Chapitre 14 – Les deux portes du Sutra du Lotus

Comme nous l’avons vu dans les chapitres précédents, Zhiyi, le grand maître du Tendai détermina que seul le Sutra du Lotus représentait le véritable enseignement du Bouddha, le seul permettant à tous les êtres, quels qu’ils soient, d’accéder à la bouddhéité, car il renferme la doctrine d’Une pensée trois mille, finalité du Bouddhisme.

Zhiyi développa des doctrines si remarquables et originales qu'il fut vénéré plus tard comme le fondateur de l’Ecole du Tendai, mais, en fait, c'est son disciple Zhangan Guanding (561632) qui les a réellement organisées et systématiquement compilées.

Par exemple, dans le Sens mystérieux du Lotus, Zhiyi expliqua la signification de chaque idéogramme du titre du Sutra du Lotus (Myōhōrengekyō en Japonais). Résumant les deux doctrines et six paraboles de la contemplation du Sutra du Lotus présentées par Zhiyi dans le chapitre « Explication de la fleur du lotus » (Renge), Guanding écrit en substance :

« Myō (merveilleux) désigne ce qui est inconcevable. Hō (Dharma) est le Dharma provisoire et véritable des dix Mondes et des dix Ainsi (où les dix Ainsi des neuf mondes représentent le provisoire, tandis que les dix Ainsi du monde du Bouddha représentent le véritable). Renge (la fleur du Lotus) sert de métaphore pour le Dharma provisoire et le Dharma véritable. Le Dharma merveilleux (Myōhō) étant difficile à comprendre, on l’explique par le biais de la métaphore de la fleur de Lotus. En ce qui concerne cette métaphore de la fleur du Lotus, elle présente trois significations dans chacune des deux doctrines (portes), originelle et éphémère ».

Dans la première partie du Sutra du Lotus (doctrine éphémère - (Shakumon-迹門), alors que jusqu’à ce moment-là, le Bouddha Shakyamuni avait enseigné les sutras provisoires (enseignements destiné aux trois véhicules que sont les auditeurs, les Eveillés par les conditions et les bodhisattvas, enseignements représentant des moyens) en fonction des prédispositions de ses disciples, parvenu au chapitre des Moyens du Sutra du Lotus, il ouvrit le provisoire pour révéler le véritable (enseignement du véhicule unique du Bouddha, son véritable enseignement). Ce faisant, il permit à tous les êtres des trois véhicules d’obtenir de manière égale le fruit de la bouddhéité du Véhicule Unique.

Dans la seconde moitié du Sutra du Lotus (doctrine originelle - Honmon-本門), le Bouddha Shakyamuni né en Inde, qui, jusqu’alors, était considéré comme ayant pratiqué l’ascèse, atteint l’illumination pour la première fois dans cette vie et développé divers enseignements, révèle sa nature originelle lointaine qui est d’avoir en réalité pratiqué l’ascèse dans un passé très lointain et avoir obtenu alors le fruit de la bouddhéité sans commencement ni fin. A ce titre, il apparut dans le présent en tant que Bouddha éphémère pour le salut des êtres. Mais, parvenu au chapitre Durée de la vie de l’Ainsi-venant, qui fait partie de la doctrine originelle (seconde moitié du sutra), il abandonna son aspect de Bouddha impermanent (provisoire) pour révéler son aspect véritable de Bouddha présent en permanence.

Tous les sutras autres que le sutra du Lotus, ne traitent que de la causalité des dix-ainsi au sein des neuf mondes de dharmas. Le sutra du Lotus, lui, enseigne la présence parfaite des dix mondes, autour de la causalité des dix-ainsi au sein du monde de Bouddha. La fleur de lotus symbolise cette causalité des dix-ainsi au sein du monde de Bouddha. Ce monde de Bouddha se subdivise en doctrine éphémère et doctrine originelle, chacune d’entre elles comprenant trois métaphores. Nous obtenons ainsi six sortes de fleur de lotus, selon le schéma suivant. 

Le monde du Bouddha est doté des dix mondes. Dès lors, le Bouddha possède lui-même les dix états de vie des dix mondes. Les êtres ordinaires aussi, au sein de la fleur de lotus substantifique, possèdent dix mondes. Les êtres ordinaires et le Bouddha sont donc égaux dans le fait d’être doté des dix mondes.

Considérer que le Bouddha n’est que pureté est une illusion provenant des enseignements des sutras antérieurs et de la doctrine éphémère. Le Bouddha possède, lui aussi, les illusions et les souffrances, apanage du monde de l’enfer jusqu’au monde des bodhisattvas. Il en est de même pour nous. Seulement le Bouddha, lui, s’est éveillé à tout cela, grâce à sa bouddhéité et à sa sagesse. En même temps, il guide les êtres en utilisant la sagesse des neuf mondes dont il est doté, grâce à la sagesse du monde du Bouddha.

Les êtres ordinaires, eux sont prisonniers de leur état de vie quotidien : dans l’enfer, ils ne ressentent que l’enfer. Dans le monde des animaux, ils ne ressentent que la souffrance des animaux. Dans le monde des hommes, ils ne sont que des hommes. Ils ne connaissent même pas l’existence du monde du Bouddha ou du monde des bodhisattvas.

Or, leur nature est identique. De plus, le monde du Bouddha possède les neuf mondes. Autrement dit, il utilise les neuf mondes identiques à ceux des êtres ordinaires pour présenter un enseignement provisoire. Dans le schéma précédent, ceci est représenté par la « Présentation ». Sur la même ligne, vous avez « La fleur pour le lotus ». Dans ce cas, la fleur est synonyme de cause, de neuf mondes, d’illusions ou d’enseignements provisoires. La cause représente les neuf mondes de l’illusion et exprime la condition de la pratique. Du point de vue des êtres, il s’agit de l’illusion. Toutefois, le Bouddha étant lui aussi doté des neuf mondes, il les utilise pour développer les enseignements provisoires qu’il présente aux êtres. Ceci s’appelle « La fleur pour le lotus ».

L’illustration en regard de « Présentation » représente la fleur non encore ouverte. Elle symbolise le provisoire, moment où le véritable n’est pas encore apparu. Cette situation est représentée par l’expression « Présenter le provisoire pour (introduire) le véritable ». Autrement dit, le Bouddha présente le provisoire des neuf mondes dans le but de révéler le monde du Bouddha. En d’autres termes encore, il procède en répondant et en se mettant au niveau des êtres plongés dans l’illusion des neuf mondes. Par exemple, à ceux qui s’attachent à la notion « d’existence » : le Bouddha prêche la doctrine de la « conditionnalité ». Ou bien encore, à ceux qui s’attachent à la « conditionnalité », il enseigne la doctrine de la « vacuité ». Présenter un enseignement provisoire aux êtres de chacun des dix mondes s’appelle « Présenter le provisoire pour (introduire) le véritable ». C’est la doctrine éphémère.

« L’éphémère s’écoule de l’originel » désigne l’enseignement du chapitre « Durée de la vie ». Le vénéré Shakya est né en Inde. À dix-neuf ans, il quitte la vie séculière et à trente, il obtient l’éveil sous l’arbre bodhi à Gaya. Ce processus s’appelle l’obtention de la voie à trente (ans). Ainsi, de sa naissance jusqu’à trente ans, il était dans l’illusion. Par ailleurs, ayant ouvert pour la première fois l’éveil et étant ainsi devenu Bouddha à l’âge de trente ans, et ayant exprimé pour la première fois l’éveil véritable, on parle « d’éveil véritable premier ». C’est du point de vue de cet éveil véritable premier, qu’il enseigna les sutras de l’Ornementation fleurie, Agama, les Enseignements développés, et ceux de la Sagesse et les quatorze premiers chapitres du sutra du Lotus, constituant la doctrine éphémère.

Les êtres qui écoutaient les enseignements développés par ce Bouddha à l’éveil véritable premier, pensaient qu’il les guidait en révélant le contenu véritable de son éveil.

Or, parvenant à la doctrine originelle, le Bouddha révéla qu’en fait, il a obtenu l’éveil dans un passé, si lointain qu’il dépasse l’imagination. Ce passé est appelé « les cinq-cents grains de poussières d’éons à la source fondamentale du passé infini ». Ces cinq-cents grains de poussières d’éons à la source fondamentale du passé infini font partie de la doctrine originelle. Aussi, l’éveil obtenu à ce moment-là est l’éveil à l’originel et est appelé « éveil originel ». Shakyamuni est apparu en Inde fondé sur l’origine des cinq-cents grains de poussières d’éons à la source fondamentale du passé infini. C’est pourquoi il est indiqué « L’éphémère s’écoule de l’originel ». Shakyamuni présenta l’aspect de l’éphémère s’écoulant de l’originel à la source fondamentale du passé infini.

Ensuite, le fait d’enseigner le chapitre « Durée de la vie » en révélant la doctrine originelle, permet « l’ouverture de l’éphémère et l’apparition de l’originel ». Autrement dit, « l’ouverture de l’éphémère et l’apparition de l’originel », exprime le fait que, bien que jusqu’à cet instant, chacun croyait que Shakyamuni était le Bouddha à l’éveil véritable premier, en fait, il n’en était rien. En outre, « Abandonner l’éphémère et établir l’originel » est la raison pour laquelle nous considérons le corps du Bouddha de la doctrine originelle, en tant que véritable corps du Bouddha. C’est sur cela que notre foi et notre pratique reposent. Présenter le provisoire pour (introduire) le véritable, écarter le provisoire pour révéler le véritable, abandonner le provisoire pour établir le véritable, sont des synonymes de la doctrine éphémère.

La signification même du Sutra du Lotus réside d'abord dans le "débat entre le provisoire et le véritable" (gon-jitsu ron), selon lequel "en ouvrant la porte provisoire des Moyens, il montra le véritable principe merveilleux et, par le biais des petites actions de bien des êtres, il les fit prendre refuge dans le vaste Véhicule Unique. Tous reçurent alors l’annonciation de leur nom futur de Bouddha, qu’ils relèvent des racines supérieure, moyenne ou inférieure". Ensuite, selon la "théorie de l’originel" (Hon ron), il "abandonna les moyens habiles et révéla la subtilité de sa véritable nature originelle".

Zhiyi ne fut pas le premier à subdiviser le Sutra du Lotus en deux parties. Il a en fait hérité de la théorie dichotomique de Fa-yün (jp. Hō-un - 法雲) (467 – 529), un moine érudit célèbre pour ses cours sur le Sutra du Lotus et hauteur des notes sur la signification du Lotus (cn. Fahua Yiji – jp. Hokke Giki - 法華義記). Zhiyi n’utilisa toutefois pas la dénomination de Fa-yün des deux parties du Sutra du Lotus en « Porte de la cause » (In-mon – 因門) et « porte de l’effet » (ka-mon - 果門), mais utilisa les dénominations Porte éphémère et Porte originelle. En effet, Fa Yün considérait le Sutra du Lotus comme un seul sutra et donnait des cours sur la "cause et l'effet" tels qu'ils sont enseignés dans ce sutra. A l’inverse, Zhiyi, lui, donna ses cours sur le Sutra du Lotus dans une perspective de deux sutras et que ce sutra enseigne "le provisoire et le véritable", ainsi que "l’originel".

Le Bouddha, faisant don de sa sagesse provisoire, fondée sur sa sagesse véritable, sauva les trois véhicules et, descendant de son corps originel pour se réincarner en corps physique, il enseigna aux êtres. Cette doctrine à plusieurs niveaux de Zhiyi, ne pouvait pas être pleinement expliquée par la simple désignation "Porte de la cause et Porte de l’effet", comme le fit Fa Yün.

Dans cette vie, le vénéré Shakya, se conformant aux prédispositions des êtres, utilisa les quatre méthodes d’enseignements, enseigna les quatre contenus du Dharma, suivant un ordre chronologique de cinq périodes. Son objectif était de rendre les capacités de tous les êtres parfaites de manière égale afin de leur faire atteindre la bouddhéité. En d'autres termes, le Sutra du Lotus a ouvert l'enseignement des Trois Véhicules et révélé l'enseignement du Véhicule unique du Bouddha. Ce dernier attribua à tous les disciples, relevant des racines supérieure, moyenne et inférieure, leur dénomination de Bouddha (Ce que Zhiyi appelle « fusion de la nature et des racines »).

En outre, dans le chapitre de la ville transitoire apparaissant dans la doctrine éphémère du Sutra du Lotus, il est révélé que l’enseignement du Bouddha n'est pas limité à cette vie, mais qu'il enseigne depuis le passé des trois mille grains de poussières d’éon (ce que Zhiyi appelle « Aspect continu de l'enseignement »). En outre, dans le chapitre Durée de la vie, il révèle que le Bouddha et tous les êtres sont dans une relation de maître et de disciple depuis encore avant le passé des trois mille grains de poussières d’éon, le passé des cinq cents grains de poussières d’éon, révélant ainsi sa nature originelle difficile à comprendre (ce que Zhiyi appelle « Aspect éloigné-proche du maître et des disciples »).

Afin de mieux comprendre ce dont nous parlons, il faut ici préciser ce que sont les trois doctrines de Zhiyi, appelées les « Trois sortes d’aspects de l’enseignement » (jp. Sanshu no kyōsō – 三種の教相). Il s’agit du jugement hiérarchique de valeurs entre le Sutra du Lotus et les autres sutras, établi par Zhiyi, dans son Sens mystérieux du Lotus.

Nous avons d’abord « l'Aspect de la fusion ou de la non fusion avec la nature et les racines » (jp. Konjō no yū fuyū no sō - 根性の融不融の相) : ce premier aspect détermine la différence entre la doctrine éphémère du Sutra du Lotus et les Sutras antérieurs, selon que la nature et les racines d'un être fusionnent ou non avec le Bouddha.

Les sutras antérieurs se répartissent en trois véhicules (auditeurs, Bouddha pour soi et bodhisattvas), du fait de l’immaturité des racines et de la nature des êtres. De ce fait, ces derniers ne fusionnent pas avec la vie du Bouddha. Ils sont donc en « non-fusion ». A l’opposé, dans le chapitre des Moyens du Sutra du Lotus, les racines et nature des êtres étant parvenues à maturité, ce sutra permet de les ouvrir et de les intégrer au véhicule unique du Bouddha. Il y a donc « fusion ». Ce premier aspect doctrinal détermine ainsi la supériorité de la doctrine éphémère du Sutra du Lotus sur les autres sutras.

Nous avons ensuite « l’Aspect continu ou non continu de l'enseignement » (jp. Kedō no shijū fushijū no sō - 化導の始終不始終の相). Cet aspect établit la supériorité de valeur entre la doctrine éphémère du Sutra du Lotus et les sutras antérieurs en ce qu’ils éclaircissent ou non la continuité du début à la fin des enseignements apportant aux êtres les bienfaits de l’ensemencement, de la maturation et de la récolte.

Les sutras antérieurs n’enseignent pas les bienfaits de l’ensemencement, de la maturation et de la récolte. Ils sont donc « non-continus ». Par contre, le Sutra du Lotus est « continu » dans la mesure où il révèle ces trois bienfaits. Le bienfait de l’ensemencement est révélé par le biais du chapitre de la Ville transitoire, dans lequel il enseigne la relation causale avec le Bouddha Mahâbhijñâ-jñānâbhibhū (jp. Daitsū chishō butsu - 大通智勝仏) dans un passé de trois mille grains de poussières d’éons (dans ce passé lointain, le bodhisattva Shakya, alors 16ème fils de ce Bouddha, noua le lien avec le Dharma merveilleux en écoutant le prêche du Sutra du Lotus). Le bienfait de la maturation est révélé par le temps écoulé entre ce passé de trois mille grains de poussières et les quarante-deux ans de prêche du Bouddha Shakyamuni. Enfin, le bienfait de la récolte est révélé dans la doctrine éphémère du Sutra du Lotus. Ce deuxième aspect doctrinal également, démontre la supériorité de la doctrine éphémère du Sutra du Lotus sur les sutras antérieurs.

Enfin, nous avons « l’Aspect éloigné-proche et non éloigné-proche du maître et des disciples » (jp. Shitei no ongon fuongon no sō - 師弟の遠近不遠近の相) : ce troisième aspect doctrinal juge la supériorité de valeur entre la doctrine originelle du Sutra du Lotus, la doctrine éphémère et les sutras antérieurs, par le biais de la révélation ou de la non-révélation de la relation entre le Bouddha (le maître) et les êtres (les disciples) depuis le passé infini.

Le Bouddha Shakyamuni prêchant les sutras antérieurs et la doctrine éphémère du Sutra du Lotus, n’a pas encore révélé son atteinte de l’Eveil dans le passé infini. Il n’est encore que le « Bouddha ayant obtenu l’éveil pour la première fois en cette vie ». Ne révélant pas la relation entre la nature originelle du Bouddha et les êtres, les sutras antérieurs, comme la doctrine éphémère, sont « non éloignés-proches ». Par contre, dans le chapitre Durée de la vie du Sutra du Lotus, le Bouddha Shakyamuni révélant sa nature originelle dans le passé infini, sa relation depuis ce temps avec ses disciples est révélée. Elle est donc « éloignée-proche ». Ce troisième aspect doctrinal détermine la supériorité de la doctrine originelle du Sutra du Lotus sur la doctrine éphémère et les sutras antérieurs, car elle représente l’enseignement véritable et ultime du Bouddha Shakyamuni.

Nous pouvons voir ici la grandeur du jugement théorique de Zhiyi, qui a tenté de systématiser non seulement les enseignements du vivant du Bouddha, mais aussi ceux de tous les bouddhas des trois phases d'une manière unifiée.

En conclusion, Zhiyi se fondant sur le véritable aspect des choses révélé par les dix Ainsi du chapitre des Moyens de la doctrine éphémère du Sutra du Lotus, établit la Théorie d’Une pensée trois mille, enseignement ultime du Bouddha. Cette théorie établit que les auditeurs et les Eveillés par les conditions, c’est-à-dire ce qu’on appelle les deux véhicules, pouvaient devenir Bouddha, chose qui leur était absolument impossible dans les Sutras antérieurs, impliquant que tous les autres êtres, hommes et femmes, pouvaient eux aussi devenir Bouddha.

Or, tant que le Bouddha n’avait pas révélé sa véritable nature éternelle, chose qu’il fit dans le chapitre Durée de la vie de la doctrine originelle, Une pensée trois mille, comme l’éveil des deux véhicules, n’étaient encore qu’une théorie sans réalité. A ce stade, les deux véhicules restaient attachés au Bouddha Shakyamuni en tant que Bouddha ayant atteint la véritable illumination pour la première fois dans cette vie et restaient ainsi incapables de connaître la véritable cause et le véritable effet de l'existence de longue date du Bouddha, et ce n’était donc qu’une bouddhéité sans réalité.

Par contre, dans le chapitre Durée de la vie de la doctrine originelle, le Bouddha Shakyamuni révéla pour la première fois sa nature originelle dans le passé lointain. Il la révéla sous la forme des trois merveilles réunies (san-myō gō-ron - 三妙合論). Rappelons que, jusqu’à ce chapitre, tous les disciples pensaient que Shakyamuni était devenu Bouddha pour la première fois en cette vie, sous larbre Bodhi après avoir pratiqué les austérités. Or, dans le 16ème chapitre, il réfute cette notion et révèle qu’il a toujours été Bouddha depuis le passé lointain (kuon jitsujō - 久遠実成), disant : « à lorigine, jai pratiqué les austérités de bodhisattva et la longévité que jai réalisée, [nest pas même venue à son terme] » (Ga hon gyō bosatsu dō. Sho jō jumyō.  [Kon yū mijin] - 我本行菩薩道。 所成壽命。[今猶未盡。]). Zhiyi voit là la cause originelle de léveil du Bouddha dans le passé infini.

Voilà pour la cause ; ensuite, en ce qui concerne leffet, le 16ème chapitre énonce un peu avant la phrase citée précédemment : « depuis que jai réalisé léveil, un temps fort long sest écoulé » (ga jōbutsu irai. Jindai kuon - 我成佛已來。甚大久遠。).  Le grand maître du Tendai voit dans cette phrase la merveille de l’effet originel.

Quant au lieu où demeure le Bouddha, le 16ème chapitre énonce : « jai toujours été dans ce monde de l’endurance à prêcher et convertir » (Ga jō zai shi. Shaba sekai. Sep'pō kyōke - 我常在此。娑婆世界。説法教化。). Zhiyi ny voit non pas le monde de lendurance du présent, mais le monde originel de l’endurance.

 

 

De cette façon, dans la doctrine originelle, la théorie des trois merveilles réunies de la cause, de l'effet et du territoire du Bouddha ayant été révélée et, de ce fait, la présence permanente du Bouddha dans les Trois phases, Une pensée trois mille en sa réalité fut révélée.

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