces courants quant à la signification des statues de Bouddha dans le Hinayana, le Mahayana, les enseignements circonstanciels et l’enseignement véritable. Un bon exemple en est le fait que Nichirō ait dérobé la statuette d'un Bouddha debout à Minobu. Dans ses Notes sur la mort de Nichiren Daishōnin, conservées au temple Honmon-ji de Nishiyama, Nikkō Shōnin écrivait :

« Dans ses dernières volontés, il (Nichiren) déclara "le Bouddha (la fameuse statuette) devra être placée à côté de ma tombe" ». Cela prouve que Nichiren Daishōnin déclara clairement que le Bouddha Shakyamuni debout ne devait pas être l'objet principal de vénération (Honzon). Il est tout à fait évident qu'un Bouddha seul, sans acolytes, ne parvienne pas au niveau des Honzon du Petit Véhicule, et encore moins que celui de la Fin du Dharma. Cependant, les courants de la Concordance trompent leur monde avec la statuette de Shakyamuni debout en la présentant comme "une statue de Bouddha donnée à Nichirō", tentant ainsi de la légitimer comme principal objet de culte.

Aujourd’hui, les écoles de la Concordance établissent les cinq types de Honzon suivants :

a.     Le Daimoku seul en tant que Honzon

b.    La statue de Shakyamuni seul

c.     Le grand Mandala

d.    Le Bouddha Shakyamuni entouré de quatre acolytes (les quatre bodhisattvas jaillis de terre)

e.    Les deux Bouddhas Shakyamuni et Tahō entourés des quatre boddhisattvas jaillis de terre

Au sein de ces cinq types de Honzon, les 1 et 3 représentent le Dharma en tant que Honzon, tandis que les 2, 4 et 5 représentent le Bouddha en tant que Honzon. Les Honzon principaux sont le 3, le grand Mandala et le 4, le Bouddha Shakyamuni entouré des quatre bodhisattvas jaillis de terre comme acolytes. Toutefois, à la lumière des enseignements du Fondateur, il semble tout à fait approprié que le Bouddha Shakyamuni entouré des quatre bodhisattvas jaillis de terre comme acolytes soient désignés comme le Honzon principal de la Nichiren Shū. Son raisonnement est en effet fondé sur les phrases suivantes du Traité sur le Honzon de Nichiren Daishōnin :

« Si des statues et peintures de bouddhas Shakyamuni furent réalisées durant les périodes de la Rectitude et de la Semblance, elles ne représentaient toutefois pas le Bouddha du chapitre “Durée de la vie”. C’est une fois pénétré dans la Fin du Dharma que l’on se mit à représenter des images de ce bouddha ».

(此等佛造畫正像。未有壽量佛。來入末法始此佛像可令出現歟。)

« À ce moment-là, les bodhisattvas jaillis de mille mondes apparaîtront et établiront dans ce pays l’objet de vénération le plus important du Janbudvipa, dans lequel ils seront les acolytes du Bouddha Shakyamuni de la doctrine originelle ».

(此時地涌千界出現。本門釋尊爲脇士。一閻浮提第一本尊可立此國。)

Or, il faut savoir que Nichiren Daishōnin a écrit le Traité sur le Honzon, comme d’autres traités tel le Traité sur la Sérénité du pays, en Kanbun, c’est-à-dire en Chinois classique, dont la lecture peut entraîner des contre-sens. Et, en l’occurrence, il y a là une grave erreur de lecture, car il n’y a aucune raison que les quatre bodhisattvas jaillis de terre soient les acolytes (assistants) du Bouddha Shakyamuni. La lecture correcte de cette phrase est donc la suivante :

« À ce moment-là, les bodhisattvas jaillis de mille mondes apparaîtront et établiront dans ce pays l’objet de vénération le plus important du Janbudvipa avec, comme acolyte, le Bouddha Shakyamuni de la doctrine originelle ».

Ce qui est l’exact contraire de la compréhension erronée de la Nichiren Shū qui, fondée sur cette erreur de lecture, établit son Honzon avec la statue du Bouddha Shakyamuni entouré de chaque côté des quatre bodhisattvas jaillis de terre Pratique-supérieure (Jōgyō), Pratique-infinie (Muhen-gyō), Pratique-pure (Jōgyō) et pratique-ferme (Anryū-gyō).

L’autre grave erreur de foi et de compréhension de la Nichiren Shū à l’égard du Gohonzon est que, même si, dans le principe elle adopte le Grand Mandala comme Honzon, les disciples directs des courants des cinq moines aînés ont retiré le nom de Nichiren du Grand Mandala et y ont inscrit leur propre nom en gros idéogrammes sous Nam Myōhōrengekyō. Par exemple, Nam Myōhōrengekyō – Nichirō ou Nam Myōhōrengekyō - Nisshō. Nikkō Shōnin est le seul des six moines aînés à avoir retranscrit le Gohonzon en inscrivant « Nam Myōhōrengekyō - Nichiren Zaigohan », qui signifie approuvé par lui (Nichiren) » sous le Daimoku Nam Myōhōrengekyō. Cela prouve qu'en raison du fait qu’ils n’aient pas reçu la transmission, les cinq moines aînés ne pouvaient pas vénérer Nichiren Daishōnin comme la substance du Grand Mandala, mais le considéraient comme une entité complètement distincte. Dans la Nichiren Shōshū, où le Dharma du Bouddha a été correctement transmis depuis Nikkō Shōnin, le Grand Mandala est considéré comme le corps personnel de Nichiren Daishōnin, et c'est là qu'existe la voie directe vers l'atteinte de la bouddhéité dès ce corps pour tous les êtres de Fin du Dharma.

Nichiren Shū Fuju Fuse ha (Qui ne reçoit ni ne fait d’offrande)

Introduction

La Nichiren Shū Fuju Fuse ha fait partie du courant de la Concordance.

Fuju (不受) signifie « ne pas recevoir d’offrande », sous-entendu, des offenseurs du Dharma.

Fuse (不施) signifie « ne pas faire l’offrande ». Il existe deux types de "non-offrande" : la "non-offrande" de biens, consistant à ne pas faire d'offrandes matérielles aux offenseurs du Dharma et la "non-offrande" du Dharma qui consiste à ne pas prier, à ne pas lire de sutras ou réciter Daimoku (Nam Myōhōrengekyō) pour les personnes offensant le Dharma.

Autrement dit, « Qui ne reçoit ni ne fait d’offrande » est l’abréviation de « ne rien recevoir des offenseurs du Dharma et ne pas leur faire d’offrande ». Dans la lettre à Niike, Nichiren Daishōnin enseigne la signification de la non réception et de la non offrande par ces mots :

« Les Eveillés comme les divinités n’acceptent aucunement l’offrande des offenseurs du Dharma (…) L’offrande des offenseurs du Dharma est justement le “plomb en fusion“ (…) vous subiriez le même châtiment. C’est ce qu’il faut craindre par-dessus tout ».

De même, un adepte de Nichiren Daishōnin, Daigaku Saburō, fut chargé par Akita Jō-no-suke (Adachi Yasumori), un personnage influent du shogunat de Kamakura, de lui demander de « prier » pour lui. Or, bien que pour Nichiren Daishōnin, Daigaku Saburō ne fut pas n’importe qui mais un homme envers lequel il avait de la reconnaissance, il refusa de « prier » pour Akita Jō-no-suke en disant qu’il ne pouvait pas.

Lorsqu’on respecte les enseignements de Nichiren Daishōnin, il est naturel de ne pas accepter d’offrandes des offenseurs du Dharma et, en retour de ne pas leur faire d’offrande non plus.

Histoire de la Nichiren Shū Fuju Fuse ha

L'école Nichiren Shū Qui ne reçoit ni ne fait d’offrande, fut fondée par Busshō Nichi-ō (1565-1630), le 19ème prêtre supérieur du temple Myōkaku-ji de Kyōto, au Japon.

Né à Kyōto le 8 juin 1565 (Eiroku 8), Busshō Nichi-ō entra le 9 juillet 1574 (Tenshō 2) à l'âge de 10 ans, dans la loge de Jitsujō-in Nichiden, le 18ème prêtre supérieur du temple Myōkaku-ji, et fut ordonné à l'âge de 18 ans. Il étudia et se forma auprès de Nichiden et, en juillet 1592 (Bunroku 1), à l'âge de 28 ans, il devint le 19ème prêtre supérieur du temple Myōkaku-ji.

En septembre 1595, Toyotomi Hideyoshi érigea une statue du Grand Bouddha au temple Myōhō-in de Higashiyama, à Kyōto, pour commémorer ses ancêtres et ses parents défunts. A cette occasion, il invita les prêtres de toutes les religions, y compris l’école Nichiren, à assister au service commémoratif d'un millier de moines.

Cependant, accepter de participer à cet office du non-croyant et offenseur du Dharma, Hideyoshi, était une violation de la doctrine bouddhiste de "non-acceptation et non-offrande", et une approbation des offrandes des offenseurs. Or, il n'y avait aucun moyen de résister au pouvoir de Hideyoshi.

Dans ces circonstances, la majorité des temples, tels que le Honman-ji, dirigé par Ichinyo Nichiryō, le Honbō-ji de Kudoku Nitsū et le Myōken-ji de Seiyō Nisshō, s’orientèrent vers une nouvelle doctrine de "non-acceptation de l’offrande à l'exclusion des rois et des princes", qui met l'accent sur le pouvoir de l'État et fait une exception pour accepter la charité du souverain national.

Cependant, Nichiō s'opposa à cette participation, insistant sur la non-acceptation de l’offense. Ceux qui étaient d'accord avec la revendication de Nichiō comprenaient Butsujō Nissei et Renjō Nisson de la région du Kantō, et Jōraku Nikkyō de l'école Kenpon Hokke.

C'est alors que la controverse sur l’acceptation/non-acceptation au sein de la Nichiren Shū apparut.

Quoi qu'il en soit, Nichiō refusa l'ordre de participation de Hideyoshi et quitta le temple Myōkaku-ji et se confina dans son domaine de Koizumi à Tanba, d’où il soumit une "Remontrance de l’école du Lotus" à Hideyoshi.

Le 12 juillet 1596, la salle du Grand Bouddha, érigé par Hideyoshi s'effondra à la suite d'un important tremblement de terre. Nichiō soumit à nouveau une lettre de remontrance à Hideyoshi, et le 12 octobre, il soumit à l'empereur Go-yōzei le Risshō Ankoku Ron de Nichiren Daishōnin, accompagné de la Lettre de l’école du Lotus à l’empereur.

En novembre 1599, Tokugawa Ieyasu fut contraint par Nisshō du temple Myōken-ji et d'autres moines, d’organiser un débat sur la question de l'acceptation et de la non-acceptation, en raison de leurs fausses accusations en tant que faction ayant fait l’offrande pour le Grand Bouddha (faction acceptant les offrandes). Ieyasu était à l'origine en faveur de la partie acceptant l’offrande parce qu'il voulait utiliser son autorité pour que Nichiō assiste au service commémoratif. Cependant, ce dernier refusa de se présenter uniquement pour les raisons de non-réception et de non-offrande.

En conséquence, Nichiō fut condamné à l'exil et dépouillé de son surplis et de sa robe par Nisshō et d'autres. C'est ce que l'on appelle le "débat d'Osaka".

Nichiō fut exilé à Tsushima l'année suivante (Keichō 5), et après 13 ans d'exil, il fut gracié et retourna à Kyōto en 1612.

En 1629, Tokugawa Hidetada ordonna aux moines des diverses religions de graver des sutras au temple Zōjō-ji situé à Shiba pour la bouddhéité de son épouse décédée, la grande dame Sōgen-in.

Cette demande conduisit à une bataille juridique entre le temple du mont Minobu (la faction favorable à la réception des offrandes) et le temple Honmon-ji d’Ikegami (la faction non favorable à la réception des offrandes). Dès lors, en février 1630, le Shogunat força les deux parties à s'affronter. C'est ce que l'on appelle le "Shinchi tairon" ou débat entre Minobu et Ikegami".

En conséquence, Nichiō fut jugé comme étant le chef de la faction qui ne reçoit ni ne fait d’offrande et qui défie le Shogunat. Il fut à nouveau exilé à Tsushima, mais il était déjà mort le 10 mars, ce qui est connu sous le nom d'"exil posthume".

 

Divisions au sein du courant

Après son décès, le courant de Nichiō se scinda en deux. Le premier courant étant celui de Nichiju du temple Myōkaku-ji d’Okayama, intitulé Nichiren Shū Fuju Fuse ha, et le courant Nichiren Kōmon (anciennement connu sous le nom de Fuju Fuse Kōmon-ha) d’Ankoku Nichikō (1626-1698). L’un comme l’autre considère Nichiō comme son fondateur et qu’il est « le seul à représenter sa doctrine correcte ». Les deux courants s’intitulent Fuju Fuse-ha, Faction qui ne reçoit ni ne fait d’offrande.

En mars 1669, le shogunat des Tokugawa émit une suspension de la certification des temples des courants Fuju Fuse qui furent interdits (interdit par la loi) pendant environ 200 ans, jusqu'au 10 avril 1876.

Ankoku Nikkō est né à Kyōto le 3 juillet 1626. À l'âge de 10 ans, il fut ordonné prêtre par Ankoku Nisshū, qui avait quitté le temple Myōkaku-ji.

En un mot, la philosophie d’Ankoku Nikkō peut être décrite comme la radicalisation des idées héritées de Nichiō.

En 1664, le shogunat Tokugawa indiqua que le domaine des temples devait être considéré comme une offrande respectueuse de la part du shogun, et que ceux qui ne s'y conformeraient pas ne se verraient pas accorder le sceau rouge du domaine du temple et ordonna leur confiscation. En retour, Ankoku Nikkō s’y opposa en soumettant le "Shushō Gokoku-ron" (Traité sur le respect de la protection correcte du pays) au bureau du magistrat et en juin 1666 (Kanbun 6), Nikkō fut exilé à Sadohara, dans la province de Hyuga.

Pendant son exil à Sadohara Nikkō écrivit le Rokunai Keimō en 36 volumes, un ouvrage interprétatif sur le Gosho.

 

Honzon

Nichiō, fondateur du courant Fuju Fuse écrivait dans son « Hokke Shū Kanjō Mandai Kikyō Roku » :

« L’objet de vénération (Honzon) approprié à la Fin du Dharma est le vénéré Shakya, souverain de l’enseignement, à l’éveil dans le passé lointain ».

Or, dans un autre écrit, le Shōdai Kanpatsu shō, il énonce :

« Les bouddhas des trois phases ont atteint l’éveil véritable par le Daimoku comme maître ».

Il adopte donc le point de vue de la supériorité du Dharma sur la Personne (Hōshō Ninretsu).

Dans un récent ouvrage intitulé "Fondamentaux du Bouddhisme Japonais", les principaux moines de l'école de la non-réception et de la non-offrande ont eux-mêmes décrit le Honzon de leur école.

« Le mandala de la présence permanente des dix mondes sous forme écrite défini par notre fondateur Nichiren, est le Honzon, car il est l'expression fidèle de la vraie nature du Bouddha fondamental du passé lointain. Le Bouddha fondamental ne peut être représenté par une image ou une forme. Par conséquent, c'est « l’observation du cœur » du Bouddha fondamental du passé lointain « qui est le " Bouddha fondamental" ».

Ils définissent le Mandala comme Honzon, mais la vision du Honzon de leur courant de la non-réception et de la non-offrande, établissant une distinction entre l’observation du cœur et le Bouddha fondamental, n’est qu’une théorie illusoire.

Par contre, Ankoku Nikkō, dans son ouvrage « Eclairage sur le Traité sur le Honzon » (Honzon-shō Keimō), écrit :

« En ce qui concerne le Honzon, les Gosho montrent deux approches : celle prenant le Daimoku comme Honzon et celle prenant le Shakyamuni à l’éveil dans le passé lointain comme Honzon. Le Traité sur la rétribution de la bienfaisance définit le Vénéré Shakya, souverain de la doctrine originelle comme Honzon, ce qui est également le cas dans le Traité sur les trois grands Dharmas secrets, le Traité sur les difficultés rencontrées et d’autres que j’omettrai ici. Dans le Débat sur le Honzon et le présent Gosho (Traité sur le Honzon), le Daimoku Myōhōrengekyō dans la pagode a pour signification de prendre le Daimoku comme Honzon. »

Il enseigne que Nichiren donne deux directions, celle du Shakyamuni à l’éveil lointain comme Honzon de la personne et celle du Daimoku comme Honzon du Dharma, mais que sa véritable intention est le Daimoku comme Honzon du Dharma.

 

Doctrine

Comme son nom l'indique, ce courant met uniquement l’accent sur la non acceptation des offrandes faites par les offenseurs du Dharma et la non offrande aux mêmes offenseurs, mais son contenu doctrinal est la concordance de la doctrine originelle et de la doctrine éphémère, ce qui suit la lignée de Nichirō, l’un des cinq moines aînés. Il n’y a donc aucune différence entre elle et les autres écoles Nichiren Shū du fait que le Bouddha Shakyamuni est considéré comme le Bouddha fondamental.

Cependant, afin de mener à bien la non-acceptation et la non-offrande, sous la pression des persécutions pendant la période d’interdiction de l’école, Fuju Fuse, devenue clandestine, forma une organisation religieuse très particulière, dans laquelle des prêtres appelés « dans le Dharma » (Hōchū), représentant le « courant pur » et une sorte de prêtres intermédiaires appelés « établissant le Dharma (Hōryū), représentant le « courant souillé » furent établis. Les Hōryū recevaient les biens et les propriétés des laïcs qualifiés de croyants intérieurs (naishin-sha), ostensiblement adeptes d'autres religions autorisées, mais qui croyaient en leur for intérieur à la non-réception et non-offrande dans leur propre foi, et les transmettent aux Hōchū.

Dans le règlement intérieur de l’école, les moines sont avertis de ne pas se rendre dans les temples bouddhistes ou les sanctuaires shinto offensant le Dharma, ce qui ne comprend pas les visites touristiques et autres activités. Aucune offrande ne doit être faite aux moines offensant le Dharma, ce qui ne comprend pas, les actions liées à la bienveillance, l'amour et la courtoisie. Ne pas accepter les offrandes faites par les personnes offensant le Dharma et n’ayant pas la foi. Ne pas rapporter aux autres les erreurs et négligences de leur compagnon etc…

 

Réfutation

L’école Nichiren Shū courant Fuju Fuse, tout comme l’école Nichiren courant d’Ankoku Nikkō, suivent la lignée de Nichirō, l’un des cinq moines aînés, disciples directs de Nichiren Daishōnin, mais qui s’opposèrent à son légataire unique, Byakuren Nikkō et qui prôna la concordance entre la doctrine originelle et la doctrine éphémère du Sutra du Lotus. Dans ses Articles testamentaires, Byakuren Ajari Nikkō Shōnin écrivait à leur sujet :

« Quiconque fabrique de faux livres et les appelle le Gosho et pratique l’hérésie de la Concordance entre l’éphémère et l’originel doit être considéré comme un parasite dans le corps du lion ».

Bien sûr, se perdant dans la comparaison entre le bienfait de la récolte et le bienfait de l’ensemencement, ils se perdent également quant à la définition du Honzon, érigeant le Bouddha Shakyamuni en Bouddha fondamental et en Honzon. En outre, dans les cas de l’école Fuju Fuse, il y eut diverses discussions sur ce qui constituait l’offense au Dharma. Chaque théorie divergeait, menant à des modifications ou à la scission. Comme l’écrivait Nichiren Daishōnin, « sans la transmission, il est difficile de comprendre (ce Sutra) ».

N’ayant pas reçu la transmission de la part de Nichiren Daishōnin, ces écoles tombent dans les vues personnelles.

En outre, tout en se targuant de « sauver tous les êtres par le refus stricte de l’offense au Dharma » elles ont créé une structure triple et quadruple pour protéger la pureté des moines qui se font appeler « courant pur » au sein de l'organisation de leur propre école et font adopter aux adeptes d’autres religions la forme superficielle de se faire passer pour des croyants en se faisant appeler croyants intérieurement, mais de telles actions de leurs adeptes vont à l'encontre de la pure doctrine de non-réception et de non-offrande et sont, selon leur théorie même, clairement un acte de complicité des offenses au Dharma. S'il s'agit toujours d'un service visant à protéger la pureté des moines, alors l’école de la non-réception et non-offrande n'est rien d'autre qu'une religion impitoyable et autoritaire, dans laquelle seuls les moines sont sauvés et où les laïcs sont les victimes.

 

En conclusion, une telle religion de non-acceptation et de non-offrande, dont le Honzon et les doctrines vont à l’encontre de l’enseignement de Nichiren Daishōnin, et qui impose une forme de foi irrationnelle et inhumaine avec ses préceptes anormaux, est une religion mauvaise qui ne sauve pas les gens, mais les conduit plutôt au malheur. Et l’on peut dire la même chose de toutes les écoles du courant de la Concordance.

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