Sermon de Okô

Juillet 2012

 

Lettre à Messire de Ueno

(Ueno dono goshôsoku - 上野殿御消息)


Celui qui garde le Sutra du Lotus paie sa dette de gratitude envers la bienfaisance de son père et de sa mère. Même si dans son esprit il ne pense pas faire cette rétribution, il paie sa dette grâce au pouvoir de ce sutra.

Je suis très heureux de votre nombreuse participation à la cérémonie de Okô et d’avoir pu, avec vous, exprimer notre gratitude envers la bienfaisance de notre fondateur Nichiren Daishônin.

Ce mois-ci, nous étudions un extrait d’une Lettre à Messire de Ueno.

Cette missive, adressée à Nanjô Tokimitsu, a été écrite par Nichiren Daishônin en 1275 (1ère année de Kenji), depuis le mont Minobu. L’original ayant disparu, nous ne savons pas la date exacte de son écriture.

Au moment où Tokimitsu reçut cette lettre, il était alors âgé de 17 ans. Il faisait toutefois des efforts intenses dans la succession de son défunt père au poste de gouverneur de la région et de chef du clan.

Nichiren Daishônin berçait de grands espoirs envers le jeune Tokimitsu et, dans le but de le former et qu’il progresse encore dans la foi et dans sa personnalité, il lui donne ici un enseignement de grande compassion sur les « quatre vertus » et les « quatre bienfaisances ».

Je vais parler à présent de ce Gosho dans son ensemble.

Il indique en premier lieu que tous les Bouddhas des trois phases, une fois apparus au monde, enseignent la rétribution des quatre bienfaisances et que les sages non bouddhistes ont tous enseignés la pratique des quatre vertus et il précise que l’important au sein des canons bouddhiques comme des voix extérieures réside dans les quatre bienfaisances et les quatre vertus.

Nichiren Daishônin résume ensuite le contenu des quatre vertus des livres extérieurs, indiquant que celui qui se comporte sur la base de ces quatre vertus est appelé sage, est appelé saint et que, même s’il n’a pas lu trois mille livres des canons des voies extérieures, cela revient à les avoir tous lus.

Il énumère ensuite les quatre bienfaisances qu’un pratiquant de l’ascèse bouddhique doit rétribuer. Les livres bouddhiques comme les livres extérieurs parlent de la bienfaisance des parents, de la piété filiale. La voie principale de la rétribution de la bienfaisance se trouvant dans le bouddhisme, Nichiren Daishônin enseigne que la rétribution de la bienfaisance des trois trésors est la plus essentielle.

En particulier, dans le cadre de ce que Nichiren Daishônin écrit au sujet de la bienfaisance des trois trésors, il souligne que, délaissant les plus de quarante ans d’enseignements provisoires, le fait de recevoir et de garder le Sutra du Lotus, seul enseignement véridique au sein des cinquante années de prêche du Bouddha Shakyamuni, constitue la véritable rétribution des quatre bienfaisances. Le passage lu ce mois-ci apparaît à la fin de la partie concernant ces quatre bienfaisances.

En outre, Nichiren Daishônin termine sa lettre en encourageant Tokimitsu à renforcer encore sa foi et sa pratique, en lui assurant que s’il est doté d’une foi puissante, alors il sera infailliblement protégé par tous les bouddhas et bodhisattvas et sa vie actuelle sera sereine et il renaîtra dans un lieu favorable dans la vie prochaine.

Je vais à présent parler des « quatre vertus et des quatre bienfaisances ».

La première des quatre vertus est « la piété filiale ». Il est dit de ne pas désobéir à ce que disent ou font nos parents, quel que soit leur personnalité. Toujours penser à leur offrir de bonnes choses et, si nous n’avons rien à leur offrir, leur offrir un sourire deux ou trois fois par jour.

La deuxième vertu est « être loyal envers le souverain ». Il ne faut en aucun cas commettre une action qui pourrait nous laisser un poids sur la conscience vis-à-vis du maître. Par exemple, même au risque d’y perdre la vie, il faut penser au bien du souverain. La loyauté cachée entraine immanquablement l’apparition de vertus.

La troisième vertu est « la politesse envers les amis ». Même envers un ami que nous rencontrons fréquemment, nous devons nous montrer courtois, comme s’il avait parcouru mille lieues pour nous rencontrer.

La quatrième vertu est « être compatissant envers les êtres inférieurs ». Même si nous avons affaire avec une personne inférieure, il ne faut pas être arrogant ni la mépriser. Il faut la considérer comme notre propre enfant et l’aborder avec pitié et compassion.

Ainsi, la nature intime des quatre vertus est la compassion.

Pourquoi Nichiren Daishônin a-t-il cité ces quatre vertus ? C’était pour enseigner à Nanjô Tokimitsu « qu’il ne suffit pas de pratiquer pour que tout aille bien. Notre comportement, nos actes et nos paroles sont également importants ».

Etant des êtres ordinaires, il ne nous est sans doute pas facile de nous comporter de la sorte. Toutefois, l’important est de prendre soin de nous remplir du sentiment de compassion grâce à notre récitation quotidienne du Daimoku et de pratiquer ces quatre vertus.

Plutôt que de critiquer les autres, l’important est de nous transformer en accumulant d’abord nous-mêmes la récitation du Daimoku et en nous imprégnant des quatre vertus. Notre changement personnel entraînera immanquablement le changement de notre entourage.

Shakubuku également, est un acte de compassion. Notre comportement, nos actes et nos paroles empreints de compassion touchent immanquablement le cœur de l’autre.

Ensuite, viennent les quatre bienfaisances. Ce sont « rétribuer la dette de bienfaisance envers les parents », « rétribuer la dette de bienfaisance envers le souverain », « rétribuer la dette de bienfaisance envers tous les êtres » et « rétribuer la dette de bienfaisance envers les trois trésors »,

Parmi ces quatre bienfaisances, celle qui est particulièrement importante est la reconnaissance et la rétribution de la bienfaisance des trois trésors. Dans le présent Gosho, Nichiren Daishônin transposant cette bienfaisance aux cinq périodes (Ornementation fleurie, Agama, Enseignements divers, Sagesse et Lotus-Nirvana) conclut que seul le Sutra du Lotus enseignant la bouddhéité des femmes, les trois trésors de ce sutra sont les plus supérieurs.

Selon les sutras autres que le Sutra du Lotus, ni les deux véhicules, ni les femmes ne peuvent devenir Bouddha. De ce fait, finalement, dans ces enseignements, il est impossible de rétribuer « la bienfaisance de tous les êtres » et « la bienfaisance des parents ». Autrement dit, le Sutra du Lotus est le seul enseignement permettant de rétribuer « les quatre bienfaisances ».

Le passage de ce mois est :

« Celui qui garde le Sutra du Lotus paie sa dette de gratitude envers la bienfaisance de son père et de sa mère. Même si dans son esprit il ne pense pas faire cette rétribution, il paie sa dette grâce au pouvoir de ce sutra ».

Ce passage nous enseigne : « le fait de recevoir et de garder le Sutra du Lotus (le Gohonzon) revient à rétribuer la bienfaisance de nos parents, même sans y penser, grâce aux pouvoirs immenses des trois trésors du Sutra du Lotus ». Reconnaître la bienfaisance des trois trésors du Sutra du Lotus, connaître la voie de la rétribution de cette bienfaisance, revient à rétribuer les quatre bienfaisances et la rétribution de toutes les bienfaisances est alors accomplie.

Le 26ème grand patriarche Nichikan Shônin donnait en substance la directive suivante :

« La propagation du bon Dharma sans ménager son corps ni sa vie représente l’essentiel de la rétribution de toutes les bienfaisances ».

Je voudrais que chacun grave de nouveau dans son esprit que c’est en accomplissant non seulement la pratique personnelle mais également la pratique de la conversion d’autrui, que la véritable rétribution de la bienfaisance s’opère.

La semaine prochaine, je dirigerai la cérémonie de Urabon. Au cours de cette cérémonie, des tôbas sont inscrits, on lit le sutra, on récite le Daimoku, on brûle de l’encens pour faire l’offrande du bien aux défunts. Ce rituel représente également l’une de nos pratiques de la rétribution de la bienfaisance. C’est pourquoi je vous informe de cette cérémonie en espérant votre participation.

C’est sur ces paroles que j’achève mon sermon de ce mois. Merci de votre visite au temple.

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