Janvier 2015

Réponse à Messire de Uéno

(Ueno dono gohenji -上野殿御返事)

3ème jour du 1er mois de la 3ème année de Kôan   59 ans

 

Le 3ème jour du début du printemps, j’ai offert diverses choses au Joyau du Sutra du Lotus. Les fleurs s’épanouissent et donnent des fruits. La lune se montre et, immanquablement devient pleine. De même que lorsqu’on verse de l’huile sur une lampe, la lumière s’accroit et qu’au contact de la pluie les plantes et les arbres deviennent luxuriants, lorsque les êtres humains produisent des racines du bien, ils prospèrent infailliblement.

Je suis très heureux d’avoir pu exprimer avec vous, venus nombreux, notre gratitude envers la bienfaisance de notre fondateur Nichiren Daishônin par le biais de cette première cérémonie de Okô de l’année.

La foi et la pratique pour cette année ont commencé sur la base de l’orientation de l’année « année de l’engagement vers 2021 ». La pratique traditionnelle d’une heure de Daimoku pendant un mois a également commencé depuis le 1er janvier.

Par bonheur, le 22 décembre de l’année dernière, le Shingyôji a réalisé la mission qui lui avait été confiée. Toutefois, nous avons manqué de peu la réalisation de notre objectif de shakubuku.

Cette année est l’année du départ vers 2021. Je souhaite que chacun progresse avec un esprit renouvelé, sur la base de la récitation du Daimoku.

Un proverbe dit « un bon début donne une bonne fin » (la fin couronne l’œuvre).

Cette année est la première en direction de 2021. Je pense donc que si nous faisons les efforts nécessaires dans la foi et la pratique, le résultat découlera de lui-même.

Je prie pour votre énergie et votre santé.

Ce mois-ci, nous étudions un passage d’une réponse à Messire de Ueno.

Ce Gosho est daté du 3ème jour du 1er mois de la 3ème année de Kôan (1280). Il s’agit d’une lettre adressée à Nanjô Tokimitsu, en réponse à une offrande.

En Japonais, c’est une courte lettre qui couvre quelques lignes, je vais donc la lire dans sa totalité.

J'ai bien reçu les soixante mushi mochi, le petit fût de saké raffiné, les cinquante ignames, les vingt mandarines et les kakis séchés que vous avez eu la grande bonté de m'envoyer. J'ai placé ces divers dons devant l'autel du Sutra du Lotus.

Nichiren Daishônin évoque d’abord les diverses offrandes qu’il à reçues, puis offertes au Gohonzon.

Arrive ensuite le passage de ce mois.

Le 3ème jour du début du printemps, j’ai offert diverses choses au Joyau du Sutra du Lotus.

Là encore, il parle des offrandes faites au Gohonzon et des prières sincères qu’il a faites.

Ensuite :

Les fleurs s’épanouissent et donnent des fruits. La lune se montre et, immanquablement devient pleine. De même que lorsqu’on verse de l’huile sur une lampe, la lumière s’accroit et qu’au contact de la pluie les plantes et les arbres deviennent luxuriants, lorsque les êtres humains produisent des racines du bien, ils prospèrent infailliblement.

Là où il y a des causes, il y a inévitablement des effets. Si l’on accumule les mauvaises causes, on obtient de mauvais effets. Si l’on accumule de bonnes causes, de bons effets se manifestent.

Faisant des offrandes à Nichiren Daishônin, Messire Nanjô Tokimitsu faisait ainsi offrande au Bouddha. Cet acte revient à accumuler de grandes œuvres et vertus et des racines de bien. C’est pourquoi, il écrit : « lorsque les êtres humains produisent des racines du bien, ils prospèrent infailliblement ». Nichiren Daishônin loue ici l’attitude de Tokimitsu et l’encourage.

Arrive alors la fin de la lettre :

De plus, la sincérité dont vous avez fait preuve, au troisième jour du premier mois, est encore supérieure que celle de vos offrandes du Jour de l'An. Ces mushi mochi ont la beauté de la pleine lune. Je vous écrirai de nouveau.

Le 3ème jour du 1er mois                             Nichiren paraphe

Lettre adressée au seigneur de Ueno.

Le premier jour du premier mois étant le premier jour de l’année, il est donc le plus important. Toutefois, faire ainsi des offrandes le 3ème jour du 1er mois est extrêmement respectable.

Nichiren Daishônin a décrit sa situation de l’époque à Minobu dans divers écrits. Je voudrais en citer quelques uns.

Dans la Réponse à Messire Hyôe Sakan, datée du 29ème jour du 11ème mois de la 1ère année de Kôan (1278), il écrit :

Le saké a gelé et est dur comme de la pierre. L’huile ressemble à de l’or. Lorsqu’on laisse un peu d’eau dans une casserole ou une marmite, elle gèle et le récipient se casse. Comme il fait de plus en plus froid et que nos vêtements sont minces et nos repas sont pauvres, personne ne s’aventure à l’extérieur. Notre quartier de résidence n’est encore qu’à moitié construit et il n’y a pas moyen de nous protéger du vent et de la neige. Il n’y a rien non plus pour étendre sur le sol. Comme personne ne sort pour aller chercher du bois, il n’y a pas de feu. La peau de celui qui porte un vieux vêtement sale à manches courtes est de la couleur du lotus écarlate ou du grand lotus écarlate.

Ainsi, l’hiver était rude au point que tout gelait. Et comme ce lieu était situé en pleine montagne, aucun visiteur ne s’y aventurait.

A cette époque, la construction du quartier d’habitation n’étant pas encore achevée, le vent et la neige s’y engouffraient. Il n’y avait rien non plus pour étendre sur le sol.

Aujourd’hui à Minobu, le lieu considéré comme avoir été l’endroit où vécut Nichiren Daishônin est entouré d’un enclos. A la fin novembre, ce lieu entre dans l’ombre de la montagne et il n’est pratiquement pas éclairé par les rayons du soleil.

En outre, dans le Gosho intitulé Les trois nattes de pailles (mushiro sanmai gosho), écrit par Nichiren Daishônin en la 5ème année de Kôan (1282) qui, du reste, est montré par le Souverain du Dharma tous les ans lors de la cérémonie d’aération des trésors, il et écrit ce qui suit :

La notion de trésor varie en fonction des lieux et des gens. Ici, en ce mont Minobu, il y a beaucoup de cailloux, mais il n’y a pas de mochi. Il y a beaucoup de mousse, mais pas de matelas à étendre. Alors, on décortique l’écorce des arbres qu’on utilise à la place. Aussi, comment une natte de paille pourrait-elle ne pas représenter un trésor ?

Il y avait peut de vivres et ce n’était pas une époque comme celle d’aujourd’hui où l’on utilise des tapis. Aussi, une natte de paille tressée était ce qu’on pouvait trouver de mieux. Ne disposant même pas de nattes, on pelait l’écorce des arbres pour s’en servir comme matelas.

C’est dans de telles circonstances qu’il y eut l’offrande de trois nattes de pailles tressées de la part de Nanjô Tokimitsu. La réponse à cette offrande indique que c’était comme un trésor extrêmement appréciable.

Le gouverneur de Minobu était Hagiri Sanenaga. On ne peut pas s’empêcher de se demander ce qu’il pouvait bien faire à ce moment là.

En fait, après l’extinction de Nichiren Daishônin, il s’opposa au maître Nikkô Shônin, devenu supérieur du temple de Minobu et établit les causes de son départ de Minobu. Là aussi, on a des éléments permettant d’entrevoir l’état de sa foi.

Je vous ai cité beaucoup de détails, pour vous dire que le Gosho de ce mois enseigne les œuvre et vertus de faire une offrande au Gohonzon au mois de janvier et, en même temps, que celui qui accumule ainsi des racines de bien prospèrera infailliblement, autrement dit, il obtiendra le grand bienfait de devenir Bouddha au cours de sa vie.

L’offrande revêt diverses formes : l’offrande du Dharma, l’offrande de biens et l’offrande du corps. L’important et que l’offrande au Gohonzon, au Bouddha, soit sincère.

Bien entendu, le fondement doit être une foi inébranlable envers le Gohonzon, qui se manifeste par la pratique personnelle (Gongyô et Shôdai) et la pratique de la conversion d’autrui (shakubuku).

Dans son message du nouvel an, le Souverain du Dharma Nichinyo Shônin, donnait l’orientation suivante :

Nous avons rencontré le Dharma du Bouddha difficile à rencontrer. Étrangement, nous sommes présents aux moments favorables du 770ème anniversaire de la naissance du deuxième Grand Patriarche Nikkô Shônin et du 800ème anniversaire de la venue en ce monde de notre fondateur Nichiren Daishônin. Lorsque nous pensons à la bonne fortune qui est la nôtre, c’est à présent que nous devons graver dans notre cœur les dernières volontés des deux fondateurs, nous efforcer dans la pratique personnelle et la conversion d’autrui, nous vouer à la vaste propagation du Dharma merveilleux, consacrer tous nos efforts à la réalisation de notre vœu et exprimer ainsi notre reconnaissance envers leur bienfaisance. Il faut ressentir à quel point c’est important, à quel point c’est merveilleux que ce soit pour la réalisation de notre bouddhéité dans cette vie, pour les autres et pour le monde.

Gravons profondément cette directive dans notre cœur et efforçons-nous dans une foi et une pratique appropriées au nom de ce temple, le Shingyôji.

Je vous remercie de votre visite au temple.

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