Sermon de Okô

Décembre 2011

 

Traité qui ouvre les yeux

(Kaimoku shô - 開目抄)



Si moi et mes disciples ne concevons pas de doute malgré les difficultés, nous parviendrons naturellement au monde du Bouddha. Ne doutez pas de la protection des cieux. Ne vous plaignez pas que la vie actuelle n’est pas sereine. Je l’ai enseigné à mes disciples le matin et le soir. Pourtant, ils ont éveillé le doute et ont tous abandonné. L’habitude des sots est d’oublier leur promesse au moment opportun.


 

 

Cérémonie de Okô du mois de décembre

 

Je suis extrêmement heureux de votre nombreuse participation, en cette dernière cérémonie de Okô et d’avoir exprimé ensemble notre gratitude envers la bienfaisance de notre fondateur Nichiren Daishônin.

Cette année s’achèvera dans moins de trois semaines. Je pense que vous avez déployé tout au long de l’année, l’énergie nécessaire à réaliser vos divers objectifs. Je souhaite qu’au cours de ces trois semaines, vous continuiez à progresser énergiquement afin de terminer l’année en beauté.

L’objectif de shakubuku de l’année était fixé à 35 personnes. Pour l’instant, nous en sommes à 75%. La finalité d’établir un objectif réside dans l’assiduité que nous mettons à le réaliser. Marcher en prenant son temps sans but est sans doute bon pour une promenade. Toutefois, tournés vers ce grand objectif appelé Kôsen rufu, nous marchons sur la route de la vaste propagation avec le Gohonzon, pour la réalisation de notre bonheur et celui d’autrui. Aussi, nous ne pouvons pas considérer cette démarche comme une promenade.

En même temps, ce qui est important, est de réaliser cet objectif. Par exemple, une personne ayant pour objectif d’obtenir un emploi dans une grande société ou d’accéder à l’enseignement supérieur, ne fera pas d’efforts pour le réaliser tout en pensant en même temps « ça m’est égal de ne pas entrer dans cette société ou cette université ». Au contraire, elle fera tout ce qu’elle peut pour réaliser son but. Lorsque, publiquement, on a réalisé son objectif, nous savourons alors un sentiment de grande satisfaction et de la joie. Ces sentiments constituent un pont vers l’étape suivante.

Dans le peu de temps qui nous reste, progressons avec l’esprit des corps différents animés du même cœur vers la réalisation de notre objectif au cours de l’année.

Cette année encore, divers événements se sont produits. Le 11 mars, au Japon, il y a eu le grand tremblement de terre de l’est du pays et les villes en bordures de l’océan Pacifique ont été détruites par le raz de marée qui s’en suivit. Aujourd’hui encore, de nombreuses personnes sont portées disparues ou, ayant perdu leur maison, vivent dans des hébergements provisoire ou bien encore, se sont réfugiées chez des parents. Par ailleurs, des efforts sont faits pour solutionner le problème de la centrale nucléaire endommagée par le raz de marée.

D’autres régions ont éprouvé des inondations, des tremblements de terre et subi de nombreuses catastrophes naturelles. En ce qui concerne la récession économique européenne, la France et l’Allemagne en tête, prennent toutes sortes de mesures, mais la nouvelle année va commencer sans qu’ils puissent solutionner ce problème.

En tout cas, ne ressentons-nous pas tous, moines et pratiquants de la Nichiren Shôshû que cet état du monde exprime tel quel la situation décrite par Nichiren Daishônin dans le Traité sur la Sérénité du pays par l’établissement de la rectitude ?

Je pense que c’est dans de tels moments qu’il nous faut de nouveau prendre à cœur de sécuriser le pays par l’établissement du bon Dharma et déployer notre énergie dans la foi dans la pratique personnelle et la conversion d’autrui.

Pour cela, il nous faut établir notre foi sur la base d’une ferme conviction.

C’est ce qu’indique le passage du Gosho lu aujourd’hui.

Comme vous le savez, le Traité qui ouvre les yeux est un long Gosho écrit à Tsukahara dans l’île de Sado. Nichiren Daishônin avait été assis sur le lieu de supplice de Tatsunokuchi. Toutefois, le gouvernement militaire de Kamakura n’ayant pu parvenir à ses fins de le décapiter, il condamna Nichiren Daishônin à la déportation à Sado.

Lors de telles grandes persécutions, de nombreuses personnes qui, jusqu’alors avaient reçu avec foi et pratiquaient l’enseignement de Nichiren Daishônin, conçurent du doute et arrêtèrent la pratique.

Pour ces personnes, comme pour ses disciples et bienfaiteurs, Nichiren Daishônin, en tant que Bouddha originel de la Fin du Dharma écrivit le Traité qui ouvre les yeux, qui représente à la fois une réprimande et un encouragement, semblable au rugissement du lion.

Si moi et mes disciples ne concevons pas de doute malgré les difficultés, nous parviendrons naturellement au monde du Bouddha.

Avant cette phrase, Nichiren Daishônin écrivait : « si vous poursuivez correctement votre pratique du Sutra du Lotus, vous parviendrez naturellement à l’émancipation même si vous ne la recherchez pas ».

C’est dans le Sutra du Lotus que, pour la première fois, la possibilité de devenir Bouddha pour tous les êtres est enseignée. Aussi, Nichiren Daishônin réitère ici son enseignement selon lequel, si l’on garde cette religion, nous deviendrons immanquablement Bouddha.

J’ai parlé de la foi dans le Sutra du Lotus. Toutefois, pour nous, il s’agit du Gohonzon.

Or, plus l’enseignement est correct, plus les difficultés tentant de l’empêcher se présentent en nombre. Les problèmes financiers ne trouvent pas de solution. Les relations humaines avec les connaissances, la famille ne sont pas bonnes. Faire face à ces diverses difficultés fait sans doute partie de votre expérience.

En de tels moments, ceux qui n’ont pas une foi à toute épreuve ressentent alors de l’inquiétude et pensent « est-ce que véritablement, cette pratique va me permettre de trouver des solutions » ? Pour finir, cette inquiétude se transforme en doute, interrompant le chemin de la foi.

Si nous avons la ferme conviction de devenir infailliblement Bouddha, alors, quelles que soient les difficultés, nous pourrons sans cesse progresser énergiquement. Comme le dit Nichiren Daishônin, si nous gardons la foi avec une telle attitude, « nous parviendrons naturellement au monde du Bouddha » autrement dit, nous deviendrons Bouddha au cours de notre vie.

Ne doutez pas de la protection des cieux. Ne vous plaignez pas que la vie actuelle n’est pas sereine.

Nous sommes des êtres ordinaires fortement en proie aux trois poisons. Dès qu’un problème se présente, nous pensons immédiatement « où est donc la protection des divinités » ? Ou encore « on parle de vie actuelle sereine, mais ma situation n’est-elle pas à l’opposée » ?

Comme je l’ai dis à l’instant, le doute est une cause importante. C’est pourquoi, Nichiren Daishônin réitère sa mise en garde.

Le grand patriarche retiré Nikken Shônin donnait la directive suivante :

« Lorsqu’on protège le bon Dharma et le propage, immanquablement, des difficultés apparaissent. Ces dernières font naître le doute, les lamentations, l’hésitation. Ces sentiments sont des erreurs. C’est ce qu’il faut comprendre à travers cette phrase ».

Afin de ne pas tomber dans ces erreurs, nous devons au quotidien poursuivre une foi comme l’eau qui s’écoule.

Je l’ai enseigné à mes disciples le matin et le soir. Pourtant, ils ont éveillé le doute et ont tous abandonné.

Pourtant, malheureusement, incapables de le comprendre, de nombreux disciples et pratiquants abandonnèrent leur foi. Ils rejetèrent d’eux-mêmes l’obtention sans l’avoir recherché du plus grand des bonheurs, celui de devenir Bouddha, s’ils avaient continué la pratique.

L’habitude des sots est d’oublier leur promesse au moment opportun.

Un des traits des maladroits d’abandonner la pratique du Sutra du Lotus se manifeste sous la forme de l’oubli de leur promesse vis-à-vis du Sutra du Lotus aux moments importants.

La « promesse » est l’engagement pris au moment de recevoir le précepte. Autrement dit, c’est la promesse faite au Bouddha de garder le Dharma de Nichiren Daishônin tout au long de notre vie.

Lorsque diverses difficultés, divers obstacles se présentent à nous, ce moment est celui où nous nous sommes mis à l’épreuve sur notre capacité à devenir Bouddha ou non. C’est justement en ces moments qu’il est essentiel de se souvenir de la promesse faite au début au Gohonzon et faire appel à une force de la foi et une force de la pratique encore plus grandes.

L’année prochaine, encore, nous allons déployer notre énergie sur la base des trois directions de pratique définies par le directeur du département d’outremer. Cependant, aujourd’hui où nous allons entrer dans une année nouvelle, ne devons-nous pas accueillir cette nouvelle année en nous rappelant de nouveau ce passage du Traité qui ouvre les yeux et en prenant mutuellement soin de progresser courageusement avec la décision de ne pas régresser dans la pratique quoiqu’il arrive ?

C’est sur ces mots que s’achève mon sermon de ce jour. Je vous remercie de votre visite au temple.

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