Sermon de Okô

Août 2011

 

Réponse à la nonne d’Uéno

(Ueno ama gozen gohenji - 上野尼御前御返事)


Les œuvres et vertus des autres sutras sont indéterminées car ils enseignent qu’on devient Bouddha après avoir produit des racines de bien. En ce qui concerne le Sutra du Lotus, la main qui le touche devient immédiatement bouddha, et la bouche qui le récite parvient immédiatement à la bouddhéité.

 

 

J’apprécie vivement d’avoir pu lire le sutra et récité le Daimoku à titre de gratitude envers la bienfaisance de Nichiren Daishônin avec vous, venus nombreux bien que nous soyons en période de vacances.

La phrase publiée dans le calendrier pour le mois d’août est extraite de la Réponse à la nonne d’Uéno. Je voudrais rétribuer la bienfaisance de Nichiren Daishônin en donnant un sermon sur ce passage.

Dans l’édition « Shinpen » du Gosho, la datation de ce texte est fixée au 15 novembre 1281 (4ème année de Kôan). Toutefois, selon des recherches ultérieures il apparait que l’année 1280 est une date plus pertinente. C’est donc cette date qu’il faut retenir pour cette lettre écrite à l’épouse de Nanjô Hyoe Shichirô, autrement dit, la mère de Nanjô Tokimitsu, en réponse à une lettre accompagnant des offrandes parvenues à Nichiren Daishônin qui vivait désormais à Minobu.

Messire Nanjô Hyoe Shichirô est mort de maladie le 8 mars 1265 (2ème année de Bun’nei). Il semblerait qu’à ce moment là, son épouse était enceinte de leur plus jeune fils, Shichirô Gorô. Il est clair qu’elle fut alors plongée dans une situation très difficile, puisqu’outre la douleur d’avoir perdu son mari, le pilier de la famille, elle devait désormais soutenir le foyer tout en éduquant ses nombreux enfants, dont Tokimitsu.

Après le décès de Messire Hyoe Shichirô, Nichiren Daishônin, de lui-même se rendit sur la tombe de la famille Nanjô pour s’y recueillir. Il est aisé d’imaginer qu’à cette occasion, la veuve reçut directement ses chaleureuses paroles et encouragements, lui permettant de décider de s’efforcer dans la foi avec un sentiment renouvelé. Ce fut alors la première fois que Messire Nanjô Tokimitsu rencontra Nichiren Daishônin.

Par ailleurs, en 1279 (2ème année de Kôan), sur les directives de Nikkô Shônin lors de la persécution d’Atsuhara, la famille Nanjô protégea au su et à l’insu de tous, les pratiquants du Hokkekô. Cette attitude lui valut la souffrance supplémentaire d’être lourdement imposée par le shogounat. Pourtant, elle poursuivit avec pureté sa foi et sa pratique.

La tristesse continuait de surcroit à s’acharner sur la famille Nanjô. En effet, Shichirô Gorô, le plus jeune des enfants, mourut subitement à l’âge de seize ans. Selon le Gosho, on sait qu’il avait rendu visite le 15 juin 1280 à Nichiren Daishônin au mont Minobu en compagnie de Tokimitsu. La mort de Shichirô Gorô est donc survenue trois mois plus tard.

Déplorant énormément la mort de cet enfant, Nichiren Daishônin écrivit de nombreuses lettres à sa mère, la nonne d’Uéno, dans lesquelles, il lui témoignait de sa tristesse par des paroles débordantes d’affection.

Le Gosho lu aujourd’hui est également un encouragement à cette femme, lui expliquant que seule l’offrande du bien faite par le biais du Sutra du Lotus était véridique.

Comme d’habitude, je vais faire le résumé de ce Gosho.

Au début de la lettre, Nichiren Daishônin lui rapporte qu’il a bien reçu les offrandes dont il dresse une liste.

Ensuite, au sujet de Myôhôrengekyô, il développe la raison pour laquelle le Bouddha prit la fleur du Lotus comme métaphore pour le Sutra de la Fleur du Dharma. Il explique également la différence entre le Lotus et les autres fleurs, pour démontrer les différences entre le Sutra du Lotus et tous les autres sutras. Il termine cette partie en affirmant que, de plus, celui qui pratique le Sutra du Lotus devient infailliblement Bouddha. La phrase de ce mois est contenue dans cette partie.

Ensuite, dans la lettre accompagnant ses offrandes, la nonne d’Uéno évoque le jour anniversaire de la mort de son père, Messire Matsuno Rokurô Zaemon. En fonction du nombre d’enfants, l’aspect de l’offrande du bien peut varier, cependant, Nichiren Daishônin dit qu’il convient de faire cette offrande par le biais du Sutra du Lotus. Pour ce faire, il prend l’exemple réel extrait de l’histoire chinoise de Wu Long (Oryô) (le père) et Yi Long (Iryô) (son fils).

Pour finir, Nichiren Daishônin assure que, Feus Messires Shichirô Gorô et Matsunô Rokurô Zaemon sont infailliblement devenus Bouddha, puisque la Nonne d’Uéno, leur épouse et fille fait pour eux l’offrande du bien par le biais du Sutra du Lotus. Il termine cette lettre en demandant à Messire Hôki (Nikkô Shônin) de bien lui faire entendre ce principe.

Je lis à présent la phrase de ce mois.

Les œuvres et vertus des autres sutras sont indéterminées car ils enseignent qu’on devient Bouddha après avoir produit des racines de bien.

Comme je vous l’ai dit, cette phrase comparant la fleur du lotus, autrement dit le Sutra du Lotus, avec les autres fleurs (les sutras autres que le Sutra du Lotus), établit la raison de la supériorité du Sutra du Lotus.

Avant cette phrase, Nichiren Daishônin écrit :

Dans le ciel, il y a la grande fleur du Mandara. Chez les hommes, il y a la fleur du cerisier. Ces fleurs sont très appréciables, mais le Bouddha ne les prit pas pour métaphore pour le Sutra de la Fleur du Dharma.

Dans le chapitre Introduction, premier du Sutra du Lotus, il se produit ce qu’on appelle les "six présages sur cette terre". Avant que le Sutra du Lotus soit prêché, six merveilleux présages, six augures se produisent. L’un de ces présages est « la pluie de fleurs ». Quatre sortes de fleurs tombent du ciel. L’une de ces fleurs est « la grande fleur de Mandara », une fleur aux grands pétales blancs.

Je pense que vous avez tous vu les fleurs de cerisiers, si vous êtes allés au temple principal pour assister à la cérémonie d’aération sacrés. Elles sont véritablement belles.

Toutes ces fleurs sont véritablement merveilleuses. Cependant, le Bouddha ne les a pas utilisées comme parabole pour le Sutra du Lotus.

Finalement, il prit la fleur du lotus comme parabole. A la suite de la phrase lue à l’instant, Nichiren Daishônin énonce les particularités de chacune de ces fleurs et donne la raison pour laquelle la fleur de lotus a été utilisée.

Parmi les fleurs ordinaires, certaines voient d’abord leurs fleurs s’épanouir, puis fructifient, d’autres fleurissent après que le fruit soit apparu. Si, une seule fleur donne parfois beaucoup de fruits, beaucoup de fleurs ne donnent parfois qu’un seul fruit. Il y a aussi des fleurs qui ne fleurissent pas, ni ne donnent de fruits. Il existe ainsi une grande variété de fleurs.

Or, comme vous le savez certainement, seul le lotus voit ses fleurs et ses fruits apparaitre simultanément. Cette caractéristique est utilisée pour symboliser la "simultanéité de la cause et de l’effet", œuvre et vertu du Sutra du Lotus.

Aussi, les sutras autres que le Sutra du Lotus sont comme les autres fleurs qui, par exemple, donnent des fruits après avoir fleuri. C’est ce que veut dire Nichiren Daishônin par : « on devient Bouddha après avoir produit des racines de bien ». Cela signifie qu’en fait, même la bouddhéité est indéfinie.

Nous abordons ensuite la phrase suivante.

En ce qui concerne le Sutra du Lotus, la main qui le touche devient immédiatement bouddha, et la bouche qui le récite parvient immédiatement à la bouddhéité.

Le Sutra du Lotus est l’enseignement de la simultanéité de la cause et de l’effet. C’est, autrement dit, l’enseignement de la bouddhéité dès ce corps. Il enseigne donc que, lorsqu’on le prend dans sa main, celle-ci montre telle qu’elle l’aspect de la bouddhéité et que lorsqu’on le récite, notre bouche, telle qu’elle, devient Bouddha.

Après la phrase de ce mois, Nichiren Daishônin cite le Sutra du Lotus et dit :

Dans le sutra, il est dit : "S’il s’en trouve pour entendre le Dharma, il n’en est pas un qui ne deviendra Bouddha". L’esprit de cette phrase est que si cent personnes gardent ce sutra ou si elles sont mille, toutes, sans exception, deviendront Bouddha.

Dans notre cœur, nous avons foi dans le Dai Gohonzon des trois grands Dharmas ésotériques, enfoui au profond des phrases du Sutra du Lotus. Par notre bouche, nous récitons Nam Myôhôrengekyô et avec notre corps, nous pratiquons la pratique personnelle et la conversion d’autrui. Dès lors, comme le dit Nichiren Daishônin, il est assuré que notre corps et notre esprit deviendront Bouddha.

L’important, en même temps, est que, comme l’enseigne la phrase du sutra lue à l’instant : "s’il s’en trouve pour entendre le Dharma, il n’en est pas un qui ne deviendra Bouddha", rien que le fait d’entendre cet enseignement, on devient immanquablement Bouddha.

Pour entendre le Dharma, il faut qu’il y ait quelqu’un qui le fasse entendre. « Faire entendre » est le rôle qui nous incombe.

Celui qui entendant le Dharma et commence purement la pratique, obtiendra tel quel les œuvres et vertus de devenir Bouddha. A l’inverse, même s’il ne commence pas tout de suite, l’ensemencement du Dharma merveilleux a été fait dans sa vie et, ceci étant la condition, infailliblement il rencontrera de nouveau cette pratique et deviendra Bouddha.

Ainsi, les personnes relevant du lien direct ou du lien d’opposition peuvent recevoir les œuvres et vertus de devenir Bouddha. Tel est l’enseignement de Nichiren Daishônin. Aussi, il est essentiel d’exposer au plus grand nombre de personnes le caractère extraordinaire du Gohonzon, ainsi que les œuvre et vertus du Dharma merveilleux.

Je souhaite que vous graviez la phrase de ce mois dans votre poitrine et parliez de l’enseignement du Dharma merveilleux à ceux qui vous sont chers, ou à ceux avec qui vous avez un lien.

Dimanche prochain, je pars pour le Japon. Pour cette raison, l’étude du Gosho aura lieu samedi soir après la pratique. Je souhaite que ceux qui ont le temps viennent au temple et assistent au cours d’étude. Je reviendrai le 31 août. Je serai donc absent dans cet intervalle et compte sur vous pour protéger le temple.

Je vous remercie de votre visite au temple de ce jour.

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