Sermon de Okô

Novembre 2012

 

Traité sur la transmission vitale de l’essentiel à travers vies et morts

(Shôji ichidaiji kechimyaku shô - 生死一大事血脈抄)



Lorsque les disciples et bienfaiteurs de Nichiren, sans distinction de soi et des autres, ni d’ici ou de là-bas, réalisant la relation du poisson et de l’eau, auront des corps différents animés du même cœur en récitant Nam Myôhôrengekyô, il y aura alors la transmission vitale de ce qui est essentiel à travers vies et morts. C’est ce que je veux transmettre à présent. S’il en est ainsi, le grand vœu de la vaste propagation se réalisera.

 

Je suis très heureux de votre participation nombreuse à la cérémonie de Okô du mois de novembre et d’avoir, avec vous, exprimé notre gratitude envers la bienfaisance de notre bien aimé fondateur Nichiren Daishônin.

(Samedi seulement)

Demain, la cérémonie de Okô sera cumulée avec celle de Mokushi é (commémorant l’extinction de Nichimoku Shônin)

(Dimanche seulement)

Par ailleurs, aujourd’hui, la cérémonie de Okô a été cumulée avec celle de Mokushi é (commémorant l’extinction de Nichimoku Shônin). Comme des enfants étaient présents, je leur ai posé le Gohonzon sur la tête.

L’année dernière, j’ai résumé la vie de Nichimoku Shônin. J’ai en particulier mentionné un de ses mérites consistant en des remontrances effectuées à quarante-deux reprises.

Aujourd’hui, à l’occasion du sermon de Mokushi é, je voudrais d’abord évoquer le mérite du service constant de Nichimoku Shônin auprès de Nichiren Daishônin.

Nichimoku Shônin est entré dans les ordres en tant que disciple de Nikkô Shônin en avril 1276. En novembre de la même année, sous la conduite de Nikkô Shônin, il se rendit à Minobu où il rencontra pour la première fois Nichiren Daishônin. A partir de ce moment, il resta au temple du mont Minobu et se consacra au service constant de Nichiren Daishônin.

En ce qui concerne son attitude lors de son service, dans « Observation des remontrances (Môshijô kenmon) il est écrit la chose suivante :

« Le jour, il portait un baquet d’eau posé sur sa tête, au point où son crâne en fut creusé. La nuit, il lui faisait une couche et un siège de son corps, réalisant ainsi un service permanent. Pour autant, il ne négligeait ni le Gongyô, ni l’étude. L’enfoncement de son crane représente l’aspect de son ascèse ».

C’est ainsi que Nichimoku Shônin fit son entrainement du point de vue de la foi dans la relation de maître à disciple.

En particulier, on raconte encore aujourd’hui la force de son ascèse au cours de laquelle, chaque jour, il portait un baquet d’eau sur son crâne, au point où celui-ci en fut enfoncé. Les portraits de Nichimoku Shônin le montrent également.

A travers son service constant auprès de Nichiren Daishônin, Nichimoku Shônin en maîtrisa l’enseignement. Sa foi dans la relation de maître à disciple est un point important en tant qu’attitude dans la pratique de la Nichiren Shôshû.

Par ailleurs, au Japon, le rite appelé shichi go san (sept ans, cinq ans, trois ans) est pratiqué autours du 15 novembre. Les garçons ayant 3 ans et 5 ans au cours de l’année et les filles ayant 3 ans et 7 ans se rendent dans les temples shintos ou bouddhistes, afin de prier pour leur bonne croissance.

Dans la Nichiren Shôshû également, dans la mesure où le 15 novembre correspond à la date anniversaire du décès de Nichimoku Shônin, on pratique shichi go san, cérémonie au cours de laquelle les parents et les enfants prient le Gohonzon pour le développement et la santé des enfants pratiquants de la Nichiren Shôshû.

Au Shingyôji, je pose le Gohonzon sur la tête des enfants présents, indépendamment de leur âge, dans le vœu que grâce aux bienfaits du Gohonzon, ils deviennent dans l’avenir des hommes de talents pour la vaste propagation, comme le fut Nichimoku Shônin et qu’ils se développent comme de bons pratiquants de la Nichiren Shôshû et comme de bons individus dans la société.

Ainsi s’achève mon explication sur une partie des vertus de Nichimoku Shônin, à l’occasion de Mokushi é.

Nous allons à présent étudier le Gosho. Ce mois-ci, il s’agit d’un passage du Traité sur la transmission vitale de l’essentiel à travers vie et mort.

L’original de ce Gosho n’existe plus, mais il existe une copie adressée à son disciple Sairenbô, écrite par Nichiren Daishônin le 11 février de la 9ème année de Bun’ei (1272), alors qu’il était âgé de 51 ans et qu’il était en exil à Tsukahara dans l’île de Sado.

Je vous ai déjà parlé de Sairenbô, aussi ne vais-je pas aborder son sujet aujourd’hui. Au mois de janvier de la même année, se déroula le débat de Tsukahara, auquel Sairenbô assista certainement. A la lecture des écrits de Nichiren Daishônin, on devine qu’après avoir écouté le débat, il devint son disciple au cours du premier tiers du mois de février. Peu de temps après qu’il devint son disciple, Sairenbô posa une question à Nichiren Daishônin au sujet de la transmission vitale de ce qui est essentiel à travers vie et mort. Le Gosho étudié aujourd’hui est la réponse exhaustive à cette question.

Le Grand Patriarche retiré Nikken Shônin donna un sermon sur ce Gosho, dans lequel il déterminait trois niveaux : l’exposition de l’idée principale, l’explication et la conclusion. Je vais à présent parler de l’ensemble de ce Gosho sur la base des directives de Nikken Shônin.

Dans la partie exposant l’idée principale, Nichiren Daishônin révèle que la transmission vitale de ce qui est essentiel à travers vie et mort est les cinq caractères des Myôhôrengekyô, mais qu’il s’agit de Myôhôrengekyô de la doctrine originelle, sur la base de la transmission vitale faite au bodhisattva Pratique supérieure (Jôgyô).

Ensuite, la partie explicative est divisée en six.

La première explication concerne les deux lois de la vie et de la mort, réduites aux dix mondes, au support et au principal, à la forme et à l’esprit, leur substance étant Myôhôrengekyô, le Dharma merveilleux (Myôhô) étant le Dharma originel connotant l’ensemble des vies et morts des mondes des dharmas.

Dans la deuxième explication, Nichiren Daishônin indique la substance du Gohonzon de l’unicité de la Personne et du Dharma, selon laquelle la Personne est identique au Dharma et le Dharma identique à la Personne, à partir du « Bouddha Shakyamuni à l’éveil véritable dans le  passé lointain et le Sutra du Lotus, voie de l’obtention de la bouddhéité pour tous ». Sur cette base, il enseigne que ce Gohonzon et le cœur des êtres qui récitent Nam Myôhôrengekyô avec foi dans ce Gohonzon ne forment qu’un tout et s’y éveiller véritablement est la transmission vitale de l’essentiel à travers vie et mort.

Dans la troisième explication, Nichiren Daishônin évoque le tournant que représente l’instant suprême, dans le processus menant de la vie à la mort, à partir de la phrase « l’instant suprême c’est maintenant ». Il indique qu’au moment de l’instant suprême, celui qui a foi dans le Sutra du Lotus est accueilli par de nombreux Bouddhas et peut alors ouvrir l’état de vie de joie. A l’inverse, ceux qui n’y croient pas tombent sans l’ombre d’un doute dans les enfers.

Dans la quatrième explication, par la phrase sur « le lien noué avec le Sutra du Lotus dans le passé », Nichiren Daishônin révèle que dans la suite de vies et de morts à travers les trois phases du passé, du présent et du futur, si nous ne nous écartons à aucun moment du Gohonzon, nous pourrons ouvrir immanquablement l’état de vie de l’obtention de la bouddhéité. Autrement dit, seul recevoir et garder le Dharma merveilleux est la transmission vitale à travers les vies et les morts dans les trois phases.

La cinquième explication expose la diffusion dans la Fin du Dharma, du point de vue de la vie, au sein du processus de vies et morts. La diffusion du grand Dharma dans la période de la Fin du Dharma se situe dans le comportement du Bouddha destiné à guider tous les êtres et solutionner ce qui est essentiel à travers les vies et les morts. Ensuite, Nichiren Daishônin précise que seul le fait que ses disciples et bienfaiteurs, autrement dit les moines et les pratiquants récitent Nam Myôhôrengekyô avec l’esprit des corps différents animés du même cœur, représente la transmission vitale de l’essentiel à travers vies et morts. L’extrait d’aujourd’hui se situe dans cette partie.

Dans la sixième explication, Nichiren Daishônin compatit profondément aux souffrances rencontrées par Sairenbô. En même temps, il loue sa foi pure comme de l’or et explique la profondeur du lien résiduel existant entre eux deux.

Enfin, dans la « conclusion », Nichiren Daishônin réitère à titre de conclusion le passage exposé dans l’idée principale, à savoir : « Pratiquez uniquement Nam Myôhôrengekyô, objet de la transmission de Shakyamuni et Nombreux trésors au bodhisattva Pratique supérieure ». Nichiren Daishônin adopte ici la position de son aspect extérieur en tant que manifestation du bodhisattva Pratique supérieure (Jôgyô). Il exhorte ensuite Sairenbô à réciter Nam Myôhôrengekyô avec une foi puissante, conforme à l’objet de la transmission vitale. Il l’exhorte avec sévérité en lui disant qu’en dehors de ça, il n’y aucune transmission vitale de la bouddhéité où les mauvaises passions sont identiques à la bouddhéité et où les vies et les morts sont identiques au Nirvana. Enfin, il conclut et termine cette lettre en donnant le sévère enseignement : « sans la transmission vitale de la foi, même garder le Sutra du Lotus est inutile ».

Je vais à présent aborder l’extrait de ce mois.

Je voudrais d’abord étudier la directive de Nichinyo Shônin expliquant ce qu’est « la transmission vitale de lessentiel à travers vies et morts ».

Lors d’un cours, Nichinyo Shônin disait la chose suivante :

[Au début de ce Gosho], Nichiren Daishônin affirme d’abord que la transmission vitale de l’essentiel à travers vies et morts c’est Myôhôrengekyô. Il dit ensuite que les cinq caractères de Myôhôrengekyô furent cédés au bodhisattva Pratique supérieure à l’intérieur de la tour aux trésors par les deux Bouddhas Shakyamuni et Nombreux trésors et qu’ils représentent le Dharma objet de la transmission vitale duquel ils ne se sont pas écartés même un instant depuis de très lointains éons dans le passé. Seuls les cinq caractères de Myôhôrengekyô transmis au bodhisattva Pratique supérieure permettent à l’intégralité des êtres de la Fin du Dharma d’interrompre [le cycle] des vies et des morts, car c’est le Dharma secret permettant à tous les êtres de l’éternité du futur d’ouvrir la bouddhéité.

En outre, les cinq caractères de Myôhôrengekyô étant la substance de l’intégralité des êtres, c’est dans la récitation de toutes ses forces Nam Myôhôrengekyô que réside la transmission vitale de l’essentiel à travers vies et morts. (Passages essentiels sur la foi et la pratique)

Il dit encore :

En fait, dans l’enseignement de Nichiren Daishônin, il existe la transmission vitale de la substance du Dharma et la transmission vitale de la foi. Considérer la transmission vitale de la substance du Dharma comme fondamentale est clair et évident à travers toutes les directives données par les Grands Patriarches successifs ».

Ici, Nichinyo Shônin indique qu’il existe la « transmission vitale de la substance du Dharma » et la « transmission vitale de la foi ».

Si l’on n’établit pas clairement cette distinction et qu’on ne pratique pas sans tenir compte de la « transmission vitale de la substance du Dharma », qui est fondamentale, on perd alors de vue ce qu’est la foi correcte.

Ceux qui n’ont rien compris à ça sont les membres de la Soka Gakkai.

Nichinyo Shônin disait la chose suivante :

Dans la Nichiren Shôshû, la notion du Honzon et celle de la transmission vitale ont été transmises de manière constante du point de vue de la foi traditionnelle depuis sept cents ans, et ce, sans jamais varier dans le moindre détail. Là est le courant d’origine.

Or, la Soka Gakkai c’est écarté de ce courant d’origine. C’est pourquoi, elle s’est transformée en un courant de doctrines complètement différentes. Dès que quelque chose ne convient plus à la Soka Gakkai, elle le modifie immédiatement comme ça l’arrange, sans tenir compte de ce qu’elle a dit ou fait jusqu’alors. Bien qu’avant elle tenait sérieusement compte de la transmission vitale de la substance du Dharma, sur la base de laquelle, elle parlait de la transmission vitale de la foi, à présent, elle s’est mise à prôner l’inverse, à savoir que c’est la transmission vitale de la foi qui est principale. C’est ce que j’appelle un courant de doctrines complètement différentes. C’est pourquoi, se contredisant eux-mêmes, ses membres sont tombés dans des doctrines d’autres courants et marchent sur la voie de l’offense au Dharma ».

Fondé sur ces paroles, je vais à présent parler de l’extrait du Gosho.

Lorsque les disciples et bienfaiteurs de Nichiren, sans distinction de soi et des autres, ni d’ici ou de là-bas, réalisant la relation du poisson et de l’eau, auront des corps différents animés du même cœur en récitant Nam Myôhôrengekyô, il y aura alors la transmission vitale de l’essentiel à travers vies et morts.

Si l’on se base sur la directive de Nichinyo Shônin, il apparait alors clairement que cette phrase signifie que réciter Daimoku avec foi dans le Gohonzon, substance du Dharma objet de la transmission de Grand Patriarche à Grand Patriarche, c’est-à-dire « la transmission vitale de la substance du Dharma » et ce dans l’esprit des corps différents animés du même cœur, communique avec « la transmission vitale de la foi ».

Nichinyo Shônin dit précisément ceci :

Cette phrase transpose la transmission vitale de l’essentiel à travers vies et morts, à la diffusion dans la Fin du Dharma. En effet, la diffusion dans la fin du Dharma est l’action du Bouddha pour guider tous les êtres. Cette action du Bouddha est telle quelle la vaste propagation dans la Fin du Dharma.

Transposée à la diffusion, pour réaliser cette dernière, l’important est de d’abord « réciter Nam Myôhôrengekyô dans l’esprit des corps différents animés du même cœur ». Telle et la transmission vitale de l’essentiel à travers vies et morts.

Ainsi, l’important, pour diffuser Myôhôrengekyô est que les moines et pratiquants récitent Daimoku dans l’esprit des corps différents animés du même cœur.

Ensuite :

C’est ce que je veux transmettre à présent. S’il en est ainsi, le grand vœu de la vaste propagation se réalisera.

Au sujet de cette phrase, Nichinyo Shônin dit :

Ici, Nichiren Daishônin dit que c’est l’essentiel de ce qu’il transmet. Dès lors, si tous ses disciples et bienfaiteurs ont l’esprit des corps différents animés du même cœur et font leur l’esprit de Nichiren Daishônin, alors, immanquablement, le grand vœu de la vaste propagation se réalisera ».

Autrement dit, l’esprit des corps différents animés du même cœur, c’est « faire sien l’esprit de Nichiren Daishônin ».

Nichinyo Shônin rajoute :

L’esprit des corps différents animés du même cœur est absolument indispensable à la réalisation de la vaste propagation. Si les moines et les pratiquants ne sont pas unis et ne manifestent pas l’esprit des corps différents animés du même cœur, la vaste propagation ne sera jamais réalisée. Avec les moines seulement, c’est impossible. Avec les pratiquants seulement, c’est aussi impossible. La vaste propagation c’est strictement l’esprit des corps différents animés du même cœur ; c’est l’unité des moines et des pratiquants. C’est seulement dans ces conditions que la véritable vaste propagation sera réalisée. Ce principe est absolument évident et clair à partir de cette phrase ».

Citant ce passage, Nichinyo Shônin donne diverses directives concernant l’importance de l’esprit des corps différents animés du même cœur.

Je vais les lire :

Lorsque chacun éveille une foi correspondant au cœur du Bouddha, alors seulement, il y a l’esprit des corps différents animés du même cœur. Qu’un personnage hiérarchiquement supérieur dise à ses subordonnés « obéissez à tout ce que je dis » est nul. Je ne pense pas que ce genre de personne existe [au sein du Hokkekô], mais il faut toujours considérer où placer l’important du point de vue de la foi. Faute de quoi, peu à peu, l’organisation devient n’importe quoi. Comme je l’ai dit précédemment, si la foi devient corrompue, on aura beau prier de toutes ses forces, rien ne pourra y faire. C’est tout-à-fait normal. C’est comme ça, parce que le fondement de la foi est différent. C’est pourquoi, l’esprit des corps différents animés du même cœur est extrêmement important ».

 

Si on établit un esprit des corps différents animés du même cœur à sa guise, ce n’est plus l’esprit des corps différents animés du même cœur.

Si un Monsieur A disait « obéissez-moi » et si Monsieur B disait également « obéissez-moi » puis qu’un Monsieur C disent également « obéissez-moi », que se passerait-il ? C’est alors l’esprit des corps différents animés d’un cœur différent. L’important, au contraire, est que chacun harmonise son cœur avec celui du Bouddha. Je pense, Mesdames et Messieurs que vous le comprenez. Je pense toutefois que nous devons tous ne pas l’oublier ».

Nous aussi, gravons fermement cette directive de Nichinyo Shônin dans notre poitrine et, progressons ensemble sur le chemin de la vaste propagation, dans l’esprit des corps différents animés du même cœur, en nous conformant à la volonté du Grand Patriarche Nichinyo Shônin.

Je serai absent du 14 au 26 novembre, me rendant au Japon pour participer aux Tozan des cérémonies de Gotai é. Cette fois, mon épouse m’accompagnant, veuillez noter qu’hormis les dimanches, il n’y aura pas de Gongyô le matin. Il y aura Gongyô uniquement les soirs de semaine.

Pendant mon absence, je vous demande de protéger le temple.

Je vous remercie de votre visite.

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