Sermon de Okô

Octobre 2010

  

Dialogue du Saint et du sot

 

Si vous récitez uniquement Nam Myôhôrengekyô, quel crime ne pourrait-il pas être effacé ? Quel bonheur ne pourrait-il pas arriver ? C’est la vérité, c’est très profond, il faut y croire.

 

Je vous remercie d’être venus exprimer ensemble notre gratitude envers la bienfaisance de notre fondateur Nichiren Daishônin, à l’occasion de la cérémonie d’Okô de ce mois.

 

La phrase du mois, que vous connaissez tous certainement, est extraite du « Dialogue du Saint et du sot ».

 

A la lecture de cette phrase, vous comprenez qu’elle enseigne à quel point sont grands les bienfaits de l’invocation du Daimoku faite avec foi dans le Gohonzon et devant le Gohonzon. Elle signifie que grâce à l’invocation du Daimoku, tous les obstacles dus à nos crimes commis depuis nos vies passées s’effacent et nous obtenons le grand bonheur de devenir Bouddha dès ce corps.

 

Comme d’habitude, je vais commencer par évoquer ce Gosho dans son ensemble, puis je parlerai plus particulièrement de la phrase de ce jour.

 

Le « Dialogue du Saint et du sot » a été écrit par Nichiren Daishônin en la 5ème année de Bun’nei (1268). Malheureusement, l’original n’existe plus.

 

Comme l’indique son titre, ce Gosho a été écrit sous la forme d’un "débat de questions et de réponses" entre un "saint" et un "sot". Constitué de deux fascicules, c’est un très long traité.

 

Au début du Gosho, le sot se lamente et recherche l’enseignement correct : "Alors que nous avons reçu la vie et que, dès lors, personne ne peut échapper à la mort, personne ne fait sérieusement face à cette vérité". Ensuite, des personnages porteurs de divers enseignements se présentent devant le sot.

 

Il y a d’abord un représentant de l’école des Commandements (Risshû) Ensuite, viennent ceux de l’invocation du Bouddha (Nenbutsu), des Formules incantatoires (Shingon) et du Zen, qui exposent de manière plausible l’enseignement de toutes les religions les plus en vogue à l’époque. A chaque fois, le sot est convaincu. Pourtant, il ne parvient pas à la véritable satisfaction. Alors, il recherche le maître, celui qui connaît véritablement le Dharma du Bouddha.

 

A la fin, le dernier que le sot rencontre est le saint pratiquant le « Sutra du Lotus ». Celui-ci démontre que toutes les écoles s’opposant au Dharma correct offensent le Dharma et constituent dès lors la cause de la chute des êtres dans les mauvaises voies. Fondé sur les bases certaines des phrases du sutra, il démontre également que le « Sutra du Lotus » est le seul sutra de la vérité, ouvrant la voie vers la boddhéité à tous les êtres.

 

Ensuite, répondant au doute du sot affirmant que les autres écoles, rassemblant un grand nombre de fidèles doivent, pour cette raison, être correctes, le saint répond que la vérité est la vérité, que la bonne doctrine est la bonne doctrine, indépendamment du nombre de fidèles et enseigne que la pratique appropriée à la Fin du Dharma est de condamner la nuisance des offenses au Dharma s’opposant à l’enseignement correct.

 

Le saint enseigne ensuite que « Myôhôrengekyô », « Titre du sutra du Lotus », représente le nom de la nature de Bouddha de tous les êtres et que si l’on invoque son nom, la nature du Bouddha se manifeste et l’on devient Bouddha, autrement dit, qu’il est la voie de la réalisation du bonheur dans l’éternité des trois phases.

 

Ce Gosho se termine par les encouragements du saint vis-à-vis du sot qui vient de promettre de pratiquer cette religion toute sa vie, lui disant que des obstacles et des démons se manifesteront sans doute, mais que ce sera l’occasion de renforcer sa foi.

 

Nous allons à présent nous pencher sur la phrase de ce mois.

 

Comme je l’ai dit au début, cette phrase enseigne que celui qui reçoit et garde et qui à foi de tous son cœur en ce Gohonzon et qui invoque Nam Myôhôrengekyô obtiendra immanquablement l’état de vie de la boddhéité.

 

On dit que dans la religion de la Nichiren Shôshû, "croire et garder c’est observer son cœur" , c’est-à-dire que recevoir et garder, avoir foi et pratiquer le Dai Gohonzon est la voie essentielle pour devenir Bouddha et que telle est notre conviction. En outre, recevoir et garder contient les quatre pouvoirs : pouvoir du Bouddha, pouvoir du Dharma, pouvoir de la foi et pouvoir de la pratique.

 

Le pouvoir du Bouddha est la capacité de grande compassion pour sauver tous les êtres, du Bouddha originel Nichiren Daishônin, contenue dans le Gohonzon Mandala du Dharma merveilleux. Le pouvoir du Dharma est le pouvoir immense et profond du Dharma merveilleux contenu dans le Gohonzon.

 

Ensuite, le pouvoir de la foi désigne notre foi dans le Honzon de la doctrine originelle et notre forte foi dans le fait qu’il n’y a pas d’autre voie que ce Gohonzon pour devenir Bouddha. Quant au pouvoir de la pratique, c’et l’invocation de Nam Myôhôrengekyô sans y mêler d’autres pratiques.

 

Lorsque nous avons foi dans le Gohonzon et récitons assidument le Daimoku, les quatre pouvoirs se réalisent et, comme il est dit dans la phrase de ce mois extraite du « Dialogue su Saint et du sot » et comme il est dit aussi ailleurs dans le même Gosho :

"La seule pratique de Myôhôrengekyô, fait qu’aucun bienfait ne manque de se produire, aucune racine de bien ne saurait ne pas fonctionner". Autrement dit, il est possible de devenir Bouddha dès ce corps et d’obtenir de grands bienfaits libres et sans entraves.

 

Je voudrais poursuivre sur les quatre pouvoirs à la lumière des orientations de Nichikan Shônin.

 

Dans le « Traité de grande sagesse », il est dit :

"Par exemple, si une fleur de lotus dans l’eau ne reçoit pas la lumière du soleil, il est hors de doute qu’elle se flétrira. De même, sans la rencontre avec le Bouddha, les racines de bien des êtres ne pourront pas se réaliser".

 

Citant cette phrase, Nichikan Shônin écrit ce qui suit dans « l’Exégèse du Traité sur le Honzon de l’observation de l’esprit » :

"Ge (fleur) est le pouvoir de la foi. Ren (lotus) est le pouvoir de la pratique. L’eau est le pouvoir du Dharma. Le soleil est le pouvoir du Bouddha. Il faut le savoir : la fleur du lotus (renge) nait de l’eau et nos pouvoir de la foi et pouvoir de la pratique sont immanquablement générés par le pouvoir du Dharma.

 

Sans eau, la fleur du Lotus ne peut absolument pas pousser. Sans le pouvoir du Dharma, comment la foi et la pratique pourraient-elles apparaître ? C’est pourquoi, il faut vénérer le Honzon et prier le pouvoir du Dharma.

 

Même si le lotus nait grâce à l’eau, sans la lumière du soleil, il meurt sans l’ombre d’un doute. De même, même si, grâce au pouvoir du Dharma, le pouvoir de la foi et le pouvoir de la pratique son générés, sans le pouvoir du Bouddha, il est également hors du doute que la foi et la pratique régresseront.

 

De même que si la fleur du lotus reçoit la lumière du soleil, infailliblement elle prospérera et sera luxuriante, si nous bénéficions du pouvoir du Bouddha, nous réaliserons la foi et la pratique et obtiendront rapidement la boddhéité".

 

Comme l’enseigne cette directive, si les quatre pouvoirs ne s’unissent pas parfaitement, ils ne peuvent se réaliser. Le pouvoir du Bouddha et le pouvoir du Dharma contenus dans le Gohonzon guidant l’intégralité des êtres vers la boddhéité sont absolus. Ce qui permet de recevoir ces pouvoirs absolus du Bouddha et du Dharma et, ainsi d’effacer les obstacles dus à nos fautes depuis le passé sans commencement, de décupler notre foi et de réaliser notre vœu est notre pouvoir de la foi et notre pouvoir de la pratique.

 

Lorsque chaque jour nous nous efforçons dans la foi et la pratique, nus ressentons immanquablement le pouvoir du Bouddha et le pouvoir du Dharma du Gohonzon.

 

Lorsque nous pensons "comme le Gohonzon est appréciable", notre pouvoir de la foi et notre pouvoir de la pratique s’approfondissent.

 

Cependant, on ne peut pas dire qu’une pratique par le biais de laquelle seulement notre propre foi s’approfondit est suffisante. C’est lorsqu’il y a également conversion d’autrui, que la véritable foi existe.

 

A la fin du mois, il y aura Oéshiki. Au cours de la cérémonie, je lirai le « Traité sur la Sérénité du pays par l’établissement de la rectitude ».

 

A la fin du passage, il y a :

"Je ne croirai pas seulement moi-même, je corrigerai aussi les erreurs d’autrui".

Après cette lecture, tous ensembles, nous invoquons trois fois Daimoku.

 

La signification de ces trois Daimoku est que les moines et les pratiquants participants à la cérémonie promettent de déployer avec zèle leur énergie dans la pratique personnelle et la conversion d’autrui, dans la perspective de réaliser la sérénité du pays par l’établissement de la rectitude.

 

Je souhaite que vous graviez ces quatre pouvoirs dans votre cœur et que lorsque vous assisterez à Oéshiki, ensemble, nous promettions de nous efforcer dans la foi de la pratique personnelle et de la conversion d’autrui.

 

C’est par ces mots que s’achève mon sermon à l’occasion de la cérémonie d’Okô du mois d’octobre. Je vous remercie d’être venus.

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