Octobre 2013

Réponse à Messire Matsuno

『Matsuno dono gohenji - 松野殿御返事』

Nombreux sont ceux qui éveillent l’aspiration à la bouddhéité, mais peu entrent dans la voie véritable sans régresser. L’aspiration à l’éveil chez les hommes ordinaires est pour beaucoup dupée par les mauvais liens et varie aisément en fonction des circonstances. Les soldats portant une armure sont nombreux, mais rares sont ceux qui n’ont pas peur dans la bataille.

Je suis heureux d’avoir pu, avec vous, venus nombreux, exprimer notre gratitude envers la bienfaisance de notre fondateur Nichiren Daishônin, par le biais de cette cérémonie de Okô du mois d’octobre.

Ce mois est également le mois de Oéshkiki. Au Shingyôji, cette cérémonie se déroulera les 26 et 27 octobre. Je vous prie de bien vouloir participer aussi à Oéshiki afin d’exprimer ensemble notre gratitude.

Ce mois-ci, nous étudions un extrait de la Réponse à Messire Matsuno.

Nous l’avons déjà étudiée lors de la cérémonie de Okô du mois d’avril 2010. Je vous avais parlé alors de Messire Matsuno, à qui fut adressée cette lettre, ainsi que de l’arrière plan de son écriture.

Je vous demanderai dès lors de vous reporter à vos notes de l’époque. Je vais simplement rajouter un point.

Je vous avais expliqué la chose suivante concernant Messire Matusno.

« Le nom complet de Messire Matsuno était Matsuno Rokurô Saemon no jô. Par la suite, il devint Nyûdô, ou "entré dans la voie". Il était le suzerain du district de Matsuno, dans la région de Ihara, du pays de Suruga. Il aurait eu trois enfants. L’un d’eux, l’aîné, prit la succession de son père dont il reprit le nom de Rokurô Saemon. La seconde, se maria avec un des membres de la famille Ueno et devint plus tard la veuve de Ueno, mère de Messire Tokimitsu. Le troisième, entra jeune dans les ordres au temple Shijûku-in où, il rencontra Nikkô Shônin dont il devint le disciple. En la 7e année de Bun’nei, il devint disciple direct de Nichiren Daishônin dont il devint, par la suite, l’un des six disciples majeurs sous le nom de Nichiji ».

Ainsi, le troisième fils de Messire Matsuno était l’un des six disciples majeurs de Nichiren Daishônin. Je voudrais parler aujourd’hui de ces six moines ainés.

Nichiren Daishônin s’éteignit le 13ème jour du 10ème mois de la 5ème année de Kôan (1278). Avant de mourir, il désigna six moines ainés « éléments essentiels dans la perspective de la gestion et du développement de la congrégation et afin qu’ils prennent la direction dans les régions de propagation avec lesquelles chacun d’entre eux avait un lien (extrait de La vie de Nichiren Daishônin page 424).

Dans son Mémoire du décès (de Nichiren Daishônin), Nikkô Shônin écrit ce sui suit :

“Je stipule par la présente que

-     Les six moines (dans le désordre)

-     Renge Ajari Nichiji

-     Iyokô Nitchô

-     Sadokô Nikô

-     Byakuren Ajari Nikkô

-     Daikoku Ajari Nichirô

-     Ben Ajari Nisshô

Sont mes disciples principaux. Conformément à cela, je les ai choisis pour s’occuper désormais de mes affaires.

Le 8ème jour du 10ème mois de la 5ème année de Kôan.

D’après ce texte, les disciples de Nichiren Daishônin sont classés du plus récent au plus ancien.

Par la suite, certains, utilisant ce document, prétendirent que « Nichiren Daishônin a transmis de manière égale l’intégralité de son enseignement aux six moines ainés ».

Or, comme l’indiquent l’Écrit de transmission du Dharma que propagea Nichiren au cours de sa vie et l’Écrit de transmission du mont Minobu, la transmission vitale à la personne unique fut effectuée envers le seul Nikkô Shônin. Ce Mémoire du décès ne vient absolument pas étayer la thèse de la transmission à tous les six moines. La preuve en est l’expression « dans le désordre ».

Dans ses dernières volontés, Nichiren Daishônin demanda à ses disciples majeurs de garder sa tombe à tour de rôle.

Recevant cette demande, Nikkô Shônin, devenu supérieur du temple du mont Minobu en tant que grand guide de la propagation de la doctrine originelle, consulta les cinq autres moines ainés (Nikô et Nitchô étaient absents) à la fin de la cérémonie du centième jour après le décès de Nichiren Daishônin pour déterminer le rôle du tour de garde mensuel de sa tombe.

Toutefois, bien que le rôle du tour de garde ait été déterminé sur la base de cette consultation, aucun des cinq moines ainés ne le respectèrent. Aucun d’entre eux ne gravit les pentes du mont Minobu pour célébrer le premier anniversaire de la mort de Nichiren Daishônin. Bien que Nikkô Shônin les y encouragea patiemment, aucun d’entre eux ne fit Tozan par la suite.

La raison de cette attitude se résume au fait qu’aucun des cinq moines ainés n’avait compris que Nichiren Daishônin était bien le Bouddha originel de la Fin du Dharma.

La cause principale de cette incompréhension est qu’ils n’avaient pas maitrisé la relation de maître à disciple par le biais du service permanent à Nichiren Daishônin.

Pour cette raison, ils développèrent également un enseignement éloigné de celui de Nichiren Daishônin, en particulier au sujet de ce qui est le plus important, à savoir le Gohonzon, au sujet duquel ils sont dans la plus grande confusion.

C’est pourquoi, la foi sur la base de la relation de maître à disciple est importante.

Transposée à notre foi dans les temps présents, cette relation consiste à s’imprégner sans cesse des directives du Souverain du Dharma, à venir au temple et s’efforcer dans la pratique dans l’unité des moines et des pratiquants.

Lorsque l’on pratique tout seul, on tombe dans une foi auto satisfaite, ce qui mène à perpétrer l’une ou l’autre des quatorze offenses au Dharma, dont il est question dans le Gosho de ce mois.

L’extrait de ce mois nous enseigne justement cela.

Nombreux sont ceux qui éveillent l’aspiration à la bouddhéité, mais peu entrent dans la voie véritable sans régresser. L’aspiration à l’éveil chez les hommes ordinaires est pour beaucoup dupée par les mauvais liens et varie aisément en fonction des circonstances. Les soldats portant une armure sont nombreux, mais rares sont ceux qui n’ont pas peur dans la bataille.

Le cœur des êtres de la Fin du Dharma que nous sommes change au gré des circonstances. Il arrive fréquemment que, même en ayant commencé la pratique, la rencontre de mauvais liens fasse perdre la foi.

Par ailleurs, il faut en particulier prêter attention au fait que ceux qui pratiquent centrés uniquement sur leur ego, rejettent tout ce qui ne leur convient pas.

Une telle attitude empêche de voir clairement ce qui est correct et, en fin de compte, fait perdre les œuvres et vertus.

Afin de ne pas tomber dans ces travers, il faut vivre sa vie centrée non pas sur son propre cœur, mais sur le Gohonzon, venir au temple et participer activement aux réunions.

A partir d’aujourd’hui, déployons ensemble notre énergie dans la perspective de la réalisation de notre objectif, avec un sentiment renouvelé.

C’est par ces mots que j’achève mon sermon de ce mois. Merci de votre visite au temple.

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