Avril 2015

Transmission orale de la doctrine

(Ongi kuden -御義口伝)

Le 1er jour du 1er mois de la 1ère année de Kôan A l’âge de57 ans

 

« Le miséreux, voyant la perle, a le cœur en grande liesse ».

Cette phrase signifie que lorsque nous apprenons pour la première fois que notre cœur est le Bouddha à l’origine, cela s’appelle la grande liesse. Nam Myôhôrengekyô est la plus grande liesse parmi les grandes liesses.


Avoir exprimé ensemble notre gratitude envers la bienfaisance de notre fondateur Nichiren Daishônin en votre nombreuse présence est extrêmement appréciable.

 

Ce mois-ci, il s’agit d’un extrait de la Transmission orale de la doctrine.

 

Dès qu’il eut été gracié de sa condamnation à l’exil à l’île de Sado, Nichiren Daishônin se rendit à Kamakura où il rencontra Hei no Saemon no jô Yoritsuna, l’un des personnages principaux du gouvernement militaire, à travers le quel il fit sa troisième remontrance au pays. C’était le 8ème jour du 4ème mois de la 11ème année de Bun’ei (1274).

 

Cependant, encore une fois, le gouvernement de Kamakura fut incapable de comprendre la véritable intention de Nichiren Daishônin et n’agréa pas sa remontrance sincère.

 

Dans la Missive à Shimoyama, il écrit :

« Afin de rembourser sa dette de gratitude envers la bienfaisance du pays, il faut lui faire jusqu’à trois remontrances. S’il ne les entend pas, il faut alors penser à se retirer dans les forêts des montagnes ».


Comme le dit ici Nichiren Daishônin, il décida à cette occasion de se couper du monde et, sur les conseils de Nikkô Shônin, il se retira au mont Minobu le 17ème jour du 5ème mois de la même année.

 

A Minobu, il construisit un ermitage à la fois petit et modeste où il demeura.

 

C’était également un coin de montagne où il manquait de tout : la nourriture comme les éléments matériels nécessaires à la vie quotidienne. Il écrivit toutefois :


« Le son de la lecture et de la récitation [du Sutra de] la fleur du Lotus résonne jusqu’au ciel bleu et partout dans la montagne, on entend les voix discutant de la doctrine du véhicule unique ».


Ou encore


« Cette année, je peux entretenir plus de cent personnes au cœur de cette montagne, lisant le jour et la nuit le Sutra du Lotus en leur enseignant sa signification ».


Comme le dit Nichiren Daishônin, son quotidien était la lecture et la récitation sans trêve du Sutra du Lotus tout en l’expliquant.

 

Une des manières d’enseigner de Nichiren Daishônin était les cours sur le Sutra du Lotus.

 

Toutefois, ces cours n’étaient pas que des simples cours sur le Sutra du Lotus. C’étaient des cours sur le bouddhisme de l’ensemencement au profond des phrases donnés par Nichiren Daishônin en tant que souverain de l’enseignement dans la Fin du Dharma.

 

Aussi, ces cours n’étaient pas faciles à comprendre. Seul Nikkô Shônin qui avait parfaitement assimilé l’enseignement de Nichiren Daishônin à force de l’avoir servi sans cesse pendant de longues années, fut capable de les comprendre correctement.

 

C’est pourquoi, Nikkô Shônin nota avec précision l’intention donnée par Nichiren Daishônin à ses cours, notes qui furent achevées le 1er jour du 1er mois de la 1ère année de Kôan (1278).

 

Autant dire que cette Transmission orale de la doctrine est un « écrit de transmission de la doctrine des plus importants, ayant reçu l’aval de Nichiren Daishônin » (La vie de Nichiren Daishônin p. 324).

 

En outre, à part la Transmission orale de la doctrine, il existe un autre écrit constitué des notes prises par Minbu Nikô, l’un des six moines aînés, intitulé Notes d’après l’écoute des cours.

 

A la fin de cet écrit, il est précisé :


« Du 19ème jour du 3ème mois de la 1ère année de Kôan, (année du tigre signe de terre aînée) au 28ème jour du 5ème mois de la 3ème année de Kôan (année du dragon signe d’arbre aîné), j’ai noté ceci ».


Comparé à la Transmission orale de la doctrine, achevée le 1er janvier de la 1ère année de Kôan, même du point de vue du contenu, on peut penser qu’il s’agit de la retranscription d’un autre cours.

 

Ainsi, on comprend qu’à Minobu, Nichiren Daishônin donna à plusieurs reprises des cours sur le Sutra du Lotus.

 

La Transmission orale de la doctrine est divisée en deux parties. La première commence par l’explication de Nam Myôhôrengekyô et continue avec des points importants sur les 15 chapitres allant du chapitre Introduction au chapitre Jaillis de terre.

 

Quant à la seconde partie, elle comprend les points importants sur les 13 chapitres allant du chapitre Durée de la vie au chapitre du Sage universel, du Sutra des Sens infinis et du Sutra du Sage universel. Pour finir, les phrases importantes de chaque chapitre sont citées et commentées. De plus, elle comporte un cours sur la révision de chaque chapitre.

 

L’extrait de ce mois se situe dans la seconde partie, là où les phrases importantes de chaque chapitre sont citées. Il s’agit de phrases du 8ème chapitre Annonciation à cinq cents disciples.

 

« Le miséreux, voyant la perle, a le cœur en grande liesse ».

 

Cette phrase du chapitre huit, Annonciation à cinq cents disciples, apparait dans la partie exprimant le fait que les auditeurs de racine inférieure ont compris que l’enseignement du véhicule unique représente la vérité.

 

Dans le chapitre septième, la Ville transitoire, le bouddha Śākyamuni enseigne la causalité accumulée depuis les passé lointain des trois mille grains de poussière aux auditeurs de racine inférieure (prêche des causes et conditions).

 

Ensuite, les auditeurs ayant entendu cet enseignement reçoivent leur nom futur de Bouddha en même temps que ceux qui ont encore à apprendre et ceux qui n’ont plus besoin d’apprendre, dans le chapitre suivant, qui leur est consacré.

 

Entendent cela, cinq cents disciples ressentent une grande joie et content la « parabole du joyau cousu dans le col du vêtement ».

 

Je voudrais ici faire une brève révision de cette parabole

 

Un homme en visite chez un ami proche s’enivre de vin et s’endort. Le proche ami ayant à faire à l’extérieur, coud une perle sans prix dans le col de l’autre pour lui offrir avant de partir. L’homme, qui ne s’est aperçu de rien, part errer à l’étranger, se contentant du moindre salaire pour subsister. Lorsque de nouveau il rencontre son ami, celui-ci lui parle de la perle de valeur. C’est alors qu’il prend conscience de l’existence de cette perle sans prix.

 

L’homme qui s’est endormi ivre symbolise les auditeurs et l’ami proche représente le Bouddha. Cette parabole enseigne que les êtres stupides qui se contentent de l’éveil du Petit Véhicule, apprenant le véritable enseignement du Bouddha obtiennent le grand bienfait de devenir Bouddha.

 

Voilà ce qu’enseigna Nichiren Daishônin au sujet de ce passage du Sutra.

 

Dans ce passage, ils apprennent pour la première fois qu’ils sont Bouddha à l’origine. C’est ce qu’on nomme la grande liesse.

 

Nous avons tous en nous la nature du Bouddha, c’est-à-dire la cause de bouddhéité. Or, ceux qui ne connaissent pas l’enseignement du Bouddha, en particulier celui de Nichiren Daishônin, vivent sans s’en apercevoir.

 

Il est extraordinairement difficile de s’en rendre compte par soi-même. Que peuvent-ils faire alors ? Il n’y a pas d’autre solution que nous, qui connaissons l’enseignement de Nam Myôhôrengekyô, leur enseignions.

 

Le Grand Patriarche Nichinyo Shônin donne l’orientation suivante :

 

« Les gens ne savent pas qu’ils possèdent la nature du Bouddha, cette capacité à devenir Bouddha, joyau d’une valeur inestimable. Il faut savoir qu’à présent, notre importante mission est de leur faire prendre refuge au plus vite dans le Dharma de Nichiren Daishônin, autrement dit, de leur faire shakubuku.

Shakubuku est la pratique de la compassion destinée au salut de tous les êtres, importante mission que nous a confiée le Bouddha. C’est également la plus noble manière de rembourser notre dette de gratitude envers la bienfaisance du Gohonzon et donc la meilleure ascèse sur la voie du Bouddha ».

 

Autrement dit, le fait que tout le monde possède la cause pour réaliser la bouddhéité, qu’on appelle la nature du Bouddha est « la perle sans prix » cousue dans le col du vêtement. Or, les gens qui ne connaissent pas le Gohonzon, qui ne connaissent pas l’enseignement de Nam Myôhôrengekyô ne s’en rendent pas compte.

 

Par le biais de cette orientation, Nichinyo Shônin nous enseigne que leur en faire prendre conscience est notre mission héritée du Bouddha et l’action pour cela est shakubuku, la meilleure des pratiques compatissantes et la pratique pour rembourser notre dette de gratitude.

 

Entendant parler de la foi, ils commencent à réciter Nam Myôhôrengekyô. Alors, ils reçoivent des bienfaits, ce qui leur fait avoir la conviction qu’eux-mêmes peuvent aussi changer.

 

Changer signifie se développer demain plus qu’aujourd’hui, après-demain plus que demain. C’est ainsi qu’ils se rapprochent de la vie du Bouddha et qu’ils vont réaliser la bouddhéité.

 

A présent on souffre, on est tourmenté. Ce n’est rien d’autre que l’effet des causes d’offenses au Dharma commises dans les vies passées. Grâce à la purification de ces causes et à l’effacement des fautes, ces souffrances et tourments seront immanquablement solutionnés.

 

A la base de cela, il y a la conviction qu’à l’intérieur de nous aussi, nous possédons la vie du Bouddha. Pour cela, il est essentiel d’avoir la foi correcte dans le Dai Gohonzon et de réciter Nam Myôhôrengekyô de tout son cœur.

 

Nous sommes des hommes ordinaires à l’état brut de la Fin du Dharma. Nous vivons au quotidien dans un va et vient incessant dans les six voies inférieures.

 

Toutefois, une fois que nous avons la conviction qu’en nous-mêmes nous possédons la vie du Bouddha, cette vie sans valeur des six voies peut alors manifester telle quelle la vie du Bouddha. Il n’y a donc pas de liesse supérieure à celle-là.

 

Dans la mesure où nous sommes incapables d’ouvrir par nous-mêmes notre vie de Bouddha, la vraie religion est dès lors nécessaire.

 

Comme je viens de le dire, les gens qui ne s’apercevaient pas qu’ils ont la vie du Bouddha en eux, apprenant l’existence de l’enseignement de Nam Myôhôrengekyô et le récitant avec foi dans le Dai Gohonzon reçoivent des bienfaits et ressentent une grande joie. C’est tout à fait comme l’homme qui apprenant qu’il possédait une perle inestimable sans le savoir, devient heureux.

 

Ensuite

 

Nam Myôhôrengekyô est la plus grande liesse parmi les grandes liesses.

 

Avoir la foi correcte dans Nam Myôhôrengekyô, le Dai Gohonzon des trois grands Dharmas ésotériques on peut obtenir le grand bienfait de devenir Bouddha.

 

Autrement dit, réciter Nam Myôhôrengekyô, c’est manifester l’effet de bouddhéité dans notre vie, c’est devenir Bouddha. C’est pourquoi, c’est la plus grande joie parmi les grandes joies.

 

En même temps, il est également important de partager cette liesse avec le plus grand nombre possible.

 

Par bonheur, nous avons été en mesure de réaliser notre engagement. Nous devons grandement nous en réjouir. Ensuite, forts de cette joie, les représentants de la France vont faire Tozan le weekend suivant et pourront en faire le rapport au Dai Gohonzon et au Grand Patriarche Nichinyo Shônin.

 

Ensuite, je souhaite qu’à cette occasion, nous promettions de prendre un nouveau départ vers 2021.

 

Je termine le sermon de gratitude de ce jour en priant pour le décuplement de votre zèle à la pratique

 

Merci de votre visite au temple

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