Sermon de Okô

Août 2010

 

Les quatre bienfaisances

(shion shô)

 

Mes parents dans cette vie m’ont donné naissance et m’ont permis d’avoir la foi dans le Sutra du Lotus.

Leur bienfaisance à cet égard est plus précieuse que si j’étais né dans la famille de Bonten, de Taishaku, des quatre grands rois célestes ou du saint roi qui tourne la roue, plus importante que de bénéficier du respect des hommes, des cieux et des quatre catégories d’êtres.

 

A l’occasion de la cérémonie de Okô de ce mois, par laquelle nous exprimons notre gratitude envers la bienfaisance de notre fondateur Nichiren Daishônin, la foi profonde qui vous amenés jusqu’ici et nous a permis de rétribuer ensemble notre reconnaissance, est extrêmement louable.

Ce mois-ci, nous étudions un passage du « Traité sur les quatre bienfaisances ». Ce Gosho est daté du 16 janvier de la 2e année de Kôchô (1262). Nichiren Daishônin avait 41 ans et était alors exilé à Itô, dans la péninsule d’Izu. Il adressa ce traité à Kudô Sakon no jô Yoshitaka, gouverneur d’Amatsu du pays d’Awa. Ce Gosho est également appelé « Le châtiment d’Izu ».

On ne sait pas grand-chose sur Kudô Yoshitaka. C’était un croyant à la foi pure qui, on le pense, a commencé la pratique à la même époque que Shijô Kingo ou que les frères Ikegami. Nichiren Daishônin parle de "quatre persécutions majeures" parmi lesquelles, il y a la "persécution de Komatsubara".

Après qu’il fut gracié de son exil à Izu (le 22 février 1263), Nichiren Daishônin propagea son enseignement en tous lieux autour de Kamakura. Aux alentours de l’automne de l’année 1264, sa mère tomba malade. Afin de prier pour sa guérison, il se rendit dans sa terre natale de Kominato à Awa. Il reçut alors l’invitation de Kudô Yoshitaka, gouverneur d’Amatsu, proche de Kominato : "je souhaite avoir l’honneur de vous recevoir chez moi et d’entendre votre prêche". Nichiren Daishônin accepta avec joie cette invitation et c’est le 11 novembre qu’accompagné de quelques personnes, il se dirigea vers le domaine d’Amatsu.

Tôjô Kagenobu, seigneur de la région, détestait Nichiren Daishônin depuis le jour de la fondation de l’école et guettait l’occasion pour le supprimer tant qu’il se trouverait à Awa. Ce jour là, le 11 novembre, alors que Nichiren Daishônin et sa petite troupe arrivaient au lieu-dit Komatsubara déjà assombri par le crépuscule, Tôjô Kagenobu accompagné de plusieurs centaines d’insurgés du Nenbutsu l’assaillirent. Alors, Kyônin bô, disciple de Nichiren Daishônin et Kudô Yoshitaka, venu à sa rencontre se battirent pour le protéger mais, en raison de leur petit nombre face à la multitude, ils furent tous deux tués. Nichiren Daishônin fut lui-même blessé au front et eut le bras gauche cassé (les détails de cette agression sont contés avec précision dans la « Lettre à Messire Nanjô Hyôei Shichirô »). On peut comprendre, à travers cet épisode, la nature de la foi de Kudô Yoshitaka.

Pour commencer, je voudrais évoquer succinctement l’arrière plan de l’exil à Izu.

A cette époque, le Japon était en proie à une succession de famines, d’épidémies et de tremblements de terre. Interminablement, les gens mourraient de fin ou de maladie et le cœur des hommes était rempli d’une angoisse extrême.

Nichiren Daishônin, désigna les causes provoquant ces catastrophes en se fondant sur l’attestation scripturaire des sutras et les consigna dans le « Traité sur la Sérénité du pays par l’établissement de la rectitude », présenté le 16 juillet de la 1ère année de Bun’nô (1260) à Hôjô Tokiyori (entré dans la voie au temple Saimyôji), par l’intermédiaire de Yadoya Saemon entré dans la voie. Il y indique que seul le fait de prendre refuge dans le bon Dharma en se séparant des enseignements du Nenbutsu et du Zen permettra d’échapper aux trois calamités et sept désastres.

Toutefois, cette remontrance par le biais de laquelle Nichiren Daishônin montrait qu’il était soucieux du pays et désirait sauver le peuple ne fut pas acceptée par Hôjô Tokiyori, ni les gouvernants du shogounat qui se contentèrent de l’ignorer. En même temps, les grands prêtres du Zen, du Nenbutsu et du Ritsu, ne songeant qu’à conserver leurs privilèges et se protéger, fomentèrent de sombres stratégies pour éliminer Nichiren Daishônin. C’est ainsi que le 27 août de la même année, des insurgés attaquèrent brusquement l’ermitage de Matsubagayatsu (cet épisode est appelé "persécution de Matsubagayatsu"). Nichiren Daishônin qui échappa aux dangers de cette attaque nocturne, quitta un moment Kamakura pour aller habiter dans le domaine de Toki à Wakamiya dans la région de Shimôsa, sur l’invitation de Toki Jônin.

Au printemps de la 1ère année de Kôchô (1261), sachant que Nichiren Daishônin était revenu à Kamakura, le shogounat le condamna le 12 mai à l’exil à Itô dans la péninsule d’Izu, injustement et sans le moindre interrogatoire. Cet exil est appelé "la persécution d’Izu".

Dans ce traité, Nichiren Daishônin se réjouit grandement que son action, en tant que "pratiquant du « Sutra du Lotus »", qui a provoqué son exil à Izu à la suite de sa remontrance aux autorités faites par le biais du « Traité sur la Sérénité du pays par l’établissement de la rectitude », corresponde aux prophéties du Bouddha. En même temps, il est triste qu’à l’inverse, ceux qui l’ont persécuté ont créé le mauvais Karma de toute leur vie en commettant la faute d’offense au « Sutra du Lotus ».

Je voudrais à présent aborder le Gosho dans son ensemble.

En en-tête, il y est écrit :

"Je vois deux grandes choses au fait d’être devenu un exilé".

Nichiren Daishônin précise la première :

"La première est une grande joie".

Dont il montre la raison en citant le chapitre « Maîtres du Dharma » du « Sutra du Lotus » :

"Même lors de la présence de l’Ainsi-venant, (ce sutra) est en butte à maintes haines et jalousies, à plus forte raison après son passage dans l’extinction”.

Ainsi, correspondant de manière inconcevable avec la prédiction du Bouddha, cet exil était une grande difficulté supérieure à celles endurées par le vénéré Shakya, montrant que l’état de vie actuel de Nichiren Daishônin était tel quel celui de l’ascèse incessante, le jour comme la nuit, du « Sutra du Lotus ». Tel était la signification de "la joie d’être exilé ».

Nichiren Daishônin montre ensuite la véritable voie de la rétribution de la bienfaisance, considérant l’horrible souverain l’ayant accusé à tort et condamné à l’exil comme un homme d’une profonde bienfaisance, car il lui a permis de lire physiquement le « Sutra du Lotus » et, en tant qu’homme étudiant le Dharma du Bouddha, rétribuer les quatre bienfaisances est la plus grande des joies.

Le passage étudié aujourd’hui est contenu dans cette partie.

Ensuite, Nichiren Daishônin indique la seconde grande chose au fait d’être exilé :

"La seconde est une grande tristesse".

Il cite alors le chapitre « Maîtres du Dharma » enseignant que critiquer celui qui à reçu et garde le « Sutra du Lotus » constitue un grave crime. Aussi, il est triste d’avoir fait commettre l’acte karmique de leur vie aux nombreuses personnes ayant critiqué le "pratiquant du Sutra du Lotus" Nichiren Daishônin, déterminant ainsi leur chute dans l’enfer Avici pendant mille éons.

Il va sans dire qu’au regard du salut fondamental du Dharma de l’ensemencement, cette tristesse est fondée sur le fait que tous les êtres humains fécondent immanquablement la graine de boddhéité par le lien contraire.

Nous allons à présent aborder le texte.

Comme je l’ai dit, la phrase d’aujourd’hui est extraite de la partie concernant les quatre bienfaisances. Nichiren Daishônin enseigne ces quatre bienfaisances en citant le « Sutra de la méditation sur le fondement de l’esprit ».

Il écrit ainsi :

"Celui qui étudie l’enseignement du Bouddha doit immanquablement s'acquitter de sa dette de gratitude envers quatre bienfaisances".

Celui qui garde avec foi le Dharma du Bouddha doit pratiquer la rétribution des bienfaisances. Dans le « Traité qui ouvre les yeux » également, il écrit :

"L’homme qui étudie le Dharma du Bouddha ne doit-il pas reconnaitre et rétribuer la bienfaisance ? Les disciples du Bouddha doivent immanquablement connaître les quatre bienfaisances et pratiquer la reconnaissance et la rétribution des bienfaisances".

De nombreux Gosho, à commencer par le « Traité sur la rétribution des bienfaisances », enseignent l’importance de la rétribution des bienfaisances. Par conséquent, nous devons progresser chaque jour avec zèle en gravant dans notre cœur la reconnaissance des bienfaisances et leur rétribution.

Les quatre bienfaisances sont "premièrement la bienfaisance de tous les êtres", "deuxièmement la bienfaisance des parents", "troisièmement la bienfaisance du souverain" et "quatrièmement la bienfaisance des trois trésors".

En ce qui concerne la bienfaisance de tous les êtres, Nichiren Daishônin écrit en substance dans ce Gosho : "S’il n’y avait pas tous les êtres, on ne pourrait pas éveiller le grand vœu de les sauver. De plus, sans les persécutions commises par les mauvais hommes (il faut lire ici les hommes persécutant ceux qui ont foi et pratiquent le bon Dharma) à l’encontre des bodhisattvas qui eux cherchent à sauver autrui, ne serait-il pas impossible d’accroitre les œuvres et vertus de la pratique de la voie du Bouddha" ?

D’un autre point de vue, nous ne pouvons absolument pas vivre seuls et il faut également savoir que nous vivons grâce aux bienfaits accordés non seulement par les êtres humains, mais également par toutes les formes d’êtres, y compris animaux et végétaux. Nous le comprenons rien qu’en regardant ce que nous mangeons chaque jour. Nous absorbons des légumes, du poisson, de la viande pour vivre. Sans ces éléments, nous ne pourrions pas vivre. C’est pourquoi, il ne faut pas oublier de rétribuer la bienfaisance de tous les êtres.

Deuxièmement, "la bienfaisance des parents" ; le passage d’aujourd’hui en fait partie et j’en parlerai plus tard.

Troisièmement, "la bienfaisance du souverain" ; on parle également "bienfaisance du territoire". Dans une société démocratique actuelle, il est difficile de comprendre "la bienfaisance du souverain". Si on essaye toutefois de transposer le souverain à notre époque, je pense qu’on peut parler alors de Société ou de Nation. Chacun de nous vit en tant que membre de la Société et citoyen de la Nation. Je suis un étranger. A ce titre, je peux séjourner en France grâce à un permis délivré par la République Française. Aussi, moi-même, je reconnais la bienfaisance de la république Française et il est naturel que je rétribue cette bienfaisance. Je pense qu’on peut comprendre par ce biais la bienfaisance du souverain. Par ailleurs, puisque j’habite dans ce pays, personnellement, comme vous tous également, je bénéficie de faveurs matérielles et spirituelles. C’est ce qu’on appelle "la bienfaisance du territoire".

A l’époque de Nichiren Daishônin, la société était féodale, c’était une société guerrière. Aussi, le souverain gouvernant le pays était le généralissime ou le régent. La notion de rétribution de la bienfaisance était donc pratiquée vis-à-vis de ce genre de souverain.

Or, le shogounat de Kamakura ne tenta absolument pas de comprendre la remontrance faite par le biais du « Traité sur la Sérénité du pays par l’établissement de la rectitude », écrit par considération du pays et de tous les êtres, disant que sans prise de refuge dans le bon Dharma, ni le bonheur du peuple, ni la tranquillité de la Nation ne pourraient être obtenus. Au contraire, il condamna Nichiren Daishônin, innocent de tout crime, à l’exil. Etant des hommes ordinaires, nous penserions " pourquoi est-ce que ça m’arrive ? C’est injuste" ! Et nous concevrions de la rancœur envers le shogounat et nous aurions beaucoup de mal à penser à rétribuer sa bienfaisance.

Or, Nichiren Daishônin dit :

"J’ai rencontré le souverain grâce auquel j’ai pu à présent croire dans le Sutra du Lotus et m’écarter des vies et des morts. Pourquoi dédaignerais-je, en raison de quelques désagréments, cette bienfaisance" ?

Comme je l’ai dit, pour Nichiren Daishônin, le souverain était une personne d’une profonde bienfaisance lui permettant de lire physiquement le « Sutra du Lotus ». Nous devons nous-mêmes graver cette directive dans notre cœur.

La quatrième est "la bienfaisance des trois trésors". Les trois premières bienfaisances sont d’ordre séculier. Celle-ci est la bienfaisance au sein du bouddhisme. Aussi, en tant que bouddhistes, elle est la plus fondamentale. C’est également une rétribution importante de la bienfaisance.

Tout courant bouddhique édifie trois trésors. La Nichiren Shôshû respecte Nichiren Daishônin en tant que trésor du Bouddha, le Honzon de la doctrine originelle, principalement le Dai Gohonzon du Kaidan de la doctrine originelle en tant que trésor du Dharma et les Grands Patriarches successifs, à commencer par Nikkô Shônin, en tant que trésor du moine héritier de la transmission vitale. La finalité des trois trésors résidant dans le Dai Gohonzon du Kaidan de la doctrine originelle, avoir foi dans le Dai Gohonzon et réciter Nam Myôhôrengekyô représente la voie fondamentale de la rétribution de la bienfaisance des trois trésors.

Nous allons à présent aborder le passage d’aujourd’hui.

Mes parents dans cette vie m’ont donné naissance et m’ont permis d’avoir la foi dans le Sutra du Lotus.

Nous pouvons exister uniquement parce que nous avons des parents. Toutefois, nos parents eux-mêmes ont chacun leurs propres parents. En remontant de la sorte, nous comprenons que nous existons parce qu’auparavant plusieurs dizaines de milliers de personnes ont existé. Si une seule d’entre elles aurait manqué, nous n’existerions pas aujourd’hui.

De plus, nous avons rencontré le Dharma du Bouddha qu’il est difficile de rencontrer et y croyons. Il ne faut pas considérer à la légère la bienfaisance des parents. Bien sûr certaines personnes n’ont sans doute pas reçu shakubuku de leurs parents. Toutefois, si nous n’existions pas, nous n’aurions pas rencontré l’enseignement de Nichiren Daishônin. Aussi, ne faut-il pas oublier de reconnaître la bienfaisance de nos parents et de la rétribuer.

Leur bienfaisance à cet égard est plus précieuse que si j’étais né dans la famille de Bonten, de Taishaku, des quatre grands rois célestes ou du saint roi qui tourne la roue, plus importante que de bénéficier du respect des hommes, des cieux et des quatre catégories d’êtres.

Bonten et Taishaku sont des divinités ayant la position de chefs du monde des cieux. Les quatre grands rois célestes servent Taishaku et sont des divinités situées à l’Est, à l’Ouest, au Sud et au Nord, protégeant l’enseignement du Bouddha. Le saint roi qui tourne la roue est un roi idéal régnant sur le monde. En fait, s’agissant des personnages gouvernant les trois mondes (monde des désirs, monde de la matière et monde de la non matière) où habitent tous les êtres, ce sont les existence centrales de tous les êtres. Le sens de cette phrase est que plus que d’être nés dans une telle famille céleste, de pouvoir gouverner librement les trois mondes et être respectés par tous les êtres, les œuvres et vertus de pratiquer le « Sutra du Lotus » sont encore plus grandes. Aussi, la bienfaisance de nos parents actuels est-elle lourde et nous devons rétribuer leur bienfaisance et leur manifester notre la gratitude.

Même le roi de tous les cieux ne sort pas des six voies. Par contre, si on pratique le « Sutra du Lotus », on peut obtenir l’état de vie de devenir Bouddha, ce qui signifie qu’on peut obtenir l’état de vie suprême au sein des dix mondes.

Dans un autre Gosho, Nichiren Daishônin écrit :

"Lorsqu’on est un homme et que l’on a foi dans l’enseignement du Bouddha, il faut d’abord rétribuer la bienfaisance de son père et de sa mère. (Comparé à) la hauteur de la bienfaisance du père, le mont Suméru est encore bas. (Comparé à) la profondeur de la bienfaisance de la mère, l’océan est peu profond. Prenez soin de rétribuer la bienfaisance de vos parents". (Missive à Messire de Uéno)

Nous devons donc bien rétribuer la bienfaisance de nos parents.

Dès lors, quelle est la meilleure manière de rétribuer la bienfaisance de nos parents ? Il va sans dire qu’il n’y a pas d’autre moyen que d’avoir foi dans le bon Dharma et de le pratiquer.

Nichiren Daishônin disait en effet :

"Préconisez la pratique et sauvez vos pères et mères du passé". (Réponse à Messire de Uéno)

Il est évident de pratiquer soi-même. Cependant, dans la mesure où Nichiren Daishônin dit en particulier : "Préconisez la pratique", il faut le prendre sérieusement en considération.

Il s’agit en fait de "shakubuku", de progresser avec zèle dans la pratique personnelle et la conversion d’autrui. Dans la « Réponse à Messire de Uéno » citée à l’instant, Nichiren Daishônin disait : "sauvez vos pères et mères du passé". Grâce à la pratique de shakubuku, non seulement nos parents, mais également les dizaines de milliers de parents du passé, peuvent être sauvés par notre pratique d’aujourd’hui. En outre, Nichiren Daishônin enseigne que l’intégralité des obstacles dus à nos crimes du passé peut être effacée.

Ceci concerne simultanément, non seulement le passé, mais aussi le futur, nos enfants, nos petits enfants. On peut donc dire que l’on peut sauver les personnes dans les trois phases. Notre pratique ne concerne pas seulement ce qui à trait à aujourd’hui seulement, maintenant seulement. Il convient à chacun de graver dans sa vie que l’enseignement de Nichiren Daishônin renferme en effet une telle signification.

De plus, la foi de la pratique personnelle et la conversion d’autrui constitue telle quelle la voie de la rétribution de "la bienfaisance de tous les êtres", "la bienfaisance de tous les êtres", "la bienfaisance du souverain" et de "la bienfaisance des trois trésors". Si la pratique à travers laquelle on pense à "sauver tous les êtres" est si grande qu’on ne peut pas la ressentir, il suffit alors de penser à sa famille, à son foyer. Dans la « Missive à Messire de Uéno », Nichiren Daishônin écrit : "Vies après vies, si tous sont des êtres ayant eu de la bienfaisance, il faut alors souhaiter qu’ils deviennent Bouddha".

Je pense que cet esprit réside dans le fait de comprendre que nous faisons partie de tous les êtres et que si l’on ne fait pas shakubuku aux personnes les plus importantes pour nous, nous ne sommes pas reliés à la voie de la rétribution de la bienfaisance de tous les êtres. La famille est constituée des personnes les plus proches et également les plus importantes pour nous. Si nous ne faisons pas shakubuku à ces personnes importantes, notre attitude ne mène pas à la voie de la rétribution de la bienfaisance de tous les êtres. Je souhaite que vous progressiez avec énergie, forts de la décision que toute votre la famille pratique, de réaliser la vaste propagation au sein de votre famille.

Le bouddhisme enseigne le principe de non dualité du principal et de son support. La rétribution du principal que sont tous les êtres et la rétribution du support qu’est le domaine du territoire sont en relation de non dualité. Si les êtres deviennent heureux grâce au bon Dharma, le territoire également deviendra tranquille. C’est, autrement dit, la sérénité du pays par l’établissement de la rectitude. Finalement, l’important est de sauver le domaine du territoire par les œuvres et vertus du Dharma de Nichiren Daishônin dans la société de notre région.

Nous qui habitons en France, devons penser à la vaste propagation en France. Aussi, avec le sentiment de rétribuer la bienfaisance du territoire, gardons à l’esprit la vaste propagation dans notre région, la vaste propagation dans notre territoire, soyons résolus à le faire et progressons avec zèle dans la pratique personnelle et la conversion d’autrui. Tel est le moyen de rétribuer la bienfaisance du souverain.

Quant à la bienfaisance des trois trésors, elle va de soi. Il n’y a pas d’autre moyen pour rétribuer la bienfaisance du Bouddha originel de la Fin du Dharma, Nichiren Daishônin (trésor du Bouddha) que faire sien l’esprit du « Traité sur la sérénité du pays par l’établissement de la rectitude » de Nichiren Daishônin, et progresser énergiquement pour la vaste propagation. Bien entendu, comme aujourd’hui, venir au temple participer à la cérémonie de Okô pour manifester notre gratitude est également un de ces moyens.

Pour rétribuer la bienfaisance du Dai Gohonzon (trésor du Dharma), si chacun de nous met en pratique telle quelle la phrase du « Traité sur le véritable aspect des Dharmas » avec foi dans le Gohonzon, ce sera alors tel quel la voie de la rétribution de la bienfaisance du Gohonzon :

"Ayez foi dans le meilleur Gohonzon du Janbudvipa. (…) Efforcez-vous dans les deux voies de la pratique et de l’étude. Sans la pratique ou l’étude, il n’y a pas de Dharma du Bouddha. Faites-le vous-même et enseignez-le à autrui. La pratique et l’étude proviennent de la foi".

Par ailleurs, il ne faut pas oublier que le fondement de l’enseignement de la Nichiren Shôshû réside dans le Dai Gohonzon du Kaidan de la doctrine originelle et que son éveil intérieur fait partie intégrante de la transmission vitale faite de Nichiren Daishônin à Nikkô Shônin, puis à Nichimoku Shônin, jusqu’à l’actuel Souverain du Dharma. Si aujourd’hui nous pouvons pratiquer correctement, c’est parce que les Grands Patriarches successifs nous ont enseignés et guidés correctement, sur la base de la transmission de l’éveil intérieur de Nichiren Daishônin. La rétribution de cette bienfaisance du trésor du moine réside dans la décision de propager selon ses capacités, conformément à cette phrase des « Préceptes testamentaires de Nikkô Shônin :

"Tant que la vaste propagation n’est pas réalisée, il faut propager selon ses capacités en rejetant son corps et sa vie".

J’ai donné des explications détaillées, mais en définitive, pour quelqu’un qui pratique le bouddhisme, reconnaitre les quatre bienfaisances et les rétribuer est important. En ce qui concerne les moyens de rétribuer la bienfaisance, ce sont la pratique quotidienne de Gongyô et de la récitation du Daimoku, ainsi que la pratique de shakubuku, acte de conversion d’autrui, représentent la voie de la rétribution de la bienfaisance. Je termine mon sermon en souhaitant que vous considériez de nouveau ces éléments et que dès aujourd’hui, vous progressiez avec ardeur.

Je vous remercie de votre effort d’être venus. 

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