Décembre 2014

Traité sur la sélection du temps

『Senji shô - 撰時抄』 

Les petits ruisseaux se rejoignent pour former les grands océans et de minuscules particules de poussière s'accumulent pour former le mont Sumeru. Quand moi, Nichiren, pris en premier la foi dans le Sutra du Lotus, j'étais comme une goutte d'eau ou une seule particule de poussière dans tous les pays du Japon. Mais plus tard, lorsque deux, trois, dix et finalement dix mille milliards de personnes, viendront à réciter le Sutra du Lotus et le transmettront à d'autres, ils formeront alors le mont Sumeru de l’éveil merveilleux, le grand océan du nirvana ! Ne cherchez pas d'autre voie pour devenir Bouddha !

Je suis extrêmement heureux d’avoir pu exprimer avec vous, venus nombreux, notre gratitude envers la bienfaisance de notre fondateur Nichiren Daishônin, par le biais de la cérémonie de Okô de ce mois.

Le Okô du mois de décembre est appelé « Okô de clôture ». Il est en effet le dernier de l’année et à ce titre, sa signification est qu’en même temps que nous exprimons notre reconnaissance envers le Bouddha originel, le Gohonzon pour leur protection grâce à laquelle nous avons pu pratiquer toute l’année sans problèmes, nous promettons de pratiquer l’année prochaine avec une détermination renouvelée.

Le passage de ce mois est extrait du Traité sur la Sélection du temps.

Dans son écrit intitulé Ce que doivent savoir les pratiquants (suivant) la voie de (l’Ecole) Fuji, Nikkô Shônin note que les cinq autres moines aînés faisaient peu de cas des Gosho écrits par Nichiren Daishônin, réutilisant le papier, ou les brûlants.

Il montre que lui, au contraire en prenait grand soin par ces mots :

« Nikkô appelle Gosho (vénérables écrits) les écrits du Saint, en discute et les lits ».

Dans son écrit, Nikkô Shônin indique les Gosho particulièrement importants, les nommant « les dix écrits majeurs ». Parmi ceux-ci, il en souligne cinq, qu’il nomme les cinq écrits majeurs. Ce sont : le Traité sur la sérénité du pays par l’établissement de la rectitude (risshô ankoku ron), le Traité qui ouvre les yeux (kaimoku shô), le Traité sur le Honzon de l’observation du cœur (kanjin no honzon shô), le Traité sur la rétribution de la bienfaisance (hô-on shô) et le Gosho d’aujourd’hui, le Traité sur la sélection du temps (senji shô).

Ainsi, le Traité sur la sélection du temps est un important écrit. En même temps, il est très long.

Ce Gosho est daté du 10ème jour du 6ème mois de la 1ère année de Kenji (1275). Il a été écrit au mont Minobu.

Le texte en lui-même ne désigne pas de destinataire. Toutefois, dans Ce que doivent savoir les pratiquants (suivant) la voie de (l’Ecole) Fuji, Nikkô Shônin indique : « Adressé à Monsieur Yui de Nishiyama, dans le pays de Suruga ». On peut donc penser que le Traité sur la Sélection du temps a été adressé à Monsieur Yui, un parent de Nikkô Shônin, demeurant à Nishiyama (aujourd’hui ville de Fujinomiya).

Comme il s’agit d’un très long Gosho, je vais le résumer extrêmement succinctement dans son ensemble.

Au tout début, il est écrit : « celui qui veut étudier l’enseignement du Bouddha doit d’abord connaître le temps ». Nichiren Daishônin indique ici l’importance du temps et que même le Bouddha Śākyamuni enseigna en fonction du temps.

Ensuite, Nichiren Daishônin indique sous forme de questions et de réponses en quelle époque il convenait de prêcher les sutras du Petit véhicule et les sutras circonstanciels et en quelle époque il convenait de prêcher le Sutra du Lotus. Il indique alors que dans la période de la Fin du Dharma, il convient de faire la vaste propagation de Nam Myôhôrengekyô, cœur essentiel du Sutra du Lotus. En même temps que d’attester son propos à l’aide de la preuve des sutras, il évoque la diffusion de l’enseignement dans les trois périodes de la Rectitude, de la Semblance et de la Fin du Dharma.

Il réfute ensuite les erreurs des écoles que la plupart des gens pratiquaient au Japon à cette époque, la Terre pure (Nenbutsu), le Zen et, en particulier, le Shingon.

Il dit, par ailleurs, que personne n’a jamais eu à faire face à autant de puissants ennemis que lui parmi ceux qui ont propagé le Sutra du Lotus, ce qui montre qu’il est le premier dans tout le janbudvipa. Il en donne la raison, disant : « celui qui connaît ce qui n’a pas encore germé est appelé saint. Les sutras intérieurs disent : "celui qui connaît les trois phases est appelé saint" ». Il évoque ici sa prophétie des deux désastres dans le Traité sur la Sérénité du pays par l’établissement de la rectitude, qui se produisirent réellement.

L’extrait de ce mois est situé dans cette partie.

Ainsi, c’est dans ce Gosho que Nichiren Daishônin indique le grand Dharma enfoui au profond des phrases du chapitre Durée de la vie à propager largement dans la Fin du Dharma et qu’il faut le choisir lui en tant que Honzon de l’ensemencement, Honzon de l’identité de la personne et du Dharma.

Je vais à présenter commenter l’extrait.

Les petits ruisseaux se rejoignent pour former les grands océans et de minuscules particules de poussière s'accumulent pour former le mont Sumeru.

Les grands océans, ainsi que les hautes montagnes, tel le mont Sumeru sont faits de petites gouttes rassemblées et de l’accumulation de poussières pendant de longues années.

Ensuite

Quand moi, Nichiren, pris en premier la foi dans le Sutra du Lotus, j'étais comme une goutte d'eau ou une seule particule de poussière dans tous les pays du Japon.

Nichiren Daishônin seul, récita Nam Myôhôrengekyô et fonda ainsi son école. C’était comme une petite goutte dans un grand océan, un petit grain de sable.

Toutefois, il poursuit écrivant :

Mais plus tard, lorsque deux, trois, dix et finalement dix mille milliards de personnes, viendront à réciter le Sutra du Lotus et le transmettront à d'autres, ils formeront alors le mont Sumeru de l’éveil merveilleux, le grand océan du nirvana !

Si l’on transmet le Daimoku, la pratique du Sutra du Lotus à de nombreuses personnes, si on leur fait bénéficier des bienfaits du Gohonzon, cela deviendra tout-à-fait comme un grand océan ou une montagne aussi haute de que le Mont Suméru.

Ici, les expressions « mont Sumeru de l’éveil merveilleux » et « grand océan du nirvana » désignent Kôsen Rufu, la vaste propagation ainsi que les immenses œuvres et vertus du Bouddha.

Autrement dit, pratiquer soi-même et préconiser la pratique aux autres entrainera la réalisation de la vaste propagation et la réception d’immenses œuvres et vertus.

C’est pourquoi, Nichiren Daishônin conclut :

Ne cherchez pas d'autre voie pour devenir Bouddha !

Ce passage nous enseigne qu’il n’existe pas d’autre voie pour devenir Bouddha qu’avoir la foi correcte envers le Gohonzon et s’efforcer dans la pratique personnelle et la conversion d’autrui.

Le Grand Patriarche retiré Nikken Shônin a donné le sermon suivant sur cette dernière phrase.

« Bien que les doctrines, les enseignements développés par le Bouddha au cours de sa vie soient nombreux, leur véritable signification se situe uniquement dans le Sutra du Lotus. Or, la finalité de la signification du Sutra du Lotus se situe dans l’attitude consistant à pratiquer soi-même les cinq, sept caractères de Nam Myôhôrengekyô propagés par Nichiren Daishônin apparu dans la Fin du Dharma, les préconiser aux autres et faire shakubuku aux doctrines et religions erronées. Nichiren Daishônin déclare ici qu’il n’y a rien en dehors de ça pour devenir Bouddha.

A présent, nous faisons des efforts continus chaque jour, en déployant notre énergie pour accomplir la mission qui nous a été conférée.

Par chance, lors de mon prochain déplacement à Perpignan, il est prévu que quatre personnes reçoivent Gojukai. Nous sommes donc finalement sur le point de réaliser notre mission d’augmenter de 50% le nombre des membres du Hokkekô.

Nous pourrons ainsi rendre compte la tête haute et dans la joie de cette réalisation au Dai Gohonzon et au Souverain du Dharma Nichinyo Shônin, lors de la cérémonie de l’année prochaine commémorant le 770ème anniversaire de la naissance de Nikkô Shônin et promettre ensemble notre nouvelle détermination au temple principal pour l’année 2021.

Je termine le sermon de ce jour en priant pour l’énergie zélée de tous les participants.

Je vous remercie de votre visite au temple et vous souhaite une bonne fin d’année.

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