Janvier 2013

Mushi mochi Gosho

『Mushi mochi Gosho - 十字御書』

La lune sort des montagnes et les éclaire.

Le malheur sort de notre bouche et détruit notre corps. Le bonheur sort de notre cœur et nous embellit.

Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, je vous renouvelle mes meilleurs vœux pour la nouvelle année.

Je suis particulièrement heureux d’avoir exprimé avec vous, venus nombreux, notre gratitude envers la bienfaisance de Nichiren Daishônin par le biais de cette première cérémonie de Okô de l’année.

Je pense qu’en ce début d’année, vous avez établi des objectifs personnels et pris des décisions, soit au regard de la foi ou au celui de votre vie quotidienne. Je souhaite que vous progressiez avec énergie tout au long de cette année afin de réaliser vos objectifs et n’oubliiez pas vos décisions.

Au mois de décembre dernier, cela faisait juste trois ans que j’ai été nommé au poste de supérieur de ce temple. Moi aussi, je souhaite progresser en direction des objectifs que je me suis personnellement fixés.

Le Shingyôji a établi 23 personnes comme objectif de shakubuku pour cette année. Par ailleurs, nous préparons les cérémonies commémorant le 10ème anniversaire du temple. Déployons notre énergie afin que, comme l’année dernière, nous réalisions rapidement notre objectifs, au plus tard à la fin août, date commémorant l’inauguration du Shingyôji.

Ce mois-ci, nous étudions un passage du Mushi mochi Gosho.

Il s’agit d’une lettre de remerciement adressée à « l’épouse du Seigneur de Omosu », autrement dit l’épouse de Messire Ishikawa Shimbei Yoshisuke, gouverneur de Omosu (aujourd’hui cartier de Kitayama dans la ville de Fujinomiya) qui, en ce début d’année, avait fait offrande de mochis cuits à la vapeur (mushi mochis) et de fruits à Nichiren Daishônin.

La lettre est datée du 5ème jour du 1er mois, mais l’année n’est pas indiquée. On suppose toutefois qu’elle a été écrite en la 4ème année de Kôan (1281). L’original est conservé au temple principal Taisekiji.

Il se trouve que nous étudions une Réponse à Messire de Uéno en ce moment lors des cours de Gosho. Je vous ai dit à cette occasion que l’épouse de Messire Ishikawa Shimbei Yoshisuke était la propre sœur ainée de Nanjô Tokimitsu. Autrement dit, la sœur ainée de Nanjô Tokimitsu, mariée à la famille Ishikawa avait fait une offrande de mochis à Nichiren Daishônin à l’occasion du nouvel an. Le présent Gosho est une lettre de remerciements vis-à-vis de ces offrandes.

Ayant déjà commenté ce passage lors d’une cérémonie de Okô il y a trois ans, je vais l’aborder cette fois sous un autre angle.

Cette année a été nommée « année de la progression dans l’unité ». Inutile de dire que cette appellation signifie que les moines et les pratiquants doivent progresser ensemble et dans l’unité dans shakubuku et la formation des nouveaux pratiquants.

En général, nous, êtres humains, avons tendance à prêter l’oreille aux commérages. Or, le commérage est quelque chose de redoutable, dans la mesure où si de nombreuses personnes colportent la même rumeur, elle est alors admise par la majorité comme vraie, même s’il s’agit d’un mensonge.

En effet, on finit par penser que « si autant de gens disent la même chose, c’est que ça doit être vrai ».

Il en est de même pour la calomnie, la médisance. Prenons l’exemple de M (ou Mme) A parlant avec M. (ou Mme) B. Admettons que, au cours de cette conversation, A dise à B, avec un sentiment de compassion, « là, tu te laisses aller à l’orgueil ». Or, B considère cet avertissement comme une insulte personnelle.

Comme ça ne plait pas à B, ce dernier va alors parler à M (ou Mme) C, lui disant « A croit qu’il est le meilleur, il a un ego démesuré ». C à son tour, va dire à d’autres personnes que « A est une personne uniquement motivée par son égoïsme ». Ainsi, de nombreuses personnes percevrons A comme un grand égoïste.

Le numéro de janvier de la revue Myôkyô, organe de la Nichiren Shôshû, a cité les paroles de William Jordan, un essayiste américain du début des années 1900.

« En ce monde, le deuxième outil le plus destructeur est un fusil chargé. Quel est alors l’outil le plus destructeur ? C’est la langue des êtres humains. Le fusil détruit uniquement le corps, tandis que la langue peut ruiner une réputation et détruit souvent la personnalité des autres. Un fusil est utilisé de manière individuelle, alors que la langue possède des centaines de complices. Les dégâts provoqués par un fusil sont instantanés, tandis que ceux d’une parole imprudente perdurent des années et dans certains cas, ils se poursuivent même après la mort de la victime ». (Titre japonais : plutôt que maîtriser le monde, maitrise-toi toi-même, titre anglais « The Kingship of Self-Control » ou « le Royaume du contrôle de soi »).William Jordan compare donc les dégâts provoqués par un fusil à ceux provoqués par des paroles imprudentes et identifie comme incomparablement plus grands les dommages dus à ces dernières.

Si l’on considère les choses ainsi, il apparaît dès lors qu’on peut appliquer à soi-même la phrase du Mushi mochi Gosho :

« Le malheur sort de notre bouche et détruit notre corps ».

Les relations de confiance mutuelle sont importantes pour réaliser l’unité. Il arrive fréquemment qu’un seul mot de notre part blesse notre interlocuteur ou lui fasse éprouver une mauvaise impression. C’est pourquoi il est important d’être prudents dans nos actes et nos paroles.

Dans le chapitre Durée de la vie que nous lisons tous les jours, il est dit : « ceux qui ont le cœur droit, doux et docile ». Ceux qui, au quotidien on foi dans le Gohonzon, pratiquent le Gongyô et récitent sérieusement le Daimoku reçoivent ce genre de bienfaits. Celui qui est gentil et droit est incapable de dire du mal des autres et de prononcer des paroles blessantes.

C’est pourquoi Nichiren Daishônin écrit :

« Le bonheur sort de notre cœur et nous embellit ».

Décidons tous, en ce début d’année de la progression dans l’unité, de progresser en nous respectant mutuellement et en étant mutuellement attentionnés.

A présent, je voudrais vous faire part de certaines choses qui m’inquiètent depuis longtemps.

La première est « le respect de l’heure ». Le dimanche, le Gongyô du matin commence à 10 heures. Sauf imprévu, je commence toujours le Gongyô à l’heure. Comme vous le savez, nous nous tournons vers l’est pour la première assise. Au Shingyôji, on se tourne alors du côté opposé à l’autel et, de ce fait, je lis le sutra tourné dans votre direction. Comme je vois tout le monde, je ressens « ah ! Aujourd’hui il n’y a pas beaucoup de monde » !

Et puis, au fur et à mesure que l’on avance dans la deuxième, la troisième assise, les voix qui derrière moi récitent le sutra s’amplifient progressivement. Une fois le Gongyô terminé, je me tourne de nouveau devant vous pour vous saluer. Je m’aperçois alors qu’il y a trois fois plus de membres qu’au moment de la première assise.

Mesdames et Messieurs, je pense qu’il vous arrive d’aller en vacances. Vous utilisez parfois l’avion ou le train. Par exemple, si vous souhaitez prendre un avion décollant à 10 heures le 30 juillet, vous essayez de réserver le plus tôt possible afin de pouvoir vous procurer un billet aussi bon marché que possible.

L’embarquement dans l’avion se fait environ une demi-heure avant le décollage. Sur le ticket d’embarquement, il arrive qu’il soit écrit : « si vous ne vous présentez pas au comptoir 15 minutes avant l’embarquement, ce dernier peut vous être refusé ».

En période de vacances estivales, les aéroports sont bondés. Les contrôles de sécurités prennent également du temps et si vous partez vers des pays situés en dehors de l’espace Schengen, il faut passer aussi au contrôle des passeports.

S’il faut se présenter à l’embarquement 30 minutes avant le décollage de 10h et qu’on tient compte du temps que prennent les contrôles de sécurité, penser qu’il est plus sûr d’être à 8h30 à l’aéroport est normal. Un avion ne vous attend pas. Les billets d’avions ont des restrictions et des frais inutiles peuvent être encourus.

Le Gongyô au temple commence à 10 heures. De même qu’un avion ne vous attend pas, le supérieur du temple ne vous attend pas non plus. N’est-il alors pas normal de penser que si on veut être au temple 10 minutes avant le début du Gongyô et qu’on tient compte du nombre moins élevé de rames de métro le dimanche matin, il est préférable de partir de la maison avant neuf heures, par exemple ?

Je suis désolé de vous dire des choses désagréables dès le début de l’année, mais le Gongyô est considéré comme tel lorsqu’on le commence par la première assise. Je vous demande votre compréhension et de faire des efforts en ce sens.

Je suis convaincu que réformer sa manière fondamentale d’aborder Gongyô et Daimoku entrainera la transformation d’autres choses.

Dorénavant, à l’occasion, je vous parlerai de ce genre de points fondamentaux dont je me suis rendu compte.

C’est par ces mots que je termine mon sermon de ce mois. Merci de votre venue au temple.

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