Sermon de Okô

Janvier 2011

Mushi Mochi Gosho

十字御書

 

Le premier jour de l’année marque le début du mois, le début de l’année, les prémices du printemps. Celui qui le célèbre est supérieur en vertus et est aimé des autres, aussi certainement que la lune se lève à l’ouest et se dirige vers l’est, aussi clairement que le soleil se lève à l’est et se dirige vers l’ouest.

 

Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, je vous souhaite la bonne année.

Je suis particulièrement heureux de constater que vous avez abordé l’an nouveau en bonne santé et qu’ensemble, nous avons pu exprimer notre gratitude envers la bienfaisance de notre fondateur Nichiren Daishônin par le biais de cette première cérémonie de Okô de l’année.

A l’occasion du Gongyô du nouvel an, nous avons entendu le message du grand patriarche Nichinyo Shônin. Le Souverain du Dharma disait : "Cette année a été nommée "Année de l’action pour shakubuku". Je vous prie de déployer dans toutes les directions le grand challenge de shakubuku approprié à la dénomination de l’année, afin de réaliser un nouveau grand pas vers la réalisation des objectifs de 2015 et de 2021".

Je souhaite que chaque pratiquant du Shingyôji, à commencer par vous qui êtes venus participer à cette première cérémonie de Okô de l’année, promettent de répondre à cette directive.

 

En ce qui concerne la cérémonie-même de Okô, je parlerai comme l’année dernière, de la phrase du mois publiée dans le calendrier. Ce mois-ci, il s’agit d’un extrait du Mushi Mochi Gosho.

L’année dernière, lors de Okô de janvier, j’avais abordé une autre phrase de ce même Gosho :

" La lune sort des montagnes et les éclaire. Le malheur sort de notre bouche et détruit notre corps. Le bonheur sort de notre cœur et nous embellit."

J’avais alors expliqué ce Gosho dans son ensemble, aussi vais-je omettre cette partie aujourd’hui, précisant toutefois que le récipiendaire (la personne à qui a été destinée cette lettre) était l’épouse de Messire Ishikawa no Shinbei, suzerain de la ville de Omosu, située dans le district de Fuji (l’actuel quartier de Kitayama dans la ville de Fujinomiya), du seigneur de Omosu. Cette femme était la fille de Nanjô Hyôe Shichiro, autrement dit la sœur ainée de Nanjô Tokimitsu. Elle avait fait l’offrande de mochis cuits à la vapeur (mushi mochi) et de fruits à Nichiren Daishônin pour le nouvel an. Cette lettre est un remerciement vis-à-vis de cette offrande

Je vais à présent aborder la phrase de ce jour.

Le premier jour de l’année marque le début du mois, le début de l’année, les prémices du printemps.

Nichiren Daishônin écrit ceci car, il va sans dire, le premier jour de l’année est véritablement le début de toutes choses allant se dérouler au cours de la même année. Je pense que l’expression "les prémices du printemps" est un peu difficile à comprendre. En fait, à l’époque de Nichiren Daishônin, la répartition des quatre saisons, selon le calendrier de l’époque faisait que le printemps durait de janvier à mars, l’été s’étendait d’avril à juin, l’automne commençait en juillet pour s’achever en septembre, l’hiver, quant à lui durait d’octobre à décembre. C’est pourquoi, le premier janvier était bien le début du printemps. La notion de saison différait du calendrier actuel.

La phrase suivante est :

Celui qui le célèbre est supérieur en vertus et est aimé des autres, aussi certainement que la lune se lève à l’ouest et se dirige vers l’est, aussi clairement que le soleil se lève à l’est et se dirige vers l’ouest.

En général, les gens célèbrent le nouvel an de diverses manières. Certains restent tranquillement chez eux en famille, beaucoup de jeunes sortent avec entrain au Trocadéro et attendent le passage à la nouvelle année en entonnant le compte à rebours.

Toutefois, "le célébrer", n’a rien à voir avec les simples réjouissances dont je viens de parler. Il s’agit d’accueillir le début de la nouvelle année avec la foi dans le Sutra du Lotus en lui donnant l’importance qu’il mérite.

Autrement dit, "célébrer" consiste à venir se recueillir au temple, passer à la nouvelle année en compagnie du Gohonzon avec le sentiment de gratitude et décider, à l’occasion de ce départ vers la nouvelle année, d’améliorer sa foi et sa pratique et de progresser énergiquement vers la vaste propagation. C’est en même temps prier par le biais de Gongyô et de la récitation de Daimoku pour la santé et le bonheur de sa famille.

Une personne qui passe ainsi la nouvelle année en compagnie du Gohonzon :

" Est supérieur en vertus et est aimé des autres."

En agissant de la sorte, nous vertus s’accroissent. Grâce à ces vertus, nous sommes alors naturellement aimés des gens qui nous entourent. Autrement dit, Nichiren Daishônin nous encourage en nous disant que nous pouvons dès lors passer toute une année dans un état de vie de bonheur.

Le départ est important. Personnellement, de 10 à 15 ans, je faisais de l’athlétisme et, plus particulièrement du sprint. Dans ce genre de compétition, la victoire ou la défaite se détermine dans une certaine mesure au moment du départ. Si l’on rate le départ, ce retard dure tout au long de la course et il est dès lors difficile de dépasser les autres concurrents avant la fin.

Une année n’est pas une course de sprint. Je dirais qu’il s’agit plutôt d’un marathon. Toutefois, si l’on se retourner sur l’année écoulée, je ne suis sans doute pas le seul à ressentir qu’elle s’est écoulée en un clin d’œil. Dès lors, effectivement, le départ, autrement dit le début de l’année, le premier janvier est important.

Cependant, si l’on se dit "j’ai fait le Gongyô du nouvel an. J’ai des vertus. La tranquillité de l’année est assurée" et qu’on se laisse alors aller, on ne peut pas s’améliorer soi-même. Nichiren Daishônin disait :

"Chaque mois, chaque jour, renforcez-vous ! Si votre esprit se relâche ne serait-ce qu’un peu, le démon se manifestera alors pour vous poursuivre." [Les difficultés du Saint – Shônin gonan ji]

Si nous avons pris un bon départ, l’important est alors de poursuivre sur notre lancée.

Dans son message du nouvel an, le vénérable Gyôyû Urushibata, directeur du département d’outremer a donné trois thèmes de pratique aux croyants d’outremer pour l’année.

1.    Faire progresser la vaste propagation par Gongyô et la récitation de Daimoku

2.    Réaliser l’objectif par la pratique de shakubuku

3.    Inciter à faire Tozan, ceux qui ne l’ont pas encore fait

En tant que moine et pratiquants du Shingyôji, nous allons nous efforcer tout au long de l’année dans la foi et la pratique en suivant ces directions d’activités. Toutefois, je voudrais à présent expliquer de quelle manière elles vont être appliquées au Shingyôji.

Les pratiques de Gongyô et de la récitation du Daimoku sont la source des œuvres et vertus. En même temps, elles constituent notre pratique de la rétribution de la bienfaisance. La foi dans la Nichiren Shôshû ne peut absolument pas exister sans ces pratiques. Ce n’est pas non plus quelque chose que l’on fait à contrecœur parce quelqu’un nous a dit de le faire. Il s’agit de la manifestation de notre foi et de notre gratitude envers la bienfaisance du Gohonzon.

J’ai annoncé qu’à partir de cette année, une pratique de 5 heures de Daimoku allait être organisée le dimanche après la fin de Okô. Afin d’obtenir des effets sans précédents, il est indispensable de faire une pratique sans précédent.

Je pense qu’il en est de même pour tout. Par exemple, un compétiteur sportif participant aux jeux olympiques ne laissera aucun bon résultat s’il se contente du même menu d’entrainement que les autres sportifs. Il n’obtiendra d’excellents résultats que s’il s’entraine deux fois, trois fois plus que les autres.

Je souhaite vivement que vous preniez ce projet à cœur et que le plus grand nombre possible participe à cette pratique.

Dans ce temple, en général, nous récitons trente minutes de Daimoku après le Gongyô. Parmi les participants, certains, en pleine forme, pratiquent à voix puissante. Je trouve que c’est très bien. Toutefois, de temps en temps, il arrive que les voix ne s’harmonisent plus. Lorsqu’on fait Gongyô, Daimoku à son propre rythme, à sa propre vitesse sans écouter la voix de la personne qui dirige, immanquablement, il y a discordance. La manière correcte de faire Gongyô lorsqu’on est plusieurs à le faire ensemble est d’harmoniser sa voix avec celle de la personne qui dirige la pratique. Aussi, je vous demande de suivre la personne qui dirige.

A l’inverse, soucieuses "d’harmoniser leur voix avec celle de la personne qui dirige", certains vont jusqu’à prendre leur respiration en même temps. Par exemple, si je fais Gongyô avec une seule autre personne et que nous reprenons notre souffle en même temps, le Gongyô ou le Daimoku s’interrompent alors un bref instant. Là aussi, nous devons prendre soin de ne pas reprendre notre respiration au même moment.
En ce qui concerne la récitation du Daimoku, le 59ème grand patriarche Nichikô Shônin donnait la directive suivante :

"Dans la manière de réciter le Daimoku (…) la voix émise par la bouche ne doit être ni rapide, ni trainante (indistincte)."

Certains récitent aussi le Daimoku avec une intonation bizarre. Certains récitent tellement vite qu’on ne distingue pas ce qu’ils prononcent. Prenons soin de réciter clairement "Nam Myôhôrengekyô".

En ce qui concerne la pratique de shakubuku, à partir de cette année, le Hokkekô jouera le rôle principal et, dans chaque région, des personnes volontaires offriront un lieu pour y organiser des réunions de discussion. Des nouvelles personnes pourront y être invitées et, ainsi, le cercle de shakubuku s’agrandira davantage. Je souhaite vivement que ces réunions soient utilisées comme lieu de shakubuku. Vous devez tous avoir, sous diverses formes, des expériences des œuvres et vertus issues de cette pratique. Raconter ces expériences ou parler des motifs qui vous ont poussés à commencer la pratique est très profitable. Je répondrai aux questions concernant l’étude de la doctrine. Mettons tous en pratique cette activité dans l’unité moine - pratiquants !

Je précise toutefois que ceci concerne uniquement la région Parisienne. En ce qui concerne la Province, je souhaite que les activités se poursuivent de la même manière qu’auparavant. Par ailleurs, il existe des lieux définis comme lieux de réunions pour la région. Je demande à tous les pratiquants de ces régions de s’y rassembler pour participer aux réunions.

Je souhaite que, grâce à ces mesures, les liens verticaux et horizontaux, et horizontaux entre eux au sein du Hokkekô se renforcent.

En ce qui concerne le troisième thème, l’incitation à faire Tozan, le Kôtô en a parlé lors du Gongyô du nouvel an, nous projetons le premier Tozan du chapitre Shingyôji. Contrairement aux Tozan habituels de l’aération des trésors au mois d’avril, des cours d’été du mois d’août et de Ontai é du mois de novembre, c’est nous même qui planifions le programme de notre séjour Je vous demande d’attendre encore un peu avant que les premières informations vous parviennent, dans la mesure où nous devons planifier ce voyage tout en prenant des directives auprès du département d’outremer et en que nous devons aussi nous enquérir des possibilités d’hébergement au temple principal. Nous envisageons ce Tozan d’environ une semaine pour le troisième tiers de septembre. Ce Tozan sera préparé et géré pour que le plus grand nombre de pratiquants puissent y participer et qu’il se déroule sans incident. Pour cela également, je vous demande votre coopération.

Je vous ai parlé de diverses choses aujourd’hui, dans tous les cas, ensemble, progressons cette année avec énergie en prenant soin de notre santé. Je vous remercie de votre visite au temple.

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