Gojukai

La remise du précepte

 

 

1.  Signification de Gojukai

Gojukai est la cérémonie par laquelle celui qui prend refuge pour la première fois dans le Dharma du Bouddha reçoit le précepte. Du point de vue de l'officiant, c'est également l'initiation au précepte.

Toute personne commençant à pratiquer la foi de la Nichiren Shōshū, se rend au temple le plus proche de son, domicile et y reçoit le précepte. - Dans les pays où il n'existe pas de temple, un moine est délégué pour officier- Dans tous les cas, le prêtre (initiateur) désigné par le Souverain du Dharma et le nouveau pratiquant (récipiendaire) se réunissent devant l'autel où est enchâssé le Gohonzon. C'est ainsi que se déroule l'initiation au précepte dans la Nichiren Shōshū.

2.  Les trois sciences

Le bouddhisme développe de si nombreux enseignements qu'on les a nommés les quatre-vingt mille corbeilles du Dharma. Cependant, si on en résume le contenu, il se réduit au précepte, à la concentration et à la sagesse. Le Dharma du Bouddha se transmet immanquablement par le biais de ces trois sciences.

La concentration, c'est unifier son esprit pour examiner foncièrement le principe véritable.

La sagesse, est l'élément permettant de considérer et d'adopter ou de rejeter le juste ou l'injuste, le bien ou le mal, le vrai ou le faux.

Le précepte consiste à empêcher l'injuste et arrêter le mal. Si l'on compare les deux précédentes sciences au précepte, ce dernier est plus important en regard des tendances de la vie quotidienne. En effet, pour éviter les mauvaises actions et effectuer les bonnes, il est nécessaire d'enseigner ce qui est bien et ce qui est mal. La mise en pratique de cet enseignement accroît les œuvres et vertus et transforme le malheur en bonheur et l'erroné en juste.

Par conséquent, le précepte représente, avec la concentration et la sagesse, un élément important de la pratique de la voie du Bouddha.

3. Contenu du précepte

a)  Le précepte en général

Dans l'acception générale, cinq préceptes constituent le fondement de tous les préceptes et de la morale. Les cinq préceptes sont : ne pas tuer, ne pas mentir, ne pas voler, ne pas forniquer et ne pas boire d'alcool.

b)  Le précepte dans l'enseignement du vénéré Shakya 

Prenant ces cinq précepte comme fondement, le vénéré Shakya enseigna de nombreuses variétés de préceptes, tels les dix préceptes du petit véhicule, les deux cent cinquante préceptes pour les moines, les cinq cents pour les nonnes, les dix interdits du grand véhicule, ou les trois préceptes accumulant la pureté.

Cependant, ces préceptes sont pris au sens large et font partie de l'enseignement des moyens au sein du bouddhisme de Shakyamuni.

Après avoir enseigné des moyens pendant quarante-deux années, le vénéré Shakya révéla le véritable enseignement : le Sutra du Lotus. Le seul acte de recevoir et garder la Sutra du Lotus constitue le Dharma du précepte fondamental comprenant tous les autres préceptes et morales. Les préceptes contenus dans les enseignements des moyens ne représentent pas le précepte correct adapté à la pratique de la voie du Bouddha dans la période de la Fin du Dharma, c'est-à-dire l'époque où seul le véhicule unique du Sutra du Lotus doit être propagé.

c)  Le précepte dans l'enseignement de Nichiren Daishōnin

Dans le bouddhisme de l'ensemencement du Bouddha originel de la période de la Fin du

Dharma Nichiren Daishōnin, qui a parfaitement compris le sens le plus profond du Sutra du Lotus enseigné par le vénéré Shakya, le précepte est désigné de la manière suivante : le fait de recevoir et garder dans son cœur le Gohonzon des trois grands Dharmas ésotériques que sont les cinq caractères de Myōhōrengekyō et de poursuivre la pratique tout au long de sa vie, constitue le fondement de toutes les morales et de tous les préceptes. C'est pourquoi on utilise l'expression "Recevoir et garder est identique à respecter les préceptes".

Dans le Sutra du Lotus, il est écrit :

"Ce Sutra est difficile à garder. Si celui qui le garde un certain temps éprouve de la joie, il en va de même pour le Bouddha. Cet homme est appelé celui qui garde les préceptes et pratique le renoncement".

En outre, dans le Traité sur le Honzon de l'observation de l'esprit, il est dit :

"Les deux lois de la pratique au niveau de la cause et des vertus au degré de l'effet du vénéré Shakya sont parfaitement incluse dans les cinq caractères de Myōhōrengekyō. Si l'on reçoit et garde ces cinq caractères, on obtient naturellement les œuvres et vertus de ses causes et de ses effets".

D'autre part. Nichiren Daishōnin écrit dans le Traité sur l'enseignement, la pratique et l'attestation :

"Myōhōrengekyō, cœur de la doctrine originelle du Sutra du Lotus, est constitué de cinq caractères concentrant les œuvres et vertus de tous les actes et de tous les biens des Bouddhas des trois phases. Comment se ferait-il que les œuvres et vertus de tous les préceptes ne soient pas inclus, dans ces cinq caractères ? Après avoir gardé ce précepte inconcevable, si le pratiquant tente de le rompre, il ne le peut. C'est pourquoi on l'appelle le précepte du précieux récipient adamantin. C'est en gardant ce précepte que les Bouddhas des trois phases sont devenus Bouddhas sans origine ni fin au corps de Dharma, au corps de rétribution ou au corps de communication".

Lorsqu'on s'applique à progresser dans la foi et la pratique en gardant le Gohonzon, on peut recevoir immédiatement les œuvres et vertus illimitées des Bouddhas du passé, des Bouddhas du présent et des Bouddhas apparaissant dans le futur, obtenues par leur longue pratique.

De plus, si l'on reçoit et garde ce précepte inconcevable, quoi qu'il advienne, le précepte ornant notre corps ne pourra jamais être détruit, ni par nous-mêmes, ni par autrui. Même si nous régressons (Taiten) et tombons dans les mauvaises voies. un jour, la vertu du précepte apparaîtra et nous pourrons rencontrer le Dharma du Bouddha. Il nous sera alors possible, finalement, de devenir Bouddha. C'est la raison pour laquelle on nomme ce précepte merveilleux : "précepte du précieux récipient adamantin".

La réception du précepte dans la Nichiren Shōshū consiste à recevoir et garder le Gohonzon des trois grands Dharmas ésotériques en ayant foi dans l'enseignement de Nichiren Daishōnin.

Le nouveau pratiquant reçoit les phrases des préceptes de la part du prêtre et promet fermement de rejeter toutes les doctrines hétérodoxes des dharmas et maîtres erronés, autrement dit les offenses au Dharma (actes d'opposition et de calomnie envers le bon Dharma), de recevoir et garder le Gohonzon et de s'efforcer dans la foi et la pratique. Ainsi, la réception du précepte dans la Nichiren Shōshū comprend les deux portes que sont la porte du précepte par laquelle on réprimande les religions hétérodoxes et la porte de l'exhortation par laquelle on exhorte à recevoir et garder l'enseignement correct. Aussi, la décision de poursuivre une pratique pure tout au long de sa vie est nécessaire, C'est pourquoi, le nouveau pratiquant doit arrêter toutes ses pratiques religieuses antérieures et éliminer tous les objets de culte des autres religions.

Agé ou jeune, homme ou femme, noble ou vulgaire, riche ou pauvre, bon ou mauvais, chaque être peut recevoir le précepte. Ceci est l'expression de la grande compassion du Bouddha originel Nichiren Daishōnin, dont le désir est de sauver les hommes quels qu'ils soient. En dehors de ce précepte, aucun ne peut sauver de manière fondamentale les êtres de notre période de la Fin du Dharma.

4. La cérémonie de Gojukai

Traditionnellement, la cérémonie de Gojukai se déroule dans un temple, mais, dans les pays où il n'y a pas de temple, l'initiation au précepte s'effectue également dans un lieu de réunion, chez les familles, ou dans un lieu approprié.

Lors de la cérémonie, on lit le Sutra, on récite le Daimoku et on effectue les prières silencieuses sous la direction du moine (La cérémonie peut également se faire lors des Gongyō du matin ou du soir), Après avoir effectué les prières silencieuses, l'officiant se retourne vers celui qui va recevoir le précepte et récite les phrases des préceptes. A ce moment, le récipiendaire est assis à genoux, ou sur une chaise, ou encore debout, selon la configuration du lieu de la cérémonie. Quelle que soit sa position, il est demandé au récipiendaire d'avoir une attitude et une posture correctes. Pendant toute la cérémonie, le récipiendaire tient son Juzu entre les mains dont il joint les paumes.

Le prêtre récite les trois phrases des préceptes. Juste auparavant, tous les participants récitent d'abord trois fois le Daimoku sous la direction du prêtre. Après chaque phrase des préceptes, tous les participants répondent « Tamochi Tatematsuru Beshi » (Il faut le garder) et récitent trois fois le Daimoku.

Pour le récipiendaire, la réponse est la promesse faite au Gohonzon : "Je le promets". Pour chaque participant, c'est l'occasion de confirmer de nouveau sa propre réception du précepte et, en même temps, d'encourager le nouveau pratiquant dans la foi et la pratique. Il est donc nécessaire que chacun ait à l'esprit de promettre au Gohonzon de faire progresser la vaste propagation avec l’esprit des corps différents animés du même cœur.

Inutile de dire que pour le prêtre qui initie au précepte, la réponse est "gardez-le'.

Après les phrases des préceptes, on récite le Daimoku sous la direction du prêtre. Ce dernier appose le Gohonzon sur la tête de chacun des récipiendaires.

Le fait d'apposer le Gohonzon sur la tête du récipiendaire tire son origine du Sutra du Lotus dans lequel on peut lire : 

"Ainsi, il touche à trois reprises le sommet de la tête des bodhisattvas et des êtres supérieurs".

En effleurant le sommet de la tête du récipiendaire avec le Gohonzon on établit le lien avec le Gohonzon, profond et indestructible par quiconque, pour l'éternité. Il faut également avoir conscience que c'est l'instant important où nous recevons l'assurance de devenir le Bouddha dès ce corps, par la pratique sérieuse devant le Gohonzon.

Cet instant est le point crucial et le plus solennel de la cérémonie de réception du précepte.

C'est pourquoi, il faut que le récipiendaire ainsi que les participants expriment leur sentiment de respect le plus profond par leur attitude, en joignant les mains.

Après la cérémonie de réception du précepte, on passe à celle tant attendue de remise du Gohonzon.

Le moine transmet le Gohonzon à chacun, de la main à la main. Toutefois, ce Gohonzon ne fait pas l'objet d'une vente. Il est conféré par la Nichiren Shōshū pour que le croyant devienne Bouddha en pratiquant le Dharma de Nichiren Daishōnin

Le Gohonzon est la vie de Nichiren Daishōnin et fait l'objet de notre respect le plus profond. C'est pourquoi il ne sied pas de le recevoir directement de ses mains nues. Il convient de le recevoir dans son livret de pratique ou dans un fukusa ou tout autre pièce de tissu pouvant convenir, que l'on tient à plat dans ses deux mains. Il faut ensuite le manipuler avec soin et précaution. Il ne faut pas dérouler directement le Gohonzon que l'on vient de recevoir. C'est le prêtre, le parrain ou un aîné dans la pratique qui, avec soin, procédera à l'enchâssement.

Comme il a été dit plus haut, le Gohonzon est confié par le Temple principal. Il est donc naturel, en cas de décès ou d'arrêt de la pratique, de demander des instructions à un moine de la Nichiren Shōshū et de suivre ses orientations.

La cérémonie de Gojukai se termine par trois récitations du Daimoku sous la direction du prêtre officiant.

Après la réception du précepte et la remise du Gohonzon, on enchâsse ce dernier dans l'autel et, enfin, commence le quotidien où l'on e pris refuge dans le bon Dharma.

Au fur et à mesure que s'approfondit la foi dans le Gohonzon, naturellement, spontanément, on pense à orner solennellement l'autel d'ustensiles de pratique appropriés. Cependant, il n'est pas du tout bon d'acquérir un autel et des ustensiles incompatibles à son propre niveau de vie. Il est important d'y mettre tout son cœur selon le temps et selon ses capacités. En effet, l'autel et les accessoires représentent le lieu où demeure le Gohonzon, source apportant la prospérité à la personne et à la famille.

Bien entendu, le lieu où est placé l'autel doit être le plus beau de le maison. D'une manière idéale, l'autel doit être orienté face au sud. Mais, selon la construction de la maison, il n'est pas nécessaire de s'attacher à ce point. Les ustensiles doivent comprendre au minimum un vase à feuillages, un brûle encens et un bougeoir. En dehors de cela, il faut prendre soin d'avoir un gong et des récipients pour faire l'offrande de l'eau et de fruits.

Nous avons développé ce qu'il convient de savoir sur la réception du précepte. Toutefois, Nichiren Daishōnin fait l'admonestation suivante : 

"Recevoir est facile ; garder est difficile. Ce faisant, devenir le Bouddha réside dans le fait de garder". 

Nous terminerons en rajoutant que nous devons, en tant que disciples et bienfaiteurs de Nichiren Daishōnin respecter fermement cet avertissement et progresser dans les deux voies de la pratique et de l'étude.

 

LES TROIS PROMESSES

De ce corps, jusqu'au corps du Bouddha, après avoir rejeté les dharmas erronés et les doctrines erronées des maîtres erronés des enseignements antérieurs et éphémères, garderez-vous ou non le Dharma correct et la doctrine correcte du maître correct de l'enseignement originel du lotus ?

De ce corps, jusqu'au corps du Bouddha, après avoir rejeté les offenses au Dharma des enseignements antérieurs et éphémères, garderez-vous ou non le Honzon, le Kaidan et le Daimoku de l'enseignement originel du lotus ?

 

De ce corps, jusqu'au corps du Bouddha, après avoir rejeté le précepte de ne pas mentir des enseignements antérieurs et éphémères, garderez-vous ou non le précepte de ne pas mentir de l'enseignement originel du lotus ? 

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