Juillet 2015

Transmission orale de la doctrine

『御義口伝』 (Ongi kuden)

A présent, lorsque Nichiren et les siens honorent les mânes sacrés des défunts, ils lisent ou récitent le Sutra du Lotus et, quand ils récitent Nam Myôhôrengekyô, la lumière du Daimoku parvient jusqu’à [l’enfer aux souffrances] sans intermittence et leur fait devenir Bouddha dès ce corps. Les phrases de transfert du bien proviennent de là.

 

Je suis très heureux de constater que de nombreuses personnes sont venues au temple et d’avoir pu, avec elles exprimer notre gratitude envers la bienfaisance de Nichiren Daishônin par le biais de la cérémonie de Okô.

 

Juillet est le mois de Urabon. Au temple principal, cette cérémonie est dirigée par le Grand Patriarche Nichinyo Shônin au mois de juillet du calendrier lunaire, autrement dit, le 15 août.

 

La veille de la cérémonie, (le 14 août) le Grand Patriarche, accompagné de tous les moines présents au temple principal, dirige le rite du recueillement sur les tombes. Je vais faire une digression et parler de ce rituel.

 

Tout d’abord, il lit le sutra, fait brûler l’encens et récite Daimoku devant les monuments dédiés aux trois maitres (trois lieux) construits dans le cimetière des maîtres successifs. Il se rend ensuite sur la tombe de Nittatsu Shônin, au Jûnikaku dô (Pavillon dodécagonal), où sont enchâssées les plaquettes funéraires de tous les Grands Patriarches, sur le monument dédié aux trois maîtres du grand ossuaire, puis au cimetière où sont situées les tombes de Daigyôson Rei, des parents des trois fondateurs et des autres personnes ayant un fort lien avec le Taisekiji (appelé couramment : cimetière des grands noms). A chacun de ses endroits, il lit le sutra et récite le Daimoku.

 

Il se déplace ensuite vers la Pagode à cinq niveaux devant la tombe de Ten’ei in, puis devant la stèle des trois martyrs d’Atsuhara, le stupa des soixante mille, la tombe de Keidai-in situés devant le Hôandô. De là, il va lire le sutra et réciter le Daimoku sur les vestiges de l’ancien Mieidô, situés au côté nord du portail des deux cieux (Niten mon). Enfin, il se rend au nord du portail de l’Ogre (Kimon) pour se recueillir sur la tombe de maître Shôbô Nichizen, fondateur du Minami no bô.

 

Le rite du recueillement sur les tombes s’achève dans le Kyakuden, où le Grand Patriarche pratique l’offrande du transfert du bien aux mânes des ancêtres des pratiquants et bienfaiteurs de la Nichiren Shôshû ainsi qu’à l’infinité des mânes des mondes de dharmas.

 

Ainsi, le rite de Urabon est pratiqué au temple principal et dans tous les temples locaux. Au Shingyôji également, cette cérémonie est prévue la semaine prochaine.

 

Pout cette raison, nous allons étudier aujourd’hui ce passage de la Transmission orale de la doctrine où et enseigné « le transfert ».

 

J’ai déjà parlé de la Transmission orale de la doctrine lors de la cérémonie de Okô du mois d’avril, aussi vais-je m’abstenir de donner des explications aujourd’hui. Lorsque vous aurez le temps, je vous prie de lire mon sermon du mois d’avril.

 

Le passage de ce mois est un des sept points importants du chapitre premier du Sutra du Lotus, l’Introduction.

 

Dans le chapitre Introduction du Sutra du Lotus, le Bouddha Śākyamuni entre dans une profonde concentration appelée « Samadhi », après avoir achevé son prêche du Sutra des Sens infinis. Au cours de cette concentration, des présages bénéfiques se produisent. Etonné, le bodhisattva Maitreya (弥勒 - jp. Miroku) est pris de doutes. Pour lui répondre, le bodhisattva Mañjuśri (文殊 - Monju) déclare : « le Bouddha Luminaire de soleil et de lune (日月燈明仏 – jp. Nichigatsu tômyô butsu) a montré les mêmes choses dans le passé. Le vénéré Śākya également, lorsqu’il sera sorti de sa concentration, enseignera sans doute le Sutra du Lotus ».

 

Parmi les bons augures inconcevables, il y a « la lumière émise de la marque de touffe blanche entre les sourcils ».

 

Le Bouddha possède trente-deux signes distinctifs, aspects différents de ceux des hommes ordinaires. L’un de ces signes distinctif est une touffe blanche entre les sourcils. Il s’agit d’un long poil blanc placé juste entre les sourcils, un peu au-dessus, enroulé dans le sens de la droite.

 

Dans le chapitre Introduction, il est dit : « Alors, l’Eveillé émit de sa touffe blanche entre les sourcils une lumière qui éclaira dix-huit mille mondes en direction de l’Est ». Cette lumière « parvint à l’enfer aux souffrances sans intermittences vers le bas et au ciel Akanistha vers le haut ».

 

Le ciel Akanistha désigne ciel ultime, autrement dit le lieu le plus élevé du monde de la forme.

 

Ainsi, la lumière émise par le Bouddha parvint à une infinité de mondes en direction de l’Est.

 

Avant le passage de ce mois, Nichiren Daishônin commente l’expression : « parvint à l’enfer aux souffrances sans intermittences vers le bas  ». Il dit en substance : « cette phrase montre que les êtres des dix mondes deviennent Bouddha. Elle explique l’éveil de Devadatta qui devint Bouddha au moment où elle fut prêchée ».

 

Bien entendu, l’annonciation de son futur nom de Bouddha fut faite à Devadatta dans le chapitre Devadatta. Toutefois, vu de l’état de vie de Nichiren Daishônin, l’éveil de Devadatta fut déterminé dès le chapitre Introduction.

 

Il dit ensuite, « La lumière émise de la touffe blanche est Nam Myôhôrengekyô ».

 

En outre, il explique que «  l’enfer aux souffrances sans intermittences vers le bas  » révèle l’éveil de la rétribution du support, tandis que l’éveil de Devadatta se rapporte à l’éveil du principal. Il enseigne ainsi que non seulement la rétribution du principal que sont les êtres, devient Bouddha, mais que la rétribution du support qui est leur environnement aussi, devient Bouddha grâce aux œuvres et vertus du Dharma merveilleux.

 

Dans Les présages (瑞相御書- jp. Zuisô Gosho), Nichiren Daishônin écrit :

 

« Les dix directions sont la rétribution du support. Les êtres sont la rétribution du principal. La rétribution du support est semblable à l’ombre et la rétribution du principal est comparable au corps. Sans le corps, il ne peut y avoir d’ombre. Sans la rétribution du principal, il ne peut y avoir de rétribution du support ».

 

Du point de vue du principe de la non-dualité du support et du principal (依正不二- jp. eshô funi), lorsque les êtres récitent Nam Myôhôrengekyô avec la foi correcte dans le Dai Gohonzon, ils obtiennent l’état de vie de la bouddhéité, ce qui est, tel quel, l’éveil de leur environnement, l’éveil du territoire.

 

C’est pourquoi shakubuku est important. Si les gens deviennent Bouddhas grâce aux œuvres et vertus du Dharma merveilleux, leur territoire également est purifié et un monde véritablement heureux peut alors apparaître.

 

Ensuite, vient le passage de ce mois.

 

A présent, lorsque Nichiren et les siens honorent les mânes sacrés des défunts, ils lisent ou récitent le Sutra du Lotus et, quand ils récitent Nam Myôhôrengekyô, la lumière du Daimoku parvient jusqu’à [l’enfer aux souffrances] sans intermittence et leur fait devenir Bouddha dès ce corps. Les phrases de transfert du bien proviennent de là.

 

Ce passage traite de l’offrande du bien aux défunts.

 

Autrement dit, lorsqu’on lit le Sutra du Lotus et qu’on récite le Daimoku pour les défunts, la lumière du Daimoku les éclaire et grâce à ses œuvres et vertus, ils obtiennent le bienfait de devenir Bouddha.

 

Toutefois, il ne faut pas se méprendre. Ce n’est pas nous qui leur faisons obtenir l’éveil. C’est grâce aux immenses œuvres et vertus du Dai Gohonzon que les défunts, comme nous-même devenons Bouddhas dès ce corps.

 

Séparés du Dai Gohonzon, il n’y a aucun bienfait, ni aucune bouddhéité.

 

Dans la Réponse à Dame Myôichi, Nichiren Daishônin écrit :

 

« "L’enseignant comme les enseignés n’ont pas pratiqué pendant des éons Le pouvoir du Sutra du Dharma merveilleux est de permettre de devenir Bouddha dès ce corps”. Il est dit encore : "Sachez-le !  Cette phrase, questionnant celui qui devient Bouddha, révèle le pouvoir de ce sutra". L’esprit de ce commentaire est que devenir Bouddha dès ce corps se limite au Sutra du Lotus. »

 

Grâce aux pouvoirs du Bouddha et du Dharma du Dai Gohonzon, le support et le principal deviennent Bouddha dès ce corps.

 

A l’occasion du mois de la cérémonie de Urabon, il est essentiel de graver de nouveau ce principe dans son cœur et de pratiquer l’effort.

 

Par ailleurs, les demandes d’inscription des Tôbas pour Urabon s’achèvent aujourd’hui. Merci de le comprendre.

 

Ainsi s’achève mon sermon à l’occasion de la cérémonie de gratitude. Merci de votre visite au temple.

 

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