Les fondements de la foi

Le pèlerinage au temple principal

Le pèlerinage au Taisekiji constitue une pratique essentielle, puisqu'elle représente le fondement de toutes nos activités bouddhiques quotidiennes, que ce soient le Gongyô, shakubuku ou la visite à notre temple local.

Les pèlerinages (en japonais tozan = gravir la montagne) effectués à l'époque de Nichiren Daishônin avaient pour objet de rencontrer le Bouddha originel et de travailler directement à son service, puis de recevoir ses orientations. Nichiren Daishônin étant le maître apte à guider tous les êtres vers la bouddhéité, à cette époque, lui-même constituait l'objet de la foi.

Pour notre part, n'ayant pu naître en même temps que Nichiren Daishônin, que pouvons-nous faire, à présent qu'il s'est éteint ?

Le pèlerinage au temple principal, Fuji Taisekiji, où résident le Dai Gohonzon du Kaidan et le Grand Patriarche, héritier de la transmission vitale, répondent à cette question. En effet, la signification du tozan à notre époque est identique au pèlerinage du vivant de Nichiren Daishônin.

Celui-ci à révélé sa substance sous la forme du Dai Gohonzon du Kaidan, objet de vénération des êtres pour l'éternité de la Fin du Dharma. Ce Dai Gohonzon a été protégé pendant sept siècles au temple Taisekiji. De plus, Nichiren Daishônin a transmis tel quel, dans son intégralité, son éveil de Bouddha originel au seul Nikkô Shônin, héritier unique après l'extinction du Maître. Cette transmission vitale fut ensuite effectuée de Nikkô Shônin à Nichimoku Shônin, puis à Nichidô Shônin et ainsi de suite jusqu'à l'actuel Souverain du Dharma, le soixante-huitième Grand Patriarche Nichinyo Shônin.

Ainsi, au travers du pèlerinage au Taisekiji, nous pouvons étancher notre soif de rencontrer Nichiren Daishônin en rencontrant le Dai Gohonzon du Kaidan et le Grand Patriarche.

Telle est la signification originelle du pèlerinage.

Si l'on prenait l'exemple d'un arbre, le Dai Gohonzon serait le tronc et tous les autres Gohonzon représenteraient les branches et les feuilles.

En effet, les Gohonzon enchâssés dans les temples, ainsi que le Gohonzon devant lequel nous pratiquons nos Gongyô quotidiens sont la retranscription (le corps fractionné) du Dai Gohonzon du Kaidan, réalisée par le Souverain du Dharma. Tous les bienfaits produits par cette pratique émanent du Dai Gohonzon.

Par contre, si nous pensons que tous les Gohonzon se valent, que nous oublions le Dai Gohonzon et n'avons pas le désir de le rencontrer, de même qu'une branche coupée ne reçoit plus de sève et meurt, les bienfaits et l'éveil deviennent irréalisables.

En fait, le Dai Gohonzon est la source de tous les autres Gohonzon. Ses œuvres et vertus infinies ont été décrites par Nichikan Shônin, le vingt-sixième Grand Patriarche, de la manière suivante :

"Lorsqu'on a foi en ce Dai Gohonzon et que l'on récite Nam Myôhôrengekyô, il n'est point de prière qui ne soit exaucée, point de crime qui ne soit effacé, point de bonheur qui reste caché, point de principe qui ne soit révélé".

Par le passé, on disait même que le seul respect envers le Dai Gohonzon prolongeait la vie.

Nous avons donc toujours la soif de rencontrer le Dai Gohonzon et, chaque fois que cette démarche est possible, nous nous rendons en pèlerinage au temple principal Taisekiji.

Quant aux Grands Patriarches successifs, ils ont hérité de l'intégralité du Dharma de Nichiren Daishônin, c'est pourquoi ils sont les grands guides, aptes à diriger tous les êtres de la Fin du Dharma vers la bouddhéité. C'est en considérant le Grand Patriarche comme le corps vivant de Nichiren Daishônin et en nous efforçant dans la pratique que nous pouvons réaliser l'éveil.

Dès lors, lorsque nous respectons le Grand Patriarche dans ce sens et, qu'avec lui, nous pratiquons devant le Dai Gohonzon, apparaît la signification première de la relativité du Maître et des disciples et que naissent les œuvres et vertus infinies.

L'éloignement fait que nous avons peu l'occasion de rencontrer le Souverain du Dharma. Cependant, notre esprit devrait être celui du disciple qui a toujours le désir inextinguible de rencontrer le Maître et nous rendre en pèlerinage aussi souvent que nous le pouvons.

Tels sont les bienfaits et la signification du pèlerinage. Le Grand Maître Zhanran écrivait :

"Recevant l'adaptation, recueillant l'enseignement, nous devons remonter à la source. Si l'on s'illusionne sur la source, l'orgueil provoquera la confusion quant à l'attestation véritable".

Cette phrase signifie que lorsqu'on pratique les austérités de la voie du Bouddha, il convient de rechercher la source du Dharma. Celui qui n'effectue pas cette recherche, ni ne distingue correctement où se trouve cette source, tombera dans l'outrecuidance et ne pourra pas devenir Bouddha.

La source de la pratique et des bienfaits dans l'enseignement de la Nichiren Shôshû se trouve au temple principal Taisekiji. Telle est la raison pour laquelle ce temple est le lieu fondamental de notre pratique de la voie du Bouddha.

(Extrait du Bouddhisme de l’Ecole Fuji n° 48)

Commentaires: 3 (Discussion fermée)
  • #1

    Cirimax (mercredi, 22 juillet 2015 00:21)

    "Par le passé, on disait même que le seul respect envers le Dai Gohonzon prolongeait la vie".
    J'aime beaucoup cette phrase.
    Je ressens à quel point elle est juste.

  • #2

    Daniel (mercredi, 22 juillet 2015 13:56)

    Bonjour
    Si je partage en grande partie votre analyse de la personnalité de Daisaku IKEDA et le fait que SG s'est probablement éloignée de la pensée de Nichiren, toutefois pourquoi pensez vous que la Nichiren Shoshu en est plus proche ?
    En effet si l'on en croit certains auteurs (Mc Cormik par exemple) ce que l'on nomme le Dai Gohonzon aurait été confectionné bien après la mort de Nichiren, au 15ème siècle, à l'époque du grand patriarche Nichiu dans le but d'asseoir la suprématie du Taiseki ji sur les autres temples de la Nichiren Shoshu. L'auteur défend par ailleurs l'idée que Nichiren lui même n'aurait à aucun moment désigné le grand patriarche Nikko comme son successeur pour la transmission, mais plutôt l'un des moines aînés ayant fondé ce que l'on appelle aujourd'hui la Nichiren Shu.
    Tous ces éléments figurent sur le très intéressant site Nichiren Etude. Pouvez vous me donner votre point de vue sur ces différents points ?
    Merci et Nam myoho rengue kyo.

  • #3

    Gérard Purec (mercredi, 22 juillet 2015 16:30)

    Bonjour Daniel
    Monsieur Michael McCormick étant un moine de la Nichiren Shû et le site Nichiren Etude étant créé et géré par une personne de la même école, je ne vois pas ce qu'ils pourraient dire d'autre.
    Vous trouverez toujours des gens qui refont l'histoire en essayant si possible de la tourner en leur faveur.
    Je vous dirai qu'il existe deux écrits de transmission de Nichiren Daishônin à Nikkô Shônin. On me dira qu'ils sont apocryphes. Qui croire donc, si ce n'est notre sentiment personnel. Le mien s'est forgé au Japon en fréquentant les temples de la Nichiren Shôshû, en visitant des temples de la Nichiren Shû et aussi, à l'époque, en étant membre de la Soka Gakkai.
    Si vous êtes ou avez été membres de la Soka Gakkai, si vous êtes pratiquant de la Nichiren Shû, venez au temple de la Nichiren Shôshû pour vous faire votre propre idée.
    Cordialement

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