Mars 2014

Réponse à Messire Shijô Kingo

『Shijô Kingo dono Gohenji - 四条金吾殿御返事』

Il en est de même de ce lieu. C’est le lieu d’accumulation des œuvres et vertus où se rassemblent les Bouddhas et les bodhisattvas. Les bienfaits du Sutra du Lotus que j’ai lu et récité pendant de nombreuses années sont plus vastes que le ciel. C’est pourquoi il est certain que par vos fréquentes visites, chaque année, vos fautes commises depuis le passé sans commencement seront effacées au cours de cette vie. Efforcez-vous d’avantage, faites encore plus d’efforts.

Je me réjouis vivement de votre présence, vous qui êtes venus participer à la cérémonie de gratitude envers notre fondateur Nichiren Daishônin, depuis la France et d’autres pays et d’avoir pu, ensemble, exprimer notre gratitude envers sa bienfaisance.

Dans la Réponse à la mère d’Oto Gozen, Nichiren Daishônin écrit :

« La longueur du chemin montre la détermination ».

Les œuvres et vertus de venir au temple de loin, par l’avion, le train ou la voiture, en dépit de vos occupations, sont incommensurables. L’intention elle-même est également respectable.

Malgré la différence de pays, nous pratiquons avec foi vers le même but qui est la vaste propagation. Ensemble, continuons à progresser avec énergie.

Ce mois-ci, nous étudions un passage d’une Réponse à Messire Shijô Kingo.

Ce Gosho est une lettre datée du 8ème jour du 10ème mois de la 3ème année de Kôan (1280), adressée à Shijô Kingo, habitant à Kamakura et écrite par Nichiren Daishônin qui vivait désormais à Minobu. Il avait alors 59 ans. Au 7ème mois de la même année, Shijô Kingo avait envoyé une offrande de riz Blanc à Nichiren Daishônin depuis son domaine de Tono Oka dans la province de Shinshû (aujourd’hui ville de Iida dans le département de Nagano). Ce Gosho est une lettre de remerciement. Elle commence par les mots : « Depuis Tono Oka… ». Aussi, elle est également appelée « Tono Oka sho » ou « Lettre à Tono Oka ».

Comme d’habitude, je vais vous présenter le Gosho dans son ensemble.

Au début, Nichiren Daishônin informe Shijô Kingo qu’il a utilisé son riz blanc envoyé en offrande pour le rite de Sôzen (plateau de nourriture offerte aux moines) lors de la cérémonie de Urabon tenue au mois de juillet. En même temps, il exprime sa profonde gratitude envers sa volonté de faire l’offrande.

Tout au long de cette lettre, Nichiren Daishônin évoque divers souvenirs qu’il a en commun avec Messire Kingo. Il se rappelle en particulier sa fidélité, fermement déterminé à le suivre dans la mort lors de la persécution de Tatsunokuchi où il l’a accompagné jusqu’au lieu d’exécution accroché aux mors du cheval sur lequel Nichiren Daishônin était monté.

« Dans quelle vie pourrais-je l’oublier » ?

Ecrit-il avec une vive émotion.

Nichiren Daishônin exprime également son admiration envers l’esprit de recherche de Shijô Kingo, qu’aucun mot ne saurait décrire, l’ayant poussé à faire le long voyage jusqu’à Sado, lors de son exil.

Nichiren Daishônin explique ensuite que ses propres crimes d’offense au Dharma commis dans les vies passées ont été effacés par la suite de persécutions qu’il a subies.

Il explique les raisons en citant le Sutra du Nirvana :

« Si un bon moine, voyant des hommes détruire le Dharma, les laisse faire sans les réprimander, ni les expulser, ni les dénoncer et les condamner, il faut le savoir, cet homme est un ennemi infiltré au sein du Dharma de l’Eveillé ».

Comme l’enseigne cette phrase, du fait de sa réfutation drastique des offenses au Dharma commises par les autres écoles, il a pu échapper au crime de complicité d’offense au Dharma.

On peut comprendre qu’en donnant cet enseignement en se montrant lui-même sous la forme d’un homme ordinaire, Nichiren Daishônin souligne le fait que le véritable moyen pour les hommes ordinaires de la Fin du Dharma, ne possédant pas le bien à l’origine (n’ayant aucun lien avec le Bouddha Śākyamuni) d’effacer leurs fautes du passé réside dans la pratique de la réfutation des offenses au Dharma.

D’un autre côté, sept ans se sont déjà écoulés depuis que Nichiren Daishônin s’est retiré au mont Minobu pour y compiler l’enseignement de toute sa vie. Aussi, cet endroit entouré de montagnes où le pratiquant du Sutra du Lotus, c’est-à-dire Nichiren Daishônin, le Bouddha originel de la Fin du Dharma lit sans cesse le Sutra du Lotus, est la véritable terre de la lumière sereine où l’air est rempli d’œuvres et vertus et où les Bouddhas et les cieux viennent se rassembler. Grâce à ces bienfaits, Messire Kingo qui, chaque année fait Tozan pour lui rendre visite, effacera au cours de cette vie l’infinité des offenses au Dharma qu’il a commises dans le passé. Nichiren Daishônin explique ici la signification de Tozan.

Le passage de ce mois est écrit à la fin de ce chapitre.

Je vais à présent lire ce passage.

« Il en est de même de ce lieu. C’est le lieu d’accumulation des œuvres et vertus où se rassemblent les Bouddhas et les bodhisattvas ».

Comme je l’ai déjà dit, ce Gosho est une lettre écrite à Minobu. Aussi, « ce lieu » désigne Minobu, lieu où résidait Nichiren Daishônin.

Ce lieu est l’endroit où réside le Bouddha originel Nichiren Daishônin. C’est pourquoi il écrit : « C’est le lieu d’accumulation des œuvres et vertus où se rassemblent les Bouddhas et les bodhisattvas ».

« Accumulation des œuvres et vertus » est la traduction du mot sanskrit Mandala. Cette expression désigne donc le Gohonzon. Il s’agit donc du Gohonzon révélé par Nichiren Daishônin.

Passons à la suite

« Les bienfaits du Sutra du Lotus que j’ai lu et récité pendant de nombreuses années sont plus vastes que le ciel ».

Nichiren Daishônin s’est retiré à Minobu à l’âge de 53 ans, au 5ème mois de la 11ème année de Bun’ei (1271). Il a écrit cette lettre à l’âge de 59ans. A ce moment, cela faisait donc déjà six ans qu’il vivait en ce lieu. Pendant, ce temps, chaque jour il lisait le sutra et récitait le Daimoku. C’est pourquoi il dit : « les bienfaits du Sutra du Lotus lu et récité pendant de nombreuses années sont plus vastes que le ciel ». Ce lieu était rempli de nombreuses œuvres et vertus.

Nous arrivons à la dernière phrase.

« C’est pourquoi il est certain que par vos fréquentes visites, chaque année, vos fautes commises depuis le passé sans commencement seront effacées au cours de cette vie. Efforcez-vous d’avantage, faites encore plus d’efforts ».

Désirant vivement rencontrer Nichiren Daishônin, Shijô Kingo lui rendait tous les ans visite à Minobu en apportant des offrandes. Minobu étant le lieu où demeurait le Bouddha originel, il s’y trouvait des œuvres et vertus incommensurables et Nichiren Daishônin l’encourageait à venir en lui enseignant ces bienfaits par « vos fautes commises depuis le passé sans commencement seront effacées au cours de cette vie ».

Comme vous l’avez compris, Nichiren Daishônin enseigne ici les œuvres et vertus de Tozan.

Dans le chapitre Durée de la vie du Sutra du Lotus, nous lisons :

« Désirant voir le Bouddha de tout leur cœur, ils ne ménagent ni leur corps ni leur vie ».

Conformément à cette parole du sutra, les pratiquants de l’époque de Nichiren Daishônin, l’admirant sans cesse, faisaient Tozan au péril de leur vie, forts de la seule joie dans le cœur de pourvoir le rencontrer directement. Et puis avec l’unique souci de servir ne serait-ce qu’un peu Nichiren Daishônin pendant leur séjour, ils coupaient des bûches, cueillaient des végétaux, descendaient dans la vallée pour y puiser de l’eau pour le servir en se dévouant physiquement.

Ainsi, le pouvoir du Bouddha de Nichiren Daishônin issu de sa grande compassion et le pouvoir du Dharma du Gohonzon, s’alliant aux grandes forces de la foi et de la pratique des disciples et fidèles, provoquaient les immenses bienfaits de Tozan. En ce sens, Nichiren Daishônin affirme avec conviction à Shijô Kingo que grâce à ses Tozan faits tous les ans, toutes ses fautes d’opposition au Dharma seront infailliblement effacées.

L’âme de Nichiren Daishônin est présente dans le Dai Gohonzon du Kaidan de la doctrine originelle enchâssé au temple principal Taisekiji. Son Dharma a été transmis dans toute sa rectitude au Grand Patriarche souverain du Dharma et il en sera ainsi pour l’éternité du futur.

Par ailleurs, dans l’Ecrit d’après l’audition des cours, il est enseigné :

« La montagne sacrée existant à l’origine est ce monde de l’endurance. A l’intérieur [de ce monde de saha], il y a le Japon. La merveille du territoire originel du Sutra du Lotus est le monde de l’endurance. C’est le lieu où le grand mandala sans précédent du chapitre Durée de la vie de la doctrine originelle doit être érigé ».

Ainsi, le temple principal Taisekiji est la terre pure de la montagne sacrée où demeure Nichiren Daishônin.

C’est pourquoi, pour nous, le Tozan au temple principal au cours duquel nous avons le privilège de rencontrer le Dai Gohonzon du Kaidan de la doctrine originelle sous la conduite du Grand Patriarche souverain du Dharma, renferme l’importante signification d’être guidé vers la boddhéité par Nichiren Daishônin vivant.

Se rendre au temple et s’adonner à la pratique personnelle et la conversion d’autrui sont des évidences. Mais il est également important d’avoir conscience que faire Tozan en fonction du moment est une ascèse bouddhique indispensable dans la perspective de l’effacement de nos propres fautes.

L’année prochaine, un Tozan des représentants de chaque pays, célébrant le 770ème anniversaire de la naissance de Nikkô Shônin est prévu.

Il va de soi que fondamentalement, cette célébration doit être faite sur la base de la réalisation de la mission qui nous a été confiée d’avoir augmenté de 50% le nombre des membres du Hokkekô.

Je souhaite donc que dans chaque pays vous effectuiez sérieusement la pratique personnelle et la conversion d’autrui et progressiez avec énergie dans l’esprit des corps différents animés du même cœur avec comme objectif de réaliser notre mission.

C’est par ces mots que j’achève mon sermon de gratitude de ce mois. Je loue vos efforts d’être venus au temple aujourd’hui.

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