Février 2014

Missive à Myômitsu Shônin

『Myômitsu Shônin Goshôsoku - 妙密上人御消息』 

Plus le fer est chauffé, plus sa couleur devient éclatante. Plus un sabre est aiguisé, plus il devient tranchant. Plus on loue les œuvres et vertus du Sutra du Lotus, plus ces œuvres et vertus augmentent.

Je vous remercie d’être venus si nombreux à la cérémonie de Okô de ce mois et d’avoir exprimé ensemble notre gratitude envers la bienfaisance de Nichiren Daishônin.

La cérémonie de Otanjôé, célébrant la naissance de Nichiren Daishônin se tient le 16 février. Or, du fait de ma participation à cette cérémonie au temple principal avec cinq pratiquants du Shingyôji, j’ai célébré aujourd’hui Otanjô é simultanément à Okô.

Au temple principal, le Grand Patriarche Nichinyo Shônin dirige la lecture du sutra pour Otanjô é dans le Mieidô, puis il se déplace vers la pagode à cinq niveaux où il lit le sutra et récite Daimoku.

La pagode a été construite l’entrée tournée ver l’ouest, symbolisant l’aspect de la vaste propagation de l’enseignement de Nichiren Daishônin dans le monde entier. Tous les participants, rangés derrière le Grand Patriarche, louent la naissance du Bouddha originel de la Fin du Dharma Nichiren Daishônin et promettent de raffermir leur foi manifestée par la pratique personnelle et la conversion d’autrui, dans la perspective de la vaste propagation.

Je serai donc absent le 16 février, mais je demande à tous les participants de réciter Daimoku avec la même pensée en exprimant leur gratitude envers la bienfaisance de Nichiren Daishônin.

Ce mois ci, nous étudions un extrait de la Missive à Myômitsu Shônin.

Ce Gosho est une lettre adressée le 5ème jour du 3ème mois de la 2ème année de Kenji (1276) à Myômitsu Shônin et son épouse, tous deux habitant à Kamakura dans le quartier de Kuwagayatsu, en remerciement de leur offrande de cinq kan de pièces de monnaies appelée « canards bleus ».

Ce qu’on appelait « canards bleus », à l’époque de Kamakura, étaient des pièces de cuivre ouvertes en leur centre d’un trou carré, ressemblant ainsi à un œil d’oiseau. On les appelait également « œil d’oie » ou « œil d’oiseau ».

On suppose que Myômitsu Shônin était un moine laïc ou un vassal de rend inférieur, habitant à Kamakura. Il n’existe cependant aucun détail sur sa personne. Toutefois, dans la présente lettre, on peut lire :

« Votre sincérité en m’envoyant une offrande de cinq liasses de pièces de canards bleus à chaque opportunité… ».

A chaque fois qu’il en avait l’occasion, Myômitsu Shônin faisait immanquablement une offrande à Nichiren Daishônin, ce qui montre l’exemplarité de sa foi.

Je vais à présent expliquer ce Gosho dans son ensemble.

Au début, Nichiren Daishônin exprime sa reconnaissance envers l’offrande qui lui a été faite. Il explique ensuite l’importance des œuvres et vertus de l’offrande de nourriture à quelqu’un. Il développe en particulier trois vertus de la nourriture : prolonger la vie, donner bon teint et donner de la force.

Nichiren Daishônin évoque ensuite l’introduction de chaque école bouddhique au Japon. Il explique ensuite que personne, ni en Inde, ni en Chine ni au Japon n’a récité le Daimoku du Sutra du Lotus à titre de pratique personnelle et pour la conversion d’autrui et il en donne les raisons.

Ensuite, il indique que le bodhisattva Pratique supérieure (Jôgyô) doit commencer la diffusion du Sutra du Lotus et que lui-même, Nichiren Daishônin propage son Daimoku.

Il indique ensuite que les maîtres de toutes les écoles bouddhiques ignorant la signification du Sutra du Lotus réfutent la récitation de son Daimoku et que dès lors, du point de vue de la conversion des êtres faite par la propagation en endurant des difficultés, lui seul lit le Daimoku du Sutra du Lotus avec son corps.

Enfin, tout en expliquant que les japonais ne prennent pas refuge dans le Sutra du Lotus en raison de leur haine envers lui, Nichiren, il exprime sa conviction de Bouddha originel en affirmant que le temps viendra où ils se convertiront tous. Il termine la lettre en affirmant à Myômitsu Shônin qu’au fur et à mesure que le Dharma correct se propage, grâce à sa foi dans le Sutra du Lotus et ses offrandes répétées, ses œuvres et vertus grandiront également.

L’extrait de ce mois se situe à la fin de la lettre.

Je vais à présent développer le texte.

Plus le fer est chauffé, plus sa couleur devient éclatante. Plus un sabre est aiguisé, plus il devient tranchant.

Afin d’extraire le fer, il faut le débarrasser de ses impuretés en le chauffant. C’est pourquoi, lorsqu’on le brûle, les impuretés sont évacuées et sa couleur fer apparait.

A cette époque des samurais, les sabres étaient d’importants objets qu’il fallait entretenir avec soin. Le tranchant du sabre s’améliore en l’aiguisant.

Ceci n’est pas uniquement valable pour les sabres des samurais. Ca l’est également pour les couteaux des cuisiniers.

La phrase suivante exprime la similarité avec ces exemples.

Plus on loue les œuvres et vertus du Sutra du Lotus, plus ces œuvres et vertus augmentent.

Plus on fait l’éloge des bienfaits du Sutra du Lotus, plus ces bienfaits s’accroissent.

Dès lors, de quelle manière convient-il de faire l’éloge, de louer les œuvres et vertus du Gohonzon ?

Voilà ce qu’en dit le Grand Patriarche Nichinyo Shônin :

« En fait, la foi, c’est faire l’éloge du Bouddha. En d’autres termes, c’est exprimer sa sincère gratitude envers les immenses, infinis pouvoirs et œuvres et vertus du Gohonzon, c’est louer les œuvre et vertus du Gohonzon. Autre ment dit, c’est avoir une foi absolue envers le Gohonzon et, si l’on fait l’éloge, si on loue le Gohonzon, avec cette foi puissante, alors, véritablement, « aucune prière restera inexaucée ».

Concrètement, de quelle manière convient-il de faire l’éloge du Gohonzon ? Finalement, cela va de soi. En effet, il s’agit de s’efforcer dans la pratique personnelle et la conversion d’autrui. Lorsque l’on pratique cet enseignement, la première chose à laquelle on doit penser est de s’adonner à la pratique personnelle et à la conversion d’autrui, pour la vaste propagation ».

Ainsi, l’essentiel est de penser d’abord à la vaste propagation en s’efforçant dans la pratique personnelle et la conversion d’autrui.

Si l’on observe cet extrait d’un autre point de vue, il enseigne la progression énergique en surmontant une à une toutes les difficultés.

Jadis, Jôsen in Nisshi Zôshônin donnait la directive suivante :

« S’il n’y avait pas toutes ces difficultés, nous négligerions sans doute notre foi. On penserait qu’il suffit de pratiquer seulement quand on a des ennuis. Que ce soit le Gongyô quotidien, que ce soit shakubuku, que ce soit la progression énergique, que ce soit l’aspiration à la boddhéité, on ne ferait plus rien. On ne pratiquerait que quand ça ne va pas. Ce faisant, c’est alors notre propre foi qui disparaitrait. Il est évident qu’il est préférable de ne pas avoir de difficultés que d’en avoir. Il faut toutefois aussi réfléchir au fait que ces difficultés sont des éléments importants.

Finalement, l’important est de se forger. Lorsqu’on fabrique un sabre de qualité, il y a le travail de la cuisson. On chauffe le fer à haute température jusqu’à ce qu’il devienne rouge, Ensuite, il y a le travail de forgeage qui consiste pour le forgeur de sabre à le frapper à maintes reprises. Une fois qu’il a été frappé et qu’il a pris une certaine forme, il l’affute longuement. C’est le travail de polissage. Ainsi, dans la fabrication d’un sabre de qualité, il y a les travaux qui doivent être effectués de manière absolue que sont la cuisson, le forgeage et le polissage.

Que ce soit dans nos études, dans notre travail, dans notre foi ou dans notre propre développement en tant qu’être humain, sans la cuisson, le forgeage et le polissage, nous ne pouvons pas devenir de véritables hommes accomplis. Dans le Gosho intitulé « Missive à Myômitsu Shônin », Nichiren Daishônin écrivait :

Plus le fer est chauffé, plus sa couleur devient éclatante. Plus un sabre est aiguisé, plus il devient tranchant. Plus on loue les œuvres et vertus du Sutra du Lotus, plus ces œuvres et vertus augmentent ».

Il écrivait également dans une Réponse à messire Shijô Kingo :

L'acier non forgé fond rapidement dans un foyer brûlant, comme de la glace plongée dans l'eau chaude. Mais un sabre, même exposé aux flammes, résiste à la chaleur pendant un certain temps parce qu'il a été forgé.

Dans les dictons d’antan, il y a celui-ci : « la difficulté fait l’homme ». En ce sens, je souhaite que vous graviez dans votre cœur l’importance, la noblesse de vaincre toutes les difficultés et que vous en fassiez l’aliment de votre foi ».

Je souhaite qu’à partir d’aujourd’hui, chacun de vous grave la directive de Nichinyo Shônin lue à l’instant, ainsi que les paroles de Jôsen in, et progresse énergiquement vers l’accomplissement de la mission qui nous a été conférée.

Ces par ces mots que je termine mon sermon à l’occasion de la cérémonie de Okô du mois de février.

Merci de votre visite au temple.

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